Bruxelles, le 15 juin 2022, WAFA- Human Rights Watch a publié hier un rapport détaillé sur la situation tragique dans la bande de Gaza après 15 ans du blocus israélien.
« Les restrictions généralisées imposées aux plus de deux millions d’habitants de Gaza par Israël pour quitter ce territoire enclavé, les privent de la possibilité d’améliorer leur vie, a déclaré Human Rights Watch hier à l’occasion du quinzième anniversaire du bouclage instauré en 2007. Le bouclage a dévasté l’économie de Gaza, a contribué à la fragmentation du peuple palestinien, et participe des crimes contre l’humanité d’apartheid et persécution des autorités israéliennes à l’encontre de millions de Palestiniens. »
HRW a ajouté que la politique de bouclage d’Israël empêche la plupart des habitants de Gaza de se rendre en Cisjordanie, ce qui empêche les professionnels, artistes, sportifs, étudiants et autres personnes de saisir les opportunités qui s’offrent à eux en Palestine et de se rendre à l’étranger via Israël, ce qui restreint leurs droits au travail et à l’éducation. Les politiques restrictives de l’Égypte au point de passage de Rafah frontalier avec Gaza, notamment les retards inutiles et les mauvais traitements infligés aux voyageurs, ont exacerbé les atteintes aux droits humains causées par le bouclage.
« Avec l’aide de l’Égypte, Israël a transformé Gaza en une prison à ciel ouvert », a déclaré Omar Shakir, directeur pour Israël et la Palestine à Human Rights Watch. « Alors que, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, de nombreuses personnes voyagent de nouveau à travers le monde, plus de deux millions de Palestiniens de Gaza continuent d’être soumis à ce qui équivaut à un confinement qui a déjà duré 15 ans. »
Selon HRW, Israël devrait mettre fin à l’interdiction généralisée de voyager imposée aux habitants de Gaza et autoriser la libre circulation des personnes vers et depuis Gaza, sous réserve, tout au plus, de contrôles individuels et de fouilles physiques à des fins de sécurité.
Les autorités israéliennes ont officiellement institué une « politique de séparation » entre Gaza et la Cisjordanie, malgré le consensus international selon lequel ces deux parties du territoire palestinien occupé forment une « entité territoriale unique ». Israël en a accepté le principe dans les accords d’Oslo, signés par le pays avec l’Organisation de libération de la Palestine en 1995. Les autorités israéliennes restreignent tous les déplacements entre Gaza et la Cisjordanie, même lorsqu’ils se font indirectement par la route qui traverse l’Égypte et la Jordanie plutôt que le territoire israélien.
En juin 2022, cela fait déjà 15 ans que les autorités israéliennes imposent de vastes restrictions à la circulation des personnes cherchant à quitter la bande Gaza ou à y entrer, ainsi qu’à l'intérieur de ce territoire.
Les autorités égyptiennes ont encore aggravé l’impact de ce bouclage en restreignant les déplacements hors de Gaza et en fermant parfois complètement le poste frontière de Rafah qui est, en dehors d’Erez, la seule voie de sortie de Gaza vers l’extérieur. Depuis mai 2018, les autorités égyptiennes laissent plus régulièrement ouvert le poste de Rafah, ce qui en fait, sur fond de restrictions israéliennes généralisées, le principal point d’accès des habitants de Gaza au monde extérieur.
Human Rights Watch a indiqué qu’en tant que puissance occupante qui maintient un contrôle important sur de nombreux aspects de la vie à Gaza, Israël a l’obligation, en vertu du droit international humanitaire, de veiller au bien-être de la population. Les Palestiniens ont également le droit, en vertu du droit international des droits humains, de circuler librement, en particulier en territoire occupé, un droit qu’Israël ne peut restreindre, en vertu du droit international, qu’en réponse à des menaces de sécurité spécifiques.
En outre, le rapport indique que les autorités égyptiennes devraient lever les obstacles déraisonnables qui restreignent les droits des Palestiniens et autoriser le transit par son territoire, sous réserve de considérations de sécurité, et veiller à ce que leurs décisions soient transparentes et non arbitraires et tiennent compte des droits fondamentaux des personnes concernées.
« Le bouclage de Gaza empêche des individus et professionnels talentueux qui ont beaucoup à offrir à leur société de profiter d’opportunités que d’autres personnes, dans d’autres pays, considèrent comme allant de soi », a déclaré Omar Shakir. « Empêcher les Palestiniens de Gaza de se déplacer librement dans leur patrie revient à étouffer les existences de ces personnes et souligne la cruelle réalité de l’apartheid et de la persécution que subissent des millions de Palestiniens. »
H.A/ F.N