Ramallah, le 24 août 2022, WAFA- Une vidéo a été diffusée sur « Tik Tok » montrant des soldats israéliens du bataillon de « Netzah Yehuda » agressant des palestiniens sans défense à l'ouest de Ramallah en Cisjordanie occupée.
Dans les détails, les soldats du bataillon susmentionné (sont des soldats religieux) ont agressé sauvagement des Palestiniens près de la colonie illégale de Talmonim, à l'ouest de Ramallah.
Ce bataillon extrémiste avait causé la mort du vieux Palestinien Omar Asaad, en janvier 2022, dans le village de Jaljalia, au nord de Ramallah, après l'avoir ligoté pendant des heures et jeté dans le froid glacial.
Le cas du martyre s'ajoute au long passé des pratiques répressives et improvisées de ce bataillon, devenu une « milice » jouissant d'une relative indépendance au sein de l'armée israélienne et à l'abri de toute responsabilité.
« Netzah Yehuda » a été créée en 1999 comme l'un des bataillons de la brigade Kfir, n ° 900. Cependant, le bataillon n'a pas été créé comme un besoin militaire au sein de l'armée elle-même, mais plutôt sur la base d'une coopération étroite entre la communauté « Haredi et le Ministère israélien de la Défense ». Après la mise en place du département de la sécurité sociale au sein du ministère, l'association Netzah Yehuda a été créée en 1999 dans le but d'encourager la jeunesse ultra-orthodoxe à s'enrôler dans l'armée israélienne.
Selon un rapport du Centre palestinien d'études israéliennes « Madar », à propos de ce bataillon, les Haredim ont commencé à remarquer au cours des dernières décennies qu'un pourcentage important de jeunes Haredi abandonnent les écoles de la Torah (ou la soi-disant : Yeshiva), et se rapprochent de la société libérale israélienne, et c'est ce que certains dirigeants haredi ont appelé à la création de l'organisation "Netzah Yehuda" pour protéger les jeunes hommes ultra-orthodoxes ayant des problèmes familiaux qui pourraient finir par flâner dans les rues après avoir échoué à s'inscrire à une école biblique.
En conséquence, l'association "Netzah Yehuda" a été fondée par le rabbin Zvi Kalpnau, un juif américain pieux qui a immigré en Israël en 1996. L'association, qui coopère étroitement avec la communauté haredi d'une part, et le ministère israélien de la Défense, d'autre part, a pour objectif de soutenir les soldats orthodoxes extrémistes et de les accompagner pendant leurs deux années de service militaire, et aussi de les accompagner pendant et après leur libération pour les aider à s'intégrer dans la société tout en préservant les valeurs orthodoxes strictes de la Torah, notamment celles liées à la famille et la société.
Cependant, l’Association a élargi son champ de travail pour cibler le recrutement de jeunes extrémistes qui n'appartiennent pas nécessairement à la communauté Haredi, mais d'autre part, ils sont considérés comme religieux et idéologiques comme la communauté des colons, en particulier les courants Haradli (courants qui combinent la dimension nationale sioniste avec la dimension puritaine). Alors que l'association parraine environ 2 400 jeunes Haredi qui n'ont pas réussi à s'inscrire à l'école biblique, elle compte dans ses rangs environ 14 000 combattants israéliens et environ 700 soldats étrangers, recrutés dans les communautés juives du monde entier. Tous ces soldats sont répartis dans plus de six bataillons, dont le plus important est le bataillon « Netzah Yehuda », qui porte le nom de l'association, mais est considéré comme le plus attractif pour les soldats extrémistes.
Le bataillon "Netzah Yehuda" opère principalement dans la région de Ramallah et sa banlieue, et compte environ 1 000 conscrits dans ses rangs.
Cependant, ce qui distingue ce bataillon est la cristallisation d'une idéologie politico-religieuse qui conduit ses soldats à croire qu'imposer et contrôler les Palestiniens est une mission religieusement « sacrée », et pas seulement une mission militaire liée à des décisions émises par le commandement de l'armée, comme l'explique Itamar Deschl, un capitaine de l'armée israélienne, qui a été le commandant du bataillon « Netzah Yehuda » entre 2016 et 2018, et parce que la plupart des soldats de ce bataillon s'étaient auparavant rebellés contre leurs familles et les rabbins et n'avaient pas réussi à étudier la Torah, ils trouvent dans le « saint jugement » sur les Palestiniens une occasion de faire leurs preuves par une violence excessive, chose connue de tous les commandants de ce bataillon.
H.A/F.N
