Accueil international 13/July/2025 09:44 AM

Sans carburant, plus d’hôpitaux, plus d’eau, plus d’aide : l’ONU tire la sonnette d’alarme

Gaza, le 13 juillet 2025, WAFA- La bande de Gaza est confrontée à une pénurie de carburant sans précédent qui menace de paralyser l’ensemble des opérations humanitaires et de mettre en péril la vie de plus de deux millions de personnes, ont averti samedi plusieurs agences des Nations Unies dans un communiqué commun d’une rare gravité.

« Le carburant est la colonne vertébrale de la survie à Gaza », souligne le texte. « Sans carburant, les lignes vitales disparaîtront pour 2,1 millions de personnes. »

Des hôpitaux à bout de souffle, des ambulances clouées au sol, des systèmes d’eau à l’arrêt, des boulangeries fermées : tous les secteurs essentiels dépendent du carburant, aujourd’hui presque totalement épuisé. Les services de maternité, de néonatologie et de soins intensifs sont déjà en déclin, laissant craindre une hécatombe évitable dans les jours à venir.

Les agences onusiennes ont mis en garde : sans approvisionnement urgent et régulier en carburant, elles seront contraintes de cesser toute activité humanitaire dans l’enclave. Cela signifierait plus de services de santé, plus d’eau potable, et l’impossibilité de distribuer l’aide alimentaire ou médicale.

Un maigre lot de 75 000 litres de carburant a été autorisé à entrer à Gaza sur deux jours cette semaine – une première depuis 130 jours – mais cette quantité est très largement insuffisante pour couvrir les besoins quotidiens.

« La situation est critique et empire chaque jour », a déclaré vendredi soir Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, depuis le siège des Nations Unies à New York. « Chaque jour sans cessez-le-feu coûte des vies évitables – des enfants meurent dans la douleur, et des affamés sont abattus alors qu’ils tentent de récupérer l’aide qui passe au compte-gouttes. »

M. Dujarric a également dénoncé les restrictions israéliennes persistantes à l’acheminement de l’aide, notamment vers le nord de Gaza. « Hier encore, nos équipes ont pu livrer du carburant à certains hôpitaux... mais seulement dans le sud, car les autorités israéliennes ont refusé notre demande de l’acheminer vers le nord. Ce genre de refus met des vies en danger. »

La pénurie affecte également le traitement des eaux, les services d’assainissement, les évacuations sanitaires et la gestion des déchets – autant d’infrastructures en voie de désintégration.

Sur les 15 missions humanitaires qui nécessitaient une coordination avec Israël jeudi, seules six ont été pleinement autorisées. Cinq ont été rejetées, et quatre autres ont été retardées ou bloquées. L’une d’elles, visant à secourir des blessés coincés sous les décombres à Gaza-ville, n’a été autorisée que deux jours après la demande initiale – trop tard. « Quand notre équipe a pu y accéder, aucun survivant n’a été retrouvé. »

Depuis plus de quatre mois, des articles essentiels comme les tentes et les matériaux de construction sont également bloqués à l’entrée de Gaza, laissant des milliers de familles sans abri, exposées à la chaleur, aux intempéries et aux bombardements.

Même les travailleurs humanitaires sont en danger. « Cinq frappes sont tombées cette semaine à quelques centaines de mètres de zones où opéraient des équipes d’aide, dont des employés de l’ONU », a indiqué Dujarric. Bien qu’aucun blessé n’ait été signalé parmi les membres de l’ONU, plusieurs secouristes du Croissant-Rouge ont été blessés par balle alors qu’ils tentaient de venir en aide à un collègue blessé.

Face à cette situation, les agences des Nations Unies appellent à l’acheminement immédiat, sécurisé et régulier du carburant en quantités suffisantes, et à l’accès humanitaire plein et sans entrave à toutes les zones de Gaza.

« L’urgence du moment ne saurait être exagérée, » conclut le communiqué. « Sans carburant, c’est tout l’effort humanitaire à Gaza qui risque de s’effondrer. »

H.A

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