Ramallah, le 31 août 2022, WAFA- Dans le contexte de l’incitation continue contre les résidents du village de Khan Al-Ahmar à l’est de Jérusalem occupée, l'avocat Yosef Ben Baruch de l'organisation de droite « Lavi » a déposé des plaintes auprès de la police israélienne contre les enseignants de l'école de Khan Al Ahmar qui ont publié des mots d'encouragement aux prisonniers et aux Palestiniens accusant d'avoir tué des Israéliens, sur les réseaux sociaux.
Le site israélien «0404 » a publié la plainte de l’avocat contre les deux enseignantes, Shatha Al-Morah et Maya Othman suite à leurs publications sur Facebook en décrivant un Palestinien qui a effectué une attaque à Jérusalem comme un prisonnier héroïque, considérant cela d’une incitation et affectant de jeunes étudiants.
D’autres organisations de droite ont soumis des plaintes contre les enseignants de Khan Al-Ahmar, prétendant qu’ils soutiennent les prisonniers et les Palestiniens accusant de mener des attaques contre des israéliens.
Le début de cette année, le gouvernement d'occupation israélien a élaboré un plan visant à évacuer le village de Khan al-Ahmar, à l'est de Jérusalem occupée, et à déplacer de force ses habitants au cours de la période à venir.
Le plan, qui a été révélé par la chaîne israélienne 12, prévoit l'évacuation de Khan al-Ahmar et à la reconstruction du village plus tard dans un endroit voisin, à environ 300 mètres du site d'origine du village, et au transfert des habitants là-bas.
Selon le rapport de presse, le plan a été discuté par l'armée d'occupation israélienne et du soi-disant Conseil de sécurité nationale affilié au bureau du Premier ministre Naftali Bennett, expliquant que les ministres du gouvernement voteront lors d'une prochaine session qui se tiendra par le mini-conseil ministériel pour les affaires politiques et de sécurité (le cabinet), sur le nouveau plan d'évacuation de Khan al-Ahmar et le déplacement de ses habitants.
Les autorités d'occupation allèguent que le village de Khan al-Ahmar est construit sur ce qu'on appelle des terres d’État et qu'il a été construit sans permis.
Le 29 septembre dernier, la Haute Cour israélienne a accepté une demande du gouvernement palestinien et a reporté le déplacement et l'expulsion des résidents palestiniens du village de Khan al-Ahmar, pendant encore six mois, incitant les Palestiniens à attribuer cette décision à la position inébranlable des résidents contre leur déplacements et avertissements de la Cour pénale internationale (CPI).
La décision de la Haute Cour est intervenue à la lumière de la pression continue de la communauté internationale et de l'avertissement de la CPI selon lequel l'expulsion et le déplacement des résidents constituent un crime de guerre.
Le village de Khan al-Ahmar est entouré d'un certain nombre de colonies israéliennes illégales et se trouve sur les terres ciblées par l'occupation israélienne pour mettre en œuvre son projet de colonisation « E1 », qui, s'il était mis en œuvre, isolerait Jérusalem occupée de ses environs et diviserait la Cisjordanie en deux parties.
Environ 200 personnes dont 53% sont des enfants et 95% sont des réfugiés enregistrés auprès de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), vivent dans la communauté de la tribu Jahalin depuis les années 1950 et comprend une école servant 170 élèves.
Khan al-Ahmar est l'une des communautés palestiniennes qu'Israël menace de démolition et de transfert forcé dans la zone C, qui représente 60 % de la Cisjordanie occupée et tombe sous le plein régime militaire israélien aux termes des accords d'Oslo.
En mai 2018, la Haute Cour de justice israélienne a déterminé que ses résidents pouvaient être expulsés. Les Nations Unies, la Cour pénale internationale, le Parlement européen et Amnesty International ont déclaré que la démolition du village serait une violation du droit international, une violation de la quatrième Convention de Genève et pourrait constituer un crime de guerre.
Le 20 octobre 2018, le gouvernement israélien a annoncé qu'il reporterait la démolition jusqu'à ce qu'une solution négociée soit trouvée.
Les Palestiniens veillent constamment et organisent des activités à Khan al-Ahmar depuis qu'Israël a décidé de démolir le village pour faire place à la construction d'une colonie illégale sur ses ruines.
Israël refuse de permettre pratiquement toute construction palestinienne dans la zone C, forçant les habitants à construire sans obtenir des permis rarement accordés pour fournir des abris à leurs familles.
De nombreux Israéliens demandent l'annexion pure et simple de la zone C au territoire israélien.
L'expansion de ces colonies dans l'E1 isolerait les parties nord et sud de la Cisjordanie les unes des autres, compromettant les perspectives de contiguïté territoriale d'un futur État palestinien et réduisant davantage l'accès palestinien déjà fortement restreint à Jérusalem.
Si la démolition et l'expulsion prévues se poursuivent, ce serait la deuxième fois que la communauté de Khan al-Ahmar est déplacée de force.
Les familles ont d'abord été expulsées de la région de Naqab par l'armée israélienne dans les années 1950.
H.A