Ramallah, le 21 mars 2023, WAFA- La femme palestinienne peut devenir une mère d’un martyr, à chaque instant.
La mère palestinienne porte son fils deux fois, une fois dans son l’utérus et l’autre dans le cercueil.
Les mères des martyrs ont transformé des moments de chagrin en victoire et ont sacrifié un morceau de leur cœur et une partie de leur chaire pour la Palestine, leur patrie et pour que le peuple palestinien vit librement, elles savent que le prix de la liberté est cher.
La mère palestinienne, élève ses enfants à l'amour de la patrie, au dévouement pour l'honneur et la dignité, au martyre pour sa liberté, elle les élève à ne pas avoir peur de l'occupation et de sa persécution, elle les exhorte à l'affronter partout où l'occasion se présente, à aller en prison la tête haute, elle les élève à affronter et à mourir pour Jérusalem et la Mosquée Al-Aqsa.
L'occupation ne laisse pas le palestinien sans être arrêté ou exécuté et souvent elle l'arrête et le libère et après un certain temps, elle l'exécute.
La mère de Jawad et Dafer
Asrar Rimawi, mère de deux martyrs Jawad et Dafer, une enseignante d’anglais dans l’école des filles de ‘Qasem Al-Rimawi', a indiqué à WAFA : ‘Mes enfants sont partis, ils sont partis, je voulais toujours être heureuse avec eux, mon droit en tant qu'être humain de voir mes enfants mariés, mon droit de voir mes petits-enfants'.
Pour la journée internationale de la mère, Dafer et Jawad manquent à leur mère.
Elle a commencé à pleurer: "Je ne peux pas le supporter. Ce sont deux. Je les ai élevés pour que je puisse les voir heureux et mariés. Je les ai enterré ensemble".
Elle poursuit : ‘Alhamdullah, je suis fière d’eux, ce sont des héros’.
Le 29 novembre 2022, tôt le matin, des affrontements ont éclaté dans le village de Kafr Ein et les deux jeunes : Dafer Rimawi, de 19 ans, et Jawad Rimawi de 22 ans, ont été grièvement blessés par balles de l’occupation.
Une vidéo a documenté le moment où ils ont été blessés. Dafer a été touché par balles, au début il a appelé son frère : ‘Jawad ! Aide-moi'.
Jawad avait essayé d’aider son frère, mais il a été blessé. Jawad a été transporté à l’hôpital de Yasser Arafat à Salfit, et Dafer à l’hôpital de Ramallah, puis ils ont été déclarés morts.
Les deux martyrs, Jawad et Dafer, appartiennent à une famille palestinienne résistante et combattante.
Le père, un ex-priosnnier, travaille comme employé au ministère palestinien de l'Agriculture, et leur mère est une professeure d'anglais bien connue, dans sa région. Ils ont deux frères, une sœur qui étudie la médecine et un jeune fils nommé Aws.
À maintes reprises, la maison était prise d'assaut par les soldats de l'occupation, alors qu'elle était touchée par les bombardements israéliens lors de l’incursion de Beit Rima en 2001.
Latifa Abu Hmaid, mère de deux martyrs et quatre prisonniers
Um Nasser Abu Hamid (Latifa), 73 ans, dite (la mère des martyrs et des prisonniers) du camp d'Al-Amari à Ramallah, connaît les prisons d'occupation depuis 40 ans, le jour où ses enfants ont commencé à y entrer un par un.
Jusqu'à aujourd'hui, le nombre d'années que la famille Abu Hmaid a passé dans les diverses prisons et cellules d'interrogatoire a atteint plus de 110 ans, selon l'agence de presse palestinienne WAFA, c'est la plus longue période de temps pour une famille palestinienne, et la première maison palestinienne à voir condamner 5 de ses enfants à la peine de perpétuité.
‘Je veux voir mes fils libérés, même quelques minutes ! ’, a dit Um Nasser.
Et même si Nasser est ‘martyr’, son corps restera à l'intérieur des réfrigérateurs de l'occupation, pour terminer sa peine. Il est un cadavre détenu qui doit attendre 50 ans, pour être remis aux membres restants de la famille, et être enterré comme un être humain.
En 1972, Nasser Abu Hmaid est né, il a été blessé par l’occupation, pour la première fois quand il avait 11 ans.
L'occupation a fait exploser la maison de la famille de Nasser Abu Hmaid dans le camp d'Amari dans la ville de Ramallah, 5 fois, en 1990, 1994, 2003, 2018 et 2019. La maison a été démolie en 1990.
Nasser Abu Hmaid a été arrêté en avril 2002 et condamné à la perpétuité 7 fois et 50 ans, son frère Nasr Abu Hmaid a été arrêté après deux jours, et a été condamné à cinq perpétuités. Le lendemain, Sharif Abu Hmaid a été également arrêté et condamné à quatre perpétuités, Mohammed Abu Hmaid a été arrêté en août de la même année et condamné à deux perpétuités et 30 ans, Jihad Abu Hmaid à un an et demi de détention administrative, et Islam Abu Hmaid a été arrêté la première fois le 28 mai 2018 et a été libéré puis être réarrêté environ 10 jours plus tard, et a été condamné en 2019 à la prison à perpétuité.
Le 20 décembre 2022, la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers a annoncé le décès du prisonnier Nasser Abu Hmaid (50 ans) du camp d'Al-Amrari, à l'hôpital Assaf Harofeh, à la suite de la politique de négligence médicale délibérée, "meurtre médical".
l'état de santé du prisonnier Abu Hamid avait commencé à se détériorer clairement depuis août 2021, lorsqu'il a commencé à souffrir de douleurs à la poitrine jusqu'à la découverte qu'il avait une tumeur au poumon, et a été retiré environ 10 cm de la circonférence de la tumeur, ce qui l'a amené à un stade dangereux, et plus tard, après que les médecins ont reconnu la nécessité de suivre une chimiothérapie, il a de nouveau été soumis à une négligence médicale délibérée de ne pas lui fournir le traitement nécessaire, jusqu'à ce qu'il ait commencé à le recevoir après la propagation de la maladie dans son corps.
La famille a déclaré à WAFA qu’elle n’a pas accepté les condoléances pour la mort de son fils jusqu'à la remise de son corps détenu par les autorités israéliennes, pour être enterré dignement.
Avant son martyre, le prisonnier Abu Hmaid a publié un message, dans lequel il a dit: "Je vais au bout du chemin, mais je suis rassuré et convaincu que je suis d'abord un Palestinien et je suis fier, laissant derrière moi un grand peuple qui n'oubliera pas ma cause et la cause des prisonniers, et je rends hommage à notre peuple palestinien patient, et les mots sont incapables de décrire cette scène et ce qu'elle contient de réconfort, et moi (je ne suis pas triste) du bout du chemin, parce que je dis adieu à un peuple de grands héros, et je rejoins le convoi des martyrs de la Palestine, et une grande partie d'entre eux sont mes camarades, et je suis heureux de les rencontrer".
Il convient de mentionner que les autorités de l’occupation poursuivent la détention de 11 corps des martyrs qui ont été tués dans les geôles de l’occupation, en raison de la négligence médicale et des conditions de détention déplorables, qui sont : Aziz Aweisat, détenu depuis 2018, Faris Baroud, Nasser Taqatqa et Basam Al-Sayeh, leurs corps détenus depuis 2019, Sa’di Al-Gharabli et Kamal Abu Wa’ar, depuis 2020, Sami Al-Amour, depuis 2021, ainsi que Dawood Al-Zubeidy, Mohammed Maher Turkman, depuis 2022 et le martyr Nasser Abu Hmaid.
89 civils palestiniens, y compris des enfants et des femmes, sont tombés en martyre par balles de l’occupation, depuis le début de l’année 2023.
N.S /F.N