Washington, le 30 mars 2023, WAFA- Les députés au Congres américain, Jamaal Bowman et le sénateur Bernie Sanders mènent des efforts pour exhorter le président Joe Biden et le secrétaire d'État Antony Blinken à enquêter sur la question de savoir si Israël utilise des armes américaines pour commettre des violations des droits de l'homme contre les Palestiniens, en violation de la loi des États-Unis, selon une lettre et un courrier envoyé à d'autres membres du Congrès.
La lettre a été écrite par Bowman, tandis que Sanders est le fer de lance des efforts pour obtenir le soutien d'autres sénateurs, selon le bureau de Bowman.
La lettre a jusqu'à présent été signée par huit législateurs supplémentaires : Alexandria Ocasio-Cortez, Summer Lee, Rashida Tlaib, Cori Bush, Ilhan Omar, Betty McCollum, André Carson et Ayanna Pressley.
« À ce point d'inflexion, nous demandons à votre administration d'entreprendre un changement dans la politique américaine en reconnaissance de l'aggravation de la violence, de la poursuite de l'annexion des terres et du déni des droits des Palestiniens », ont écrit les législateurs.
Les législateurs terminent la lettre en appelant l'administration Biden à « s'assurer que les fonds des contribuables américains ne soutiennent pas des projets dans des colonies illégales » et à "déterminer si des articles de défense d'origine américaine ont été utilisés en violation des lois américaines existantes ».
La lettre critique les « actions alarmantes" du nouveau gouvernement israélien et son cabinet « d'individus et de partis d'extrême droite anti-palestiniens », affirmant que la coalition israélienne au pouvoir « pousse des politiques répressives et anti-démocratiques et intensifie la violence envers la population Palestinienne ».
Les lois mentionnées dans la lettre Bowman-Sanders - la loi sur le contrôle des exportations d'armes et la loi sur l'assistance étrangère - stipulent que les armes américaines ne peuvent être utilisées qu'à des fins d'autodéfense et ne peuvent pas être utilisées pour commettre des violations des droits de l'homme telles que la torture, les exécutions extrajudiciaires, et tout autre « déni flagrant » du « droit à la vie ».
La lettre exige que l'administration Biden « veille à ce que toute aide étrangère future à Israël, y compris les armes et l'équipement, ne soit pas utilisée pour soutenir des violations flagrantes des droits de l'homme », et que l'administration réponde aux législateurs avec un « plan détaillé » sur comment les États-Unis s'assureront qu'Israël n'abuse pas illégalement de l'aide future.
La lettre de grande portée exprime son inquiétude face aux plans désormais retardés du gouvernement visant à saper le pouvoir du pouvoir judiciaire israélien.
Les législateurs affirment que ces changements pourraient favoriser la corruption et « ouvrir la voie » à une nouvelle annexion du territoire palestinien, qui, selon eux, est déjà en cours.
« Malgré des manifestations de rue massives et une grève générale, le gouvernement israélien a simplement retardé sa refonte judiciaire pendant une courte période, et aucun des accords conclus cette semaine ne réduira la violence systémique contre les Palestiniens, y compris l'annexion de terres palestiniennes », indique la lettre.
Elle aborde également ce que les législateurs appellent la « violence choquante et terrifiante » en Cisjordanie occupée, comme l'incursion de l'armée israélienne à Naplouse le 22 février qui a tué 11 palestiniens, le saccage des colons dans la ville de Huwara le 26 février.
La lettre est la réponse la plus énergique à ce jour des membres démocrates du Congrès visant le nouveau gouvernement d'extrême droite d'Israël, et reflète un désir de pousser l'administration Biden à appliquer sa politique souvent déclarée selon laquelle les Israéliens et les Palestiniens méritent « des mesures égales de liberté » et qu'Israël devrait s'abstenir d'actions qui compromettent la paix, telles que la construction de colonies sur des terres palestiniennes.
Sa critique de la refonte du système judiciaire du gouvernement israélien et son inquiétude face à la récente escalade de la violence en Cisjordanie frappent des notes similaires à une lettre du 8 mars signée par 92 membres du Congrès, dont la représentante Rosa DeLauro, la démocrate la plus haut placée sur la Commission des crédits parlementaires, et le représentant Jim McGovern, le démocrate le plus puissant de la commission du règlement intérieur, dans laquelle les législateurs ont exhorté Biden à "utiliser tous les outils diplomatiques disponibles" pour empêcher le gouvernement israélien d'endommager le système judiciaire et de saper le potentiel d'un système à deux États solution.
H.A/ F.N