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Le siège d’Al-Mughayyir, une mise en scène pour s’accaparer 60% des terres palestiniennes

Le siège d’Al-Mughayyir, une mise en scène pour s’accaparer  60% des terres palestiniennes
Archive de WAFA.

Ramallah, le 5 juin 2023, WAFA-

Par Rami Samara

Le siège se poursuit depuis plus de trois semaines sur le village d'Al-Mughayyir, au nord-Est de Ramallah en Cisjordanie occupée. Des postes de contrôle sont érigés à ses entrées Est et Ouest qui s'ouvrent et ferment selon l'humeur des soldats de l'occupation, en tant que punition collective.

Ce siège est associé à des affrontements sur le terrain entre les habitants d'une part, et les colons et les forces d'occupation d'autre part, mais il fait également partie de l'adoption de politiques visant à contrôler de vastes zones des terres du village situées à l'est de la route coloniale appelée « Route d’Alon », pour établir plus d'avant-postes de colonisation.

Amin Abu Alia, Chef du conseil du village d'al-Mughayyir, affirme que les autorités d'occupation ont recours à la création d'une situation continue visant à détourner l’attention des habitants d'al-Mughayyir de la question la plus importante, qui est les tentatives de contrôle de la terre, avec des soucis quotidiens liés aux points de contrôle et aux restrictions.

« Israël a essayé de communiquer avec le conseil du village plus d'une fois, mais ce dernier a refusé, car il fait pression et chantage sur le conseil villageois de négocier pour la levée des points de contrôle, en échange de la présence de colons sur ses terres sans protestations, et cela n'arrivera jamais, » ajoute Abu Alia.

Les forces d'occupation harcèlent délibérément les gens aux heures de pointe en utilisant l'entrée Ouest du village menant à Ramallah, en particulier lorsqu'ils se rendent au travail ou en reviennent, en vue d’augmenter les souffrances des gens pour les forcer à accepter le statu quo.

Quant à l'entrée Est du village, l'occupation l'a gardée fermée la plupart du temps depuis les trois dernières semaines, pour couper la liaison avec les terres d'al-Mughayyir à l'Est de la route coloniale d’Alon, où plus de 70% des terres villageoises sont situées, selon Abu Alia, et ces terres surplombent la vallée du Jourdain qui sont visées par l'annexion, et par l'établissement d'avant-postes pastoraux.

Abu Alia ajoute que le village a été soumis plus d'une fois à l'incitation systématique par des colons et des membres de la Knesset, demandant l'expulsion des villageois, ce qui a encouragé les colons à lancer des attaques plus d'une fois ces derniers mois.

« Les colons utilisent la méthode des assauts qui équivalent à l'effusion de sang, à l'incendie de véhicules et à l'attaque des agriculteurs, comme cela s'est produit la semaine dernière, dans des rôles complémentaires avec l'armée d'occupation. »

Abu Ali confirme : « La géographie du village et l'importance de son emplacement commandent ces attaques, pour mettre en œuvre un ancien plan de contrôle et de pillage des terres. Les gens paient le prix de l'emplacement du village, car il est en bordure de la vallée du Jourdain. »

Abdullah Abu Rahma, directeur général de l'Action populaire de la Commission de la résistance contre le mur et la colonisation, déclare : « Il est clair que l’occupation israélienne a l’intention de contrôler la région Est de Ramallah, de sorte que des discussions ont commencé sur le contrôle total de la vallée du Jourdain et de la chaîne de montagnes à l'Est de la Cisjordanie en 1968 et 1969, mais n'avait pas réussi, et récemment, on constate que ce plan a atteint des stades avancés ».

Abu Rahma confirme que la mise en œuvre est effectuée par le biais d'avant-postes de colonisation dans ces zones, avec l'aide de milices de colons, telles que les « jeunes des collines » et les « gangs des prix à payer », qui ont été fondés par les extrémistes Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, qui sont devenus parmi les décideurs du gouvernement d'occupation.

Cette scène ne se limite pas sur Al-Mughayyir mais s'étend aux terres des villages de Kafr Malik, Deir Dibwan et Al-Taybeh, à l'est de Ramallah, à travers des avant-postes pastoraux qui contrôlent non seulement les terres sur lesquelles ils sont construits, mais aussi des centaines de milliers de dunums, en empêchant les éleveurs de les atteindre.

Le contrôle des terres palestiniennes par Israël s'étend dans la zone située entre Turmus Ayya et al-Mughayyir, et la zone d'Ain Samia, en plus de Jalud et Qaryout dans le gouvernorat de Naplouse, et les régions du nord de la vallée du Jourdain, dans le cadre d'un plan de vidange de ces vastes zones, qui sont estimé à environ 60% de la Cisjordanie, et anéantir tout rêve d'établir un État palestinien.

H.A/ F.N

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