Genève, le 19 novembre 2023, WAFA- L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié la situation à l'hôpital Al Shifa’a de la ville de Gaza de « zone de la mort », un jour après que l'armée d'invasion israélienne a forcé la plupart des patients, les blessés et le personnel médical hors du complexe médical, leur exigeant de marcher à pied vers le sud de la bande de Gaza.

Une équipe conjointe d'évaluation humanitaire des Nations Unies dirigée par l'OMS s'est rendue hier à l'hôpital Al-Shifa’a à Gaza pour évaluer la situation désastreuse qui règne dans l'établissement. L'équipe, composée d'experts en santé publique, d'officiers de logistique et de personnel de sécurité de diverses agences des Nations Unies, a décrit l'hôpital comme une « zone de la mort » et la situation générale comme « désespérée ».

Limitée par des contraintes de temps dues à la situation sécuritaire, l'équipe n'a pu passer qu'une heure à l'intérieur de l'hôpital, où elle a été témoin de signes de bombardements et de tirs israéliens. Il est choquant de constater qu'une fosse commune a été découverte à l'entrée de l'hôpital, et des rapports indiquent que plus de 80 personnes y auraient été enterrées.

Actuellement, 25 agents de santé et 291 patients restent à Al-Shifa’a. Plusieurs patients sont décédés au cours des deux ou trois jours précédents en raison de la fermeture des services médicaux suite au siège militaire israélien. Les cas critiques incluent 32 bébés, 2 personnes en soins intensifs sans ventilation et 22 patients dialysés dont l'accès à un traitement vital est gravement compromis.

La majorité des patients souffrent de traumatismes de guerre, a déclaré l'OMS, dont beaucoup souffrent de fractures complexes, d'amputations, de traumatismes crâniens, de brûlures, de blessures à la poitrine et à l'abdomen, et 29 patients souffrent de blessures graves à la colonne vertébrale nécessitant une assistance médicale pour se déplacer. De nombreux patients traumatisés ont des plaies infectées en raison du manque de mesures de contrôle des infections et du manque d’antibiotiques.

L'OMS a exprimé sa profonde préoccupation quant à la sécurité et aux besoins de santé des patients, des agents de santé et des personnes déplacées dans les hôpitaux restants partiellement fonctionnels du nord, menacés de fermeture en raison du manque de fournitures essentielles et d'intenses hostilités. Des efforts immédiats sont essentiels pour rétablir le fonctionnement des hôpitaux et fournir les services de santé dont Gaza a un besoin urgent.

Elle a réitéré son appel à des efforts collectifs pour mettre fin à la catastrophe humanitaire à Gaza, appelant à un cessez-le-feu immédiat, à une aide humanitaire soutenue, à un accès sans entrave et à la cessation des attaques contre les infrastructures vitales. « Les souffrances à Gaza exigent une réponse humanitaire immédiate et concrète. »

H.A