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Un prisonnier palestinien sort des prisons israéliennes comme un cadavre

Un prisonnier palestinien sort des prisons israéliennes comme un cadavre

Par Al-Hareth Al-Hussany

Tubas, le 21 juillet 2024, WAFA-

Après avoir passé sept années dans les geôles d’occupation israéliennes et au cours desquelles il a passé les tragiques périodes entre les centres de détention, le prisonnier Lafi Rafi Daraghmeh, a été libéré par les autorités d'occupation israéliennes.

Dès son arrivée dans sa ville de Tubas, au nord de la Cisjordanie, Daraghmeh a demandé l'aide de ses proches pour équilibrer son marcher avec son corps pauvre, après avoir perdu la moitié de son poids en raison des mesures de torture sans précédent imposées par l’administration pénitentiaire israélienne contre les captifs palestiniens.

À travers des dizaines de photos publiées sur les réseaux sociaux de détenus libérés, avant et après leur arrestation, nous pouvons constater le changement survenu sur leurs visages, leur santé et de leurs corps, « des corps maigres, des signes de choc sur les visages, des pertes de passion de vie ».

Le chef de la Commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers, Qaddoura Fares, a déclaré : « Israël mène une guerre puissante contre les prisonniers à l'intérieur des geôles. Par conséquent, nous voyons que chaque prisonnier qui est entré dans les prisons d'occupation en est sorti en perdant du poids ».

« Depuis le 7 octobre 2023, « l’obscurité » des prisons israéliennes s’est accrue et elles sont devenues un autre monde, « un monde de cruauté et d’injustice qui dépassait l’endurance », et tous les témoignages des détenus libérés sont similaires ».

Le captif Lafi Daraghmeh, plaçant une main sur la sienne et regardant autour de lui avec étonnement, a dit : « Nous avons laissé derrière nous des formes d’injustice que personne ne peut imaginer », ajoutant : « Ils (les geôliers israéliens) ont réduit le nombre de repas et la quantité des repas qu’ils nous fournissaient. »

Ce qui se passe n’est pas une affaire d'éphémère, car il y a un moteur de toute cette injustice dans les prisons d’occupation. Il s’agit d’Itamar Ben Gvir, le soi-disant ministre de la Sécurité nationale du gouvernement d’occupation.

L'extrémiste Ben Gvir est apparu il y a quelque temps dans une vidéo dans lequel il a appelé à l'exécution des Palestiniens emprisonnés dans les geôles d’occupation israéliennes en leur tirant une balle dans la tête.

Le ministre israélien extrémiste Ben Gvir appelle à exécuter les captifs palestiniens

Dans une vidéo, Ben Gvir a dit que les détenus palestiniens devraient être tués d'une balle dans la tête, appelant à l’adoption en troisième lecture par la Knesset israélienne de la loi concernant l'exécution des captifs palestinien, promettant à fournir un peu de nourriture pour les maintenir en vie jusqu'à ce que la loi soit promulguée.

Fares commente cette incitation : « Ils ne rigolent pas… Leurs déclarations sont intentionnelles et non absurdes. »

Au cours des neuf derniers mois, Israël, puissance occupante, a lancé une campagne d’arrestations sans précédent en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Selon la Commission des Affaires des Prisonniers, le nombre total d'arrestations après le 7 octobre a atteint plus de (9 670), et ce total comprend ceux qui ont été arrêtés à leur domicile, aux postes de contrôle militaires, ceux qui ont été contraints de se rendre sous la pression et ceux qui étaient retenus en otages.

15 Palestiniens capturés par l’armée d’occupation en territoire occupé

Le pourcentage de détenus administratifs dans les prisons d'occupation atteint 66 %. La détention administrative est une détention sans inculpation ni procès, et sans permettre au détenu ou à son avocat d'inspecter les éléments de preuve, en violation claire et nette des dispositions du droit international humanitaire, faisant d'Israël la seule partie au monde à pratiquer cette politique.

Les autorités d'occupation et les administrations pénitentiaires prétextent que les détenus administratifs ont des dossiers secrets qui ne peuvent jamais être révélés, de sorte que le détenu ne connaît pas la durée de sa peine ni les accusations portées contre lui.

Le détenu administratif fait souvent l'objet d'un renouvellement de la période de détention plus d'une fois pour une période de trois mois, six mois ou huit mois, et celle-ci peut parfois atteindre une année complète.

Alors qu'une file de citoyens attend pour féliciter Daraghmeh pour sa liberté, un de ses proches se tient derrière lui, les avertissant de ne pas le frapper sur les épaules en le serrant dans ses bras. « Il y a quelques mois, les soldats de l’occupation l’ont agressé, lui ont disloqué une épaule et ne l’ont pas bien traité ».

Daraghmeh dit : « Hier, les soldats de l'occupation m'ont encore attaqué alors que je sortais de la prison. Tous ceux qui quittent la prison sont traités ainsi. »

Il y a environ une semaine, Khaled Mahajneh, avocat de la Commission des prisonniers et ex-prisonniers, a rapporté des témoignages horribles sur des détenus de la bande de Gaza, lors de sa visite à la prison israélienne d'Ofer.

Mahajneh a déclaré dans un communiqué, que certains des détenus à Ofer ont été victimes de harcèlement sexuel après avoir été déshabillés et battus dans des endroits sensibles, et qu'ils souffrent actuellement de conditions de santé et psychologiques difficiles.

La vie de prisonniers palestiniens mineurs est en danger dans les geôles de l’occupation israélienne

Il a ajouté que les chiens policiers attaquent les détenus sur leur corps alors que leurs mains sont attachées derrière la tête.

Il a souligné qu'il y a plus de 100 détenus malades et blessés sans soins, en raison de la grave surpopulation des cellules de la prison, qui sont des pièces en ciment dépourvues de ventilation et contenant des lits en fer sans matelas ni couvertures.

Mahajneh a déclaré que les détenus mangeaient menottés et que chaque détenu prenait un repas par jour, composé de 100 grammes de pain, d'un concombre ou d'une tomate et d'une très petite quantité de lait.

Il a précisé que les toilettes sont exposées à l'intérieur des chambres des détenus, en plus de la présence de caméras de surveillance à l'intérieur des chambres se concentrant sur les toilettes, tandis que la durée de la douche est encore limitée à une minute seulement.

Mahajneh, citant les détenus, a souligné que le centre de détention d'Ofer comprend deux salles de torture à l'intérieur des pièces et que les détenus ne peuvent pas être vus pendant leur torture, mais seuls leurs cris peuvent être entendus. Récemment, les soldats de l'occupation ont agressé tous les détenus d'Ofer, provoquant des fractures de plusieurs membres.

L'avocat Mahajneh a cité l'un des détenus, qui a été transféré du camp de « Sde Teman » à « Ofer », disant que l'un des détenus malades avait été tué après que les soldats de l'occupation avaient refusé de lui prodiguer les soins nécessaires.

Un réel sentiment de peur se répand parmi tous les Palestiniens pour la vie de leurs fils dans les geôles d’occupation israéliennes, à l’heure où les chiffres de la Commission pour les affaires des prisonniers libérés parlent de (18) détenus martyrisés après le 7 octobre 2023.

Depuis le 7 octobre 2023, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté plus de 9 750 civils palestiniens de Cisjordanie, y compris Jérusalem.

H.A

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