Accueil Rapports et Enquêtes 04/June/2025 10:05 AM

Gaza suffoque sous le poids d’une double extermination : humaine et écologique

Gaza suffoque sous le poids d’une double extermination : humaine et écologique

Ramallah, le 4 juin 2025, WAFA- À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin et placée cette année sous le thème « Lutter contre la pollution plastique », l’Office central palestinien des statistiques (PCBS) et l’Autorité palestinienne de la qualité de l’environnement ont publié un rapport alarmant dressant un état des lieux de la catastrophe écologique en cours dans les territoires palestiniens occupés, en particulier dans la bande de Gaza.

Une destruction méthodique et totale de l’environnement à Gaza :

Depuis le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est le théâtre d’une dévastation sans précédent, transformée par les bombardements israéliens en un véritable laboratoire de destruction écologique. Le communiqué dénonce une politique délibérée d’anéantissement environnemental, visant à rendre Gaza inhabitable pour les générations présentes et futures.

Les infrastructures vitales ont été systématiquement détruites :

85 % du réseau d’eau et d’assainissement est hors service, avec l’arrêt complet des six stations principales de traitement des eaux usées.

65 % des habitants ne disposent que de 3 à 5 litres d’eau par jour et par personne pour boire et cuisiner, loin du minimum humanitaire de 15 litres défini par l’OMS.

Le prix de l’eau par camion-citerne a quintuplé en un an, rendant l’accès à l’eau potable hors de portée pour de nombreuses familles.

Les plages sont souillées par les eaux usées déversées sans traitement, les terres agricoles jonchées de munitions et de métaux lourds, et l'air saturé de fumées toxiques liées à l’usage d’armes incendiaires et phosphoriques, pourtant interdites par le droit international.

Une urgence environnementale sans précédent :

La situation écologique est qualifiée de catastrophique : Plus de 500 000 tonnes de déchets solides sont entassées dans des zones résidentielles, en l’absence de décharges fonctionnelles.

50 millions de tonnes de gravats, dont des matériaux dangereux comme l’amiante, encombrent un territoire de seulement 365 km².

81 % des terres agricoles de Gaza ont été détruites ou rendues inutilisables, mettant en péril la sécurité alimentaire de plus de deux millions de personnes.

Contamination volontaire en Cisjordanie : un autre front écologique :

En Cisjordanie, Israël continue de déverser ses déchets les plus toxiques : eaux usées, solvants chimiques, batteries, déchets électroniques — estimés à plus de 60 000 tonnes par an — sont brûlés à ciel ouvert pour l’extraction de métaux, contaminant les sols et les nappes phréatiques.

Rien qu’en 2024, 535 violations environnementales ont été recensées par les autorités palestiniennes, sans compter les 35 millions de m³ d’eaux usées rejetés par les colonies israéliennes dans les terres agricoles environnantes.

Un appel à l’action internationale face à une double extermination :

Le communiqué commun souligne que les atteintes à l’environnement ne sont pas de simples dommages collatéraux, mais des actes intentionnels qui s’inscrivent dans une logique d’extermination à la fois de la population et de son environnement naturel.

« L’occupation transforme l’environnement en une arme de guerre, violant les Conventions de Genève et les principes fondamentaux du droit environnemental international. » – Extrait du communiqué.

Industrie plastique en Palestine : un défi local dans un contexte de crise globale :

En parallèle, le communiqué souligne les efforts de l’Autorité de l’environnement pour limiter l’impact de la pollution plastique en Cisjordanie, où 193 entreprises opèrent dans ce secteur, générant 84 millions de dollars de valeur ajoutée. Mais l’absence de filières efficaces de recyclage et les pratiques de brûlage à ciel ouvert contribuent à aggraver la pollution atmosphérique.

Conclusion : un test pour la conscience internationale :

Le document se conclut par un appel clair à la communauté internationale :
mettre fin à l'impunité environnementale de l’occupation israélienne et reconnaître la catastrophe écologique en Palestine comme un crime contre l’humanité et contre la nature.

H.A

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