Ramallah, le 11 septembre 2024, WAFA- Les frappes répétées dans les zones densément peuplées de Gaza, où les civils palestiniens ont reçu l’ordre de fuir, démontrent que les directives illégales d’Israël en matière de relocalisation n’ont pas réussi à protéger ni à offrir des garanties de sécurité aux Palestiniens, souligne le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
Le NRC a ajouté dans un communiqué de presse : « Les attaques de la nuit dernière contre Al-Mawasi ont eu lieu dans une zone où les civils ont été priés de fuir dans le cadre d’une « zone humanitaire » déclarée unilatéralement par Israël. Cette zone, où les civils tués lors des frappes de lundi cherchaient refuge, représente désormais environ 13 % de la bande de Gaza et a une densité de population de plus de 30 000 personnes au kilomètre carré ».
« Les images de cratères de plusieurs mètres de profondeur ensevelissant des dizaines de tentes où des enfants et leurs familles dormaient quelques instants plus tôt sont horribles. Depuis 11 mois, Israël force les Palestiniens de Gaza à fuir d’un endroit à l’autre sans leur offrir de véritables garanties de sécurité, d’hébergement convenable ou de retour une fois les hostilités terminées. Les événements de la nuit dernière apportent une preuve supplémentaire qu’il n’existe aucun endroit sûr à Gaza et que seul un cessez-le-feu empêchera de nouvelles pertes en vies humaines », a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du NRC.
« L’attaque survient alors que des restrictions de longue date continuent de paralyser les opérations d’aide à Gaza. Par exemple, ces dernières semaines, les équipes du NRC, qui venaient en aide à des milliers de Palestiniens déplacés à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, ont été contraintes de se relocaliser à Al-Mawasi, à la suite des directives israéliennes de relocalisation couvrant des zones situées à quelques centaines de mètres des installations du NRC. Elles sont retournées dans les locaux du NRC à Deir al-Balah après neuf jours de perturbations, après le premier revirement d’Israël sur ses directives depuis le début de l’escalade ».
« Mes collègues à Gaza sont déterminés à continuer de soutenir les populations sinistrées, mais comment peuvent-ils le faire alors qu’ils sont eux-mêmes déplacés à maintes reprises ? Ces conditions nous obligent à développer constamment des plans d’urgence pour rester opérationnels, nous privant du temps et des ressources que nous devrions consacrer au service de la population locale », a déclaré Egeland.
Rien qu’en août, Israël a émis 16 directives de relocalisation à Gaza, déplaçant environ 260 000 Palestiniens, dont beaucoup avaient déjà été déplacés de force à plusieurs reprises.
Les conditions de vie à Gaza continuent de se dégrader, en partie à cause des restrictions imposées à l’aide humanitaire. Une évaluation du NRC sur 62 sites hébergeant plus de 129 500 personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) à Deir al-Balah et Khan Younis a révélé que certains sites comptaient entre 10 et 15 personnes partageant une tente. Les PDI ont déclaré ne recevoir aucune aide alimentaire dans 50 % de ces sites. Il n’y avait ni latrines ni gestion des déchets solides dans 85 % des sites.
La forte baisse du volume d’aide entrant à Gaza contribue aux pénuries d’aide, avec une moyenne de 69 camions d’aide par jour en août, le nombre le plus bas depuis octobre 2023.
« Ces conditions ne permettent pas de maintenir la vie humaine. Nous appelons Israël à protéger les civils et les travailleurs humanitaires, où qu’ils se trouvent, et à faciliter les efforts de secours, en prenant des mesures urgentes pour empêcher la propagation de maladies évitables. « Les efforts pour sauver des vies ne peuvent avoir lieu sans une cessation des hostilités et l’entrée sans entrave de l’aide essentielle à l’échelle nécessaire », a ajouté M. Egeland.
H.A