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Accueil international 26/September/2024 05:45 PM

Le président devant l’Assemblée générale : nous exigeons le gel de l’adhésion d’Israël à l’ONU

Le président devant l’Assemblée générale : nous exigeons le gel de l’adhésion d’Israël à l’ONU

 

New York, le 26 septembre 2024, WAFA-  Le président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a demandé à l'Assemblée générale des Nations Unies de geler l'adhésion d'Israël à l'Assemblée générale jusqu'à ce qu'il remplisse ses obligations et les conditions d'admission, et qu'il mette en œuvre toutes les résolutions des Nations Unies et de ses organes.

Le président Abbas a déclaré dans son discours sur l'Etat de Palestine devant la 79e session de l'Assemblée générale à New York, jeudi : ‘Nous soumettrons une demande au président de l'Assemblée générale des Nations Unies à ce sujet’.

Il a demandé au prédisent la pleine mise en œuvre de la décision de l'Assemblée générale relative au mandat juridique de la Cour Internationale de justice, conduisant à la fin de l'occupation dans les douze mois, comme indiqué dans le mandat du 19 juillet dernier.

Le président palestinien a souligné la nécessité d'un cessez-le-feu complet et permanent dans la bande de Gaza, des agressions militaires et des attaques terroristes de colons en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.

De plus, le président a dit: "Le monde entier est responsable de ce qui arrive à notre peuple à Gaza, ainsi qu'en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est".

En outre, il a souligné que le gouvernement israélien refuse d'écouter la voix de la raison et a profité de ce qui s'est passé le 7 octobre 2023 pour lancer une guerre de génocide totale contre la bande de Gaza, et a commis et continue de commettre des crimes de guerre reconnus par la communauté internationale.

Le président a souligné que les massacres, les crimes et le génocide commis par Israël contre notre peuple palestinien depuis sa création jusqu'à nos jours ne passeront pas inaperçus, et que la communauté internationale doit immédiatement commencer à imposer des sanctions.

Dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies, le président a présenté la vision palestinienne de ce qui lui faudrait faire immédiatement et le lendemain de la fin de la guerre dans la bande de Gaza.

Il a également insisté sur la prise en charge par l'État de Palestine de ses responsabilités dans la bande pour exercer sa pleine juridiction sur elle, y compris les points de passage frontaliers, en particulier le passage international de Rafah entre l'Égypte et la Palestine, dans le cadre d'un plan global de reconstruction des infrastructures et des institutions de l'État détruites par Israël, de revitalisation de l'économie, de développement durable, de reconstruction de la bande de Gaza, et de responsabilisation de l'État d'occupation.

En outre, il a appelé l'Assemblée générale, à soutenir sa décision de se rendre à la tête de la direction palestinienne dans la bande de Gaza, à émettre une résolution de l'ONU à ce sujet et à faire pression sur le gouvernement d'occupation pour qu'il n'entrave pas notre effort, soulignant : ‘ Nous accueillons tous ceux qui souhaitent se joindre à nous pour aller à Gaza pour être témoins du crime et contribuer à la paix et à la stabilité’.

Le président a également remercié les Nations Unies pour ses positions soutenant le droit palestinien, à l’autodétermination et à obtenir l’entière adhésion, comme tous les peuples du monde.

Il a souligné que la Cisjordanie subit une agression farouche et la communauté internationale devrait immédiatement imposer des sanctions contre Israël, saluant également les prisonniers palestiniens dans les prisons de l’occupation qui souffrent des violations flagrantes de leurs droits et leur dignité.

Voici le texte du discours du président :

Mesdames et Messieurs,

Je viens vers vous aujourd'hui, et mon peuple est exposé, pendant près d'un an et est toujours, à l'un des crimes les plus odieux de notre époque, un crime de guerre et un génocide global perpétré par Israël, l'État occupant, un crime qui a Jusqu'à présent, fait plus de 40 000 morts, des milliers sont encore sous les décombres, et plus de 100 000  blessés, et des centaines de familles palestiniennes entières ont été exterminées et radiées de l'état civil.

Des milliers ont également perdu la vie à cause de la propagation des maladies et des épidémies, par le manque de médicaments et d'eau, en plus de plus de deux millions de Palestiniens ont été déplacés à plusieurs reprises de leurs foyers à la recherche de sécurité face aux opérations d'assassinat systématiques menées par l'armée d'occupation israélienne.

Alors que la guerre d’agression se poursuit, des dizaines de personnes sont endeuillées dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem

Je ne suis pas ici pour répondre aux mensonges du Premier ministre israélien, dans son discours devant le Congrès américain en juillet dernier, lorsqu'il a affirmé que son armée ne tuait pas de civils innocents à Gaza, alors, que celui-ci  a tué plus de 15 000 enfants, ainsi que des femmes et des personnes âgées parmi notre peuple. Qui continue de tuer ? Répondez-moi!

Arrêtez ce crime, arrêtez-le maintenant. Arrêtez le meurtre d’enfants et de femmes. Arrêtez la guerre d'extermination, arrêtez d'envoyer des armes à Israël. Cette folie ne peut pas continuer, le monde entier porte la responsabilité de ce qui arrive à notre peuple à Gaza, ainsi qu'en Cisjordanie qui est soumise à une agression israélienne quotidienne continue, à une campagne de colonisation féroce et barbare et au terrorisme perpétré par des gangs de colons parrainés et soutenus par le gouvernement et l'armée d'occupation, qui démolit des centaines de maisons sur le territoire de l'État de Palestine, en plus ce à quoi Jérusalem, notre capitale éternelle, est exposée, en termes de campagnes de judaïsation et d'agression de ses lieux sacrés et ses monuments, pour changer la situation historique et juridique.

Récemment, un ministre israélien terroriste extrémiste a demandé la construction d’une synagogue dans la mosquée Al-Aqsa. Ce ministre imprudent et d’autres comme lui qui veulent déclencher une guerre de religion qui brûlera tout sur terre, doivent être condamnés et arrêtés. La mosquée Al-Aqsa et ses environs, sont la propriété exclusive des musulmans, c'est ce qui a été  approuvé  par les Nations en 1930, et nous n'accepterons rien d'autre, quelles que soient les circonstances.

Mesdames et Messieurs,

Nous avons averti à plusieurs reprises devant votre éminente assemblée que la situation dans le territoire occupé de l'État de Palestine est menacée d'exploser, et cette explosion s'est produite le 7 octobre de l'année dernière.

Dès le premier jour, j'ai mis l'accent sur la nécessité d'une cessation immédiate de la guerre qui prend pour cible les civils, quels qu'ils soient, et j'ai exigé la libération des prisonniers et des détenus des deux côtés, ainsi qu'une séance immédiate de négociations pour mettre en œuvre la solution à deux États sur la base des résolutions de légitimité internationale.

Au lieu d’écouter la voix de la raison, le gouvernement israélien a profité de ce qui s’est passé pour lancer une guerre génocidaire globale contre la bande de Gaza et a commis, et continue de commettre, des crimes de guerre reconnus par la communauté internationale. Aujourd’hui, Israël lance une nouvelle agression contre le peuple libanais frère, et nous condamnons cette agression et exigeons qu’elle prenne fin immédiatement.

Israël a réoccupé toute la bande de Gaza et l'a détruite presque entièrement, jusqu'à ce qu'elle devienne un endroit inhabitable, la plupart des logements, des bâtiments, des établissements de santé et d'enseignement, des installations économiques, des routes, des églises, des mosquées, des usines d'eau et d'électricité, des installations de traitement des eaux usées, etc, ont été détruits. Si Israël pense qu’il échappera à toute responsabilité et à toute punition pour ces crimes, c’est une illusion. La communauté internationale doit immédiatement commencer à lui imposer des sanctions.

Les massacres, les crimes et le génocide qu'Israël a commis contre notre peuple depuis sa création jusqu'à nos jours, ne seront pas rendus sans responsabilité et ne seront pas soumis à la prescription. Tout droit perdu s'accompagne d'exigences.

Malgré nos demandes urgentes et répétées, le monde n’a pas réussi à forcer Israël, l’État voyou, à mettre un terme à sa guerre de génocide et de crimes de guerre contre la population civile innocente. Nous regrettons que l’administration américaine ait bloqué à trois reprises les projets de résolution du Conseil de sécurité appelant à cette solution,  en utilisant son veto et, en plus, lui a fourni des armes. L'attaque meurtrière qui a tué des milliers d'enfants, de femmes et de personnes âgées innocents a encouragé Israël à poursuivre son agression.

Ce sont ces mêmes États-Unis qui ont été le seul membre du Conseil de sécurité de l’ONU à voter contre l’adhésion à part entière de l’État de Palestine aux Nations Unies. Je ne comprends pas comment les États-Unis s’obstinent à s’opposer à notre peuple et à le priver de ses droits légitimes, à la liberté et à l’indépendance.

Mesdames et Messieurs,

Israël, qui refuse d'appliquer les résolutions des Nations Unies, n'est pas digne d'être membre de cette organisation internationale, et Israël, dont le représentant au sein de cette organisation internationale a dit que le bâtiment des Nations Unies, dans lequel nous nous trouvons actuellement, doit être effacés de la terre, ne mérite pas d'être membre de votre organisation.

Pour obtenir cette adhésion, Il devait mettre en œuvre les résolutions n° 181 et 194 de l'Assemblée générale comme condition pour accepter son adhésion, et il s'est engagé à le faire par écrit mais ne l'a pas fait. Par conséquent, j'appelle à geler l'adhésion d'Israël à l'Assemblée générale jusqu'à ce qu'il mette en œuvre ses obligations et conditions d'acceptation de l'adhésion, et mette en œuvre toutes les résolutions des Nations Unies, et nous soumettrons une demande au Président de l'Assemblée générale des Nations Unies à cet égard.

Je profite aujourd'hui de l'occasion pour rendre hommage aux États membres de l'ONU, qui ont voté à une majorité de plus des deux tiers en faveur du projet de résolution présenté par l'État de Palestine, soutenu par un grand nombre de pays amis et frères, à adopter l'avis consultatif historique émis le 19/07/2024 par la Cour internationale de Justice pour mettre fin à l'occupation israélienne illégale de l'État de Palestine dans un délai de douze mois, y compris la cessation immédiate des activités d'annexion et de colonisation, le démantèlement des colonies, le retrait des colons des territoires palestiniens, la restitution des terres et des ressources confisquées depuis 1967, et l'indemnisation des Palestiniens pour ce qu'ils ont souffert du fait des politiques et pratiques illégales de l'occupation, et bien d'autres questions qui se sont posées dans l'avis consultatif de la Cour et obliger Israël à les mettre en œuvre.

Nous comptons grandement sur votre décision, qui incarne la volonté internationale et les principes du droit international, ainsi que sur les mécanismes qui ont été adoptés à cet égard pour assurer sa mise en œuvre.

Mesdames et Messieurs,

Aujourd'hui, je suis également reconnaissant, car je constate ce changement majeur dans les positions des États membres des Nations Unies, qui soutiennent le droit des Palestiniens et à reconnaître un État indépendant et à lui accorder une adhésion à part entière à cette organisation internationale, tout comme le reste des peuples du monde qui aspirent à la liberté et aiment la paix.

Au nom du peuple palestinien, je vous remercie pour ces positions en faveur de la vérité et de la justice pour parvenir à la paix dans notre région, et je vous appelle à mettre en œuvre les dispositions du droit international, chacun selon ses responsabilités et sa souveraineté.

Je suis également reconnaissant pour les manifestations contre la guerre d'extermination à Gaza et en faveur des droits des Palestiniens, qui ont eu lieu et ont lieu partout dans le monde, y compris aux États-Unis d'Amérique et dans les pays européens, et pour les militants solidaires qui viennent en Palestine au péril de leur vie, et dans ce contexte, j'adresse mes condoléances à la militante citoyenne, américaine d'origine turque, Aisha Nour, qui a été tuée de sang-froid par l'armée d'occupation.

Je dis à ces gens que le peuple palestinien n'oubliera pas vos positions honorables et que nous nous souviendrons de vous avec fierté et honneur le jour où l'occupation prendra fin et où notre peuple obtiendra la liberté et l'indépendance.

Mesdames et Messieurs,

Récemment, on a beaucoup parlé du lendemain de la fin de la guerre dans la bande de Gaza. Je profite aujourd’hui de l’occasion pour vous présenter notre vision de ce qui doit être fait immédiatement et au lendemain de la guerre :

Premièrement : un cessez-le-feu global et permanent dans la bande de Gaza, ainsi que la fin des attaques militaires et des colons terroristes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Deuxièmement : acheminer l'aide humanitaire d'urgence et régulièrement, en quantités suffisantes et sans conditions, et la distribuer dans toutes les régions de la bande de Gaza.

Troisièmement : le retrait complet d'Israël de la bande de Gaza, le refus d'établir des zones tampons ou de couper une quelconque partie de son territoire, l'arrêt des procédures de déplacement forcé à l'intérieur ou à l'extérieur de la bande de Gaza, le retour des déplacés dans leurs zones de résidence et la fourniture d'un abri.

Quatrièmement : Protéger l'UNRWA et les organisations humanitaires des abus israéliens et leur fournir un soutien politique et matériel afin qu'ils puissent jouer son rôle et de présenter ses services aux réfugiés palestiniens jusqu'à leur retour dans leurs foyers.

Cinquièmement : Assurer une protection internationale aux Palestiniens sur le territoire de leur État occupé.

Sixièmement : L’État de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza et exercera sa pleine juridiction sur celle-ci, y compris les postes frontières, notamment le passage international de Rafah entre l’Égypte et la Palestine, dans le cadre d’un plan global.

 Septièmement : Dans le cadre du processus global de réforme nationale, nous reconstruisons les infrastructures et les institutions d'État détruites par Israël, relançons l'économie, parvenir au développement durable et la reconstruction de la bande de Gaza, et tenons l'État occupant pour responsable de cela.

Huitièmement : étendre l'autorité de l'État de Palestine, du gouvernement palestinien et de l'Organisation de libération de la Palestine, seul représentant légitime du peuple palestinien, sur toutes les terres palestiniennes de la bande de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, en vue d’organiser des élections présidentielles et législatives générales et former un gouvernement palestinien, en fonction des résultats de ces élections.

Neuvièmement : Continuer à mobiliser le plus grand soutien international pour que l’État de Palestine obtienne le plus rapidement possible une adhésion à part entière aux Nations Unies.

Dixièmement : Mise en œuvre complète de la décision de l’Assemblée générale concernant l’avis juridique consultatif de la Cour internationale de Justice, conduisant à la fin de l’occupation dans un délai de douze mois, comme indiqué dans l’avis consultatif.

Onzièmement : Tenir une conférence internationale de paix sous la supervision des Nations Unies d'ici un an pour mettre en œuvre la solution à deux États, incarnant l'indépendance de l'État palestinien aux frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, et la retour des réfugiés palestiniens, sur la base du droit international, des résolutions de légitimité internationale et de l’Initiative de paix arabe.

Douze : Adoption de forces internationales de maintien de la paix par décision du Conseil de sécurité entre l'État de Palestine et Israël, pour assurer la sécurité des deux États.

Tels sont les éléments de notre vision pour aujourd’hui et pour le lendemain de la guerre sur la terre de l’État de Palestine en général. Je vous appelle à adopter ce plan et à fournir toutes les capacités nécessaires à sa réussite.

Mesdames et Messieurs,

J'ai annoncé il y a quelques semaines que j'avais décidé, à la tête des dirigeants palestiniens, de me rendre dans la bande de Gaza, pour être aux côtés de notre peuple épuisé par la guerre génocidaire israélienne. Je vous appelle à soutenir notre décision en émettant une résolution internationale des Nations Unies à cet égard et à faire pression sur le gouvernement d'occupation afin qu'il ne fasse pas obstacle à nos efforts. Je souhaite la bienvenue à tous ceux d'entre vous qui souhaitent nous rejoindre de se rendre à Gaza, avec détermination et patience, pour témoigner du crime commis et pour contribuer à l'instauration de la paix et de la stabilité.

Un hommage de révérence et d'honneur à notre peuple héroïque qui offre tout ce qui est précieux pour le bien de la Palestine, le sacrifice à Gaza, à la solide Cisjordanie et à Jérusalem, la capitale de l'État, et à notre peuple dans les camps et de la diaspora, ainsi qu'à nos courageux prisonniers dans les prisons israéliennes, qui subissent aujourd'hui une violation flagrante de leur dignité humaine.

La Palestine sera libérée et notre peuple poursuivra sa vie sur la terre de ses pères et grands-pères, comme il l’a fait pendant plus de six mille ans, et il poursuivra sa lutte légitime pour l’indépendance et l’occupation disparaîtra inévitablement.

N.S / F.N

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