Washington, le 17 décembre 2024, WAFA- La guerre israélienne contre la bande de Gaza plonge les territoires palestiniens dans une crise sans précédent, a déclaré la Banque mondiale, estimant que l'économie palestinienne a perdu un quart cette année après une autre récession majeure en 2023, un " ralentissement sans précédent dans la mémoire moderne ".
Une nouvelle évaluation des conséquences de la guerre publiée lundi par la Banque mondiale déclare : " Le conflit au Moyen-Orient continue d'avoir des conséquences désastreuses sur l'économie palestinienne, plongeant les territoires palestiniens dans une crise sans précédent. La guerre a causé un nombre incroyable de victimes, un déplacement massif d'environ 1,9 million de personnes et une destruction massive des infrastructures à Gaza. La poursuite des hostilités a également entraîné une forte baisse de la production économique et l'effondrement des services de base en Cisjordanie et à Gaza, au milieu de taux de pauvreté élevés dans les différents territoires palestiniens. La Banque mondiale a indiqué que le PIB réel de la Cisjordanie s'était contracté de 23% et celui de la bande de Gaza de 86% au premier semestre de 2024, et a estimé que l'économie des territoires palestiniens se contracterait de 26% pour l'ensemble de l'année 2024.
Il a ajouté : " Le ralentissement économique (des Territoires palestiniens) causé par le conflit est sans écédent dans la mémoire moderne (...) L'impact du conflit dépasse maintenant toutes les précédentes crises économiques dans les Territoires palestiniens au cours des deux dernières décennies, y compris la deuxième Intifada en 2000, la division interne en 2006, la guerre de Gaza en 2014 et le choc de la pandémie de COVID-19 en 2020 ".
La hausse des prix continue
La Banque mondiale a souligné la forte hausse continue des prix dans la bande de Gaza, avec l'indice des prix à la consommation en octobre dernier en hausse de plus de 300% sur une base annuelle, principalement due aux ruptures de la chaîne d'approvisionnement.
Selon le rapport de la Banque mondiale, les augmentations les plus marquées ont été les prix des denrées alimentaires, qui ont augmenté de plus de 440% en octobre 2024 par rapport au même mois de l'année précédente ; et les coûts des carburants, qui ont augmenté de plus de 200%.
Des pertes énormes pour le secteur privé
La Banque mondiale a déclaré que le secteur privé de Gaza subissait de lourdes pertes, avec 88% de ses établissements fermés.
La Banque mondiale estime que 66% des entreprises du secteur privé à Gaza ont été complètement détruites, tandis que 22% ont subi des dommages partiels. Le commerce et les échanges commerciaux ont été parmi les secteurs les plus touchés, avec presque toutes les entreprises touchées.
L'insécurité alimentaire
La Banque a déclaré que 91% de la population de Gaza est au bord de l'insécurité alimentaire aiguë, et que le risque de famine est élevé dans le nord du secteur, ce qui inclut plus de 875 000 personnes confrontées à des niveaux d'insécurité alimentaire d'urgence et 345 000 personnes confrontées à des niveaux catastrophiques.
En outre, la Banque mondiale a averti que " la situation est particulièrement grave pour les groupes vulnérables, y compris les enfants et les femmes enceintes, qui sont en grande détresse. Cette situation a des effets négatifs immédiats et présente des risques à long terme pour le capital humain, compromettant la santé, la productivité et la résilience.
N.S