Tulkarem, le 16 avril 2025, WAFA- L’agression israélienne continue contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés entre aujourd’hui dans son 80e jour, et dans son 67e jour contre le camp de Nour Shams, dans un contexte d’escalade militaire persistante, de raids et d’arrestations.

Ce mercredi à l’aube, la ville de Tulkarem, ses camps et ses faubourgs ont été le théâtre d’un déploiement intensif de véhicules militaires et d’unités d’infanterie de l’armée d’occupation, accompagnés de perquisitions et fouilles dans plusieurs quartiers, dans un climat marqué par des tirs nourris et l’utilisation de grenades assourdissantes.

Des sources locales ont rapporté que des soldats à pied se sont déployés après minuit sur la colline d’Iskan Al-Muwazzafine, dans le quartier d’Aktaba, en face du camp de Nour Shams, menant d’intenses opérations de ratissage, accompagnées d’une forte explosion et de tirs abondants.

Les forces israéliennes ont également pris d’assaut, tard dans la nuit, la station-service Al-Qaisi et Al-Huda, située dans le quartier d’Al-Salam, à l’est de la ville, où elles ont retenu plusieurs jeunes hommes, les ont fouillés, vérifié leurs identités et maltraités, sans que des arrestations soient signalées.

Le déploiement militaire s’est étendu jusqu’au quartier de Dhannaba et à la route reliant celui-ci à la ville de Kafr Al-Labad, à l’est. Des grenades assourdissantes ont été tirées, et le jeune Osama Al-Ali, frère du martyr Mo’tasem Al-Ali, a été arrêté et interrogé sur place avant d’être relâché à l’aube.

Les véhicules militaires israéliens ont circulé dans plusieurs quartiers de la ville, notamment la rue de l’hôpital gouvernemental Thabet Thabet, le marché central, le quartier Est, la rue Naplouse et la rue des tribunaux, entravant et bloquant la circulation des véhicules à plusieurs endroits.

Par ailleurs, les forces d’occupation ont intensifié ces derniers jours les campagnes de déplacement forcé des habitants des camps de Tulkarem et de Nour Shams, de la rue Naplouse et des environs du service de la circulation routière, dans le nord de la ville. Elles ont contraint les citoyens, sous menace et intimidation, à quitter leurs maisons dans un délai très court, avant de transformer plusieurs d’entre elles en postes militaires.

Dans le même contexte, la rue Naplouse, qui relie les deux camps, reste fermée par des monticules de terre à ses deux extrémités, avec une présence militaire massive et des points de contrôle mobiles le long de la voie, entravant la liberté de mouvement des habitants.

Sur une note positive, cinq écoles primaires et secondaires pour filles situées dans le quartier Est – Al-Adawiyya, Abi Salma Al-Karmi, Khawla Bint Al-Azwar, Séville et une autre – ont repris les cours en présentiel aujourd’hui, après une suspension de plus de deux mois et demi due à l’agression. Cette reprise survient quelques jours après la réouverture du reste des écoles de la ville et de ses environs, amorcée le 6 avril.

Depuis le début de l’agression, les attaques israéliennes ont causé la mort de 13 citoyens, dont un enfant et deux femmes, dont une enceinte de huit mois. Des dizaines de blessés et d’arrestations ont également été enregistrés.

L’attaque a provoqué le déplacement forcé de plus de 4 000 familles des camps de Tulkarem et de Nour Shams, ainsi que de centaines d’habitants du quartier nord de la ville, après la confiscation de leurs maisons, dont plusieurs ont été transformées en bases militaires.

Les dégâts sont énormes : 396 maisons ont été complètement détruites, 2 573 partiellement endommagées, en plus de la destruction d’infrastructures, de commerces et de véhicules incendiés ou saccagés. Les entrées des camps et leurs ruelles ont été barricadées à l’aide de monticules de terre.

H.A