Gaza, le 16 avril 2025, WAFA- Alors que l’agression israélienne contre la bande de Gaza entre dans son 19e mois, les conséquences du siège total imposé depuis début mars sont de plus en plus dramatiques. À Khan Younis, dans le sud du territoire, les unités néonatales de l’hôpital Nasser sont à bout de souffle. Les nourrissons, privés de soins et de produits vitaux, sont confrontés à une mort lente et silencieuse.
Dans la salle des nouveau-nés, plus aucun cri. Seul subsiste le souffle faible d’enfants nés sous les bombes, aujourd’hui piégés dans des incubateurs sans ressources. Le personnel médical se bat pour leur survie sans moyens, dans un système de santé à l’agonie. Aucune cargaison de lait, de médicaments ni de fournitures essentielles n’a pu entrer dans Gaza depuis plus d’un mois et demi – une interruption d’approvisionnement qualifiée d’inédite depuis le début du conflit en octobre 2023.
Une politique de siège systématique :
Depuis le 2 mars, les autorités israéliennes maintiennent fermés tous les points de passage vers Gaza, empêchant l’entrée de toute aide humanitaire. Ce blocus s’inscrit dans une stratégie plus large de privation et d’asphyxie collective, que dénoncent les acteurs humanitaires.
Le personnel médical alerte sur la pénurie extrême de lait spécialisé, de couches et de matériel néonatal, tandis que la malnutrition des mères, elle aussi due au siège, affecte directement la santé des nouveau-nés. « Chaque jour qui passe expose ces enfants à un danger de mort immédiat », témoigne la pédiatre Fidaa Al-Nadi, du complexe hospitalier Nasser.
Risque de famine à grande échelle :
L’UNRWA et le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) décrivent une situation d'urgence absolue. Selon leurs derniers rapports, Gaza approche d’un seuil de famine généralisée, notamment chez les nourrissons et les enfants, contraints de s’endormir affamés. Les stocks alimentaires sont presque entièrement épuisés, et la reprise de la distribution d’aide est bloquée par les autorités israéliennes.
« Cette nouvelle phase de famine survient alors que la population n’a pas encore pu se relever de la précédente », a déclaré Juliette Touma, porte-parole de l’UNRWA. Selon elle, la limitation drastique de l’aide constitue une forme de punition collective à grande échelle.
Un appel de détresse ignoré :
Les professionnels de santé, soutenus par les agences humanitaires, lancent un appel pressant à la communauté internationale pour l’ouverture immédiate des points de passage, condition indispensable à la survie des plus vulnérables. « Nous n’avons plus de temps. Nos enfants n’ont plus d’options », déclare la docteure Al-Nadi.
H.A