Haïfa, le 30 mai 2025, WAFA – Le tribunal de première instance israélien à Haïfa a décidé, ce vendredi, de prolonger jusqu’à mardi prochain la détention de Sanaa Salameh Daqqa, épouse du défunt prisonnier palestinien Walid Daqqa, arrêtée la veille à Jérusalem occupée en compagnie de sa fille.
L’audience s’est tenue en présence de militants, proches et soutiens de Sanaa, dont plusieurs se sont rassemblés devant le tribunal avant même le début de la séance. Dès son apparition dans la salle d’audience, elle a demandé des nouvelles de sa fille Milad : « Est-ce qu’elle pleurait ? A-t-elle demandé après moi ? », a-t-elle interrogé avec émotion, avant d’être rassurée par les présents.
Sanaa a été arrêtée jeudi soir à Jérusalem alors qu’elle se trouvait avec sa fille, sur ordre du ministre israélien de la Sécurité nationale, l’ultranationaliste Itamar Ben Gvir, qui a appelé publiquement à son expulsion, l’accusant de "provocation" sur les réseaux sociaux.
Le défunt Walid Daqqa, figure intellectuelle de la résistance palestinienne, est décédé en avril 2024 des suites d’une maladie aggravée par la politique délibérée de négligence médicale dans les prisons israéliennes. Il avait passé 38 ans derrière les barreaux. Son corps reste à ce jour retenu par les autorités israéliennes.
L’arrestation de Sanaa Salameh s’inscrit dans une campagne plus large.
Mercredi, le gouvernement israélien a annoncé le lancement d’une série de procédures de déchéance de nationalité et d’expulsions visant des citoyens palestiniens en Israël. Le Centre juridique Adalah qualifie cette campagne de "dangereuse escalade" et de manifestation flagrante de persécution raciale, soulignant que quatre cas ont déjà atteint des phases avancées de dénaturalisation, tandis que des centaines d'autres Palestiniens sont visés.
H.A