Cisjordanie, le 6 juin 2025, WAFA– Malgré les conditions dramatiques sur le terrain, les Palestiniens ont célébré ce vendredi l’Aïd al-Adha dans l’ensemble des villes et villages de la Cisjordanie occupée, et ce, en pleine intensification des attaques de l’armée israélienne, notamment contre les camps de réfugiés du nord.
Des milliers de fidèles se sont rassemblés à l’aube dans les mosquées et places publiques, exprimant leur foi et leur attachement à leurs traditions, dans une région marquée par l’extension coloniale, les restrictions de mouvement, et une pression sécuritaire constante.
À Jénine, l’une des zones les plus ciblées par les incursions militaires israéliennes depuis janvier, des familles ont été empêchées d’accéder au cimetière du camp de réfugiés pour se recueillir sur les tombes de leurs proches.
Depuis le 21 janvier, les villes de Jénine et Tulkarem subissent une opération militaire prolongée ayant causé des dizaines de morts, des arrestations massives, la destruction de maisons, et la transformation de quartiers entiers en zones militaires.
À Bethléem, des milliers de Palestiniens ont accompli la prière de l’Aïd sur la place du mosquée Omar Ibn Al-Khattab, située à quelques mètres de la Basilique de la Nativité, haut lieu de la chrétienté.
À Hébron, les fidèles ont bravé les mesures de sécurité imposées par les autorités israéliennes autour de la vieille ville pour prier dans la mosquée Ibrahimi. Mais comme lors de nombreuses autres occasions religieuses cette année, les forces d’occupation ont refusé d’en restituer l’accès complet aux autorités religieuses musulmanes, fermant une fois de plus son entrée orientale.
Tôt ce matin, jour même de la fête, l’armée israélienne a mené une série de raids dans plusieurs localités de Cisjordanie, procédant à de nouvelles arrestations.
En parallèle à la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza, l’armée israélienne et les colons ont intensifié leurs attaques en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Depuis le 7 octobre 2023, au moins 973 Palestiniens ont été tués, près de 7 000 blessés, et plus de 17 000 arrêtés en Cisjordanie.
À Gaza, cette guerre a provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent : plus de 180 000 morts et blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes, 11 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés, et une famine dévastatrice, ignorée par les autorités israéliennes malgré les appels internationaux et les ordonnances de la Cour internationale de justice exigeant l’arrêt des hostilités.
H.A