Tulkarem, le 19 juin 2025, WAFA- L’armée d’occupation israélienne poursuit son agression croissante contre la ville de Tulkarem et son camp de réfugiés pour le 144e jour consécutif, et pour le 131e jour consécutif contre le camp de Nour Shams, avec la poursuite des opérations de démolition de maisons.
Selon notre correspondante, les bulldozers israéliens continuent à démolir davantage de bâtiments résidentiels dans le camp de Tulkarem pour le 14e jour consécutif, touchant les quartiers de Balawneh, Al-Okasha, Al-Nadi, Al-Sawalma et leurs environs.
Elle ajoute que les forces d’occupation ont amené aujourd’hui un bulldozer lourd de type D10 dans le camp de Nour Shams, où des opérations de démolition massives ont été menées ces dernières semaines. Plus de 50 bâtiments y ont déjà été détruits, sous prétexte de « création de routes » et de « modification du paysage géographique » des deux camps.
Cette campagne s’inscrit dans un plan israélien visant à démolir 106 bâtiments dans les camps de Tulkarem et Nour Shams : 58 bâtiments à Tulkarem, comprenant plus de 250 maisons et des dizaines de commerces ; et 48 bâtiments à Nour Shams, toujours sous prétexte d’ouvrir des voies de circulation et de remodeler la géographie des camps.
Par ailleurs, les forces israéliennes continuent d’imposer un blocus total autour des deux camps et de leurs alentours. Des unités à pied, accompagnées de véhicules blindés, se déploient dans les ruelles et aux entrées, empêchant les habitants d’accéder à leurs maisons, même pour y récupérer quelques effets personnels, ouvrant le feu à vue sur toute personne qui tente de s’approcher.
Dans un autre développement, les forces d’occupation ont arrêté l’ingénieur Khalil Ismaïl Atir, président de l’Ordre des ingénieurs à Tulkarem, après avoir perquisitionné son domicile dans le village de Faroun, au sud du gouvernorat.
La ville elle-même connaît des mouvements militaires intenses 24h/24, notamment dans le centre-ville, le marché, la rue de l’hôpital public Thabet Thabet, la rue de Naplouse et le quartier nord, où l’armée entrave délibérément la circulation des civils et des véhicules, faisant hurler les sirènes de ses véhicules de manière provocatrice et circulant à contre-sens, mettant en danger la vie des habitants.
Cette escalade s’accompagne d’un resserrement du dispositif militaire autour des checkpoints à l’entrée de Tulkarem, avec notamment des barrages surprises installés autour du pont de Jbara au sud et du check-point militaire de ‘Anab à l’est. Les véhicules y sont systématiquement arrêtés et fouillés, les passagers interrogés, et le trafic délibérément ralenti, voire totalement bloqué.
L’armée israélienne continue par ailleurs de transformer la rue de Naplouse en zone militaire, en prenant possession de plusieurs habitations dans cette rue et dans certaines parties du quartier nord de la ville, face au camp de Tulkarem, après avoir forcé les habitants à évacuer. Certains bâtiments sont occupés depuis plus de quatre mois, et l’armée y a stationné de lourds engins et bulldozers.
Cette rue, qui fait la jonction entre les deux camps, subit également d’importants dégâts à cause des monticules de terre érigés par l’armée il y a plusieurs mois. Sa militarisation extrême empêche la circulation et accentue la souffrance des habitants, entre barrages surprises et présence militaire constante.
Depuis le début de cette offensive, 13 Palestiniens ont été tués, dont un enfant et deux femmes, l’une étant enceinte de huit mois. On dénombre également des dizaines de blessés et d’arrestations, en plus de destructions massives des infrastructures, des habitations, des commerces et des véhicules.
Selon les dernières données, plus de 5 000 familles, soit plus de 25 000 personnes, ont été déplacées de force. Au moins 400 maisons ont été entièrement détruites, et 2 573 maisons partiellement endommagées, alors que les entrées des camps restent bloquées par des monticules de terre, transformant les deux camps en zones presque totalement vidées de leur population.
H.A