Tulkarem, le 25 juin 2025, WAFA – Pour le 150e jour consécutif, l’armée israélienne poursuit son offensive destructrice contre la ville de Tulkarem et ses deux camps de réfugiés, notamment le camp de Nour Shams, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Depuis deux jours, les bulldozers israéliens intensifient la démolition de bâtiments résidentiels dans plusieurs quartiers du camp de Nour Shams, notamment à al-Manshiya, al-Maslah, la clinique, la mosquée et autour de la route principale. De larges routes sont ouvertes à la place des habitations détruites, morcelant le camp en zones isolées.
Les troupes israéliennes imposent un blocus strict autour de Tulkarem et de ses camps, déployant des soldats à pied et des véhicules blindés dans les ruelles et aux points d’entrée, empêchant les habitants de rentrer chez eux, sous menace de tirs directs.
Un plan de destruction à grande échelle:
Ces opérations s’inscrivent dans un plan officiel israélien annoncé en mai dernier, visant à démolir 106 bâtiments dans les deux camps, dont 58 à Tulkarem (représentant plus de 250 logements et dizaines de commerces) et 48 à Nour Shams. L’objectif affiché est « d’ouvrir des routes et de modifier les caractéristiques géographiques » de ces zones.
Des images quotidiennes filmées sur place montrent un paysage de désolation : des immeubles entiers réduits en poussière, des rues devenues méconnaissables, et des quartiers entiers transformés en terrains vagues couverts de décombres.
Conséquences humaines et matérielles catastrophiques:
Plus de 5 000 familles – soit environ 25 000 personnes – ont été déplacées de force.
500 maisons ont été entièrement détruites ; 2 573 autres ont subi des dégâts partiels.
13 Palestiniens ont été tués, dont un enfant et deux femmes (l’une enceinte de huit mois).
Des dizaines de blessés et d’arrestations sont également signalés.
Dans la ville même de Tulkarem, les forces israéliennes ont transformé plusieurs zones en casernes militaires, notamment le quartier de Dhannaba à l’est et la rue de Naplouse, où plusieurs habitations ont été réquisitionnées, leurs habitants expulsés. Les soldats installent régulièrement des barrages volants, ce qui paralyse la circulation et isole les camps.
La rue de Naplouse, axe vital entre les camps de Tulkarem et Nour Shams, est gravement endommagée. Des tas de terre, des chars et des postes militaires la transforment en zone quasi inaccessible, aggravant les souffrances des habitants.
Un nettoyage urbain sous prétexte sécuritaire:
L’ampleur des destructions, combinée aux expulsions forcées, à la militarisation des zones résidentielles et à la transformation géographique des camps, alimente les accusations de nettoyage ethnique. Ce siège prolongé de Tulkarem se déroule dans un silence international inquiétant, alors que les conditions de vie des civils s’effondrent.
H.A