Ramallah, le 26 juin 2025, WAFA– Le président de la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, Raed Abu Al-Humus, a déclaré que la Commission détient des informations extrêmement graves concernant l’existence de cas d’exécutions sommaires perpétrées à l’intérieur de la prison israélienne de Sde Teiman.

Dans un communiqué publié ce jeudi, Abu Al-Humus a précisé que la Commission possède, depuis plusieurs mois, des témoignages d’anciens détenus affirmant que des exécutions de prisonniers ont bien eu lieu dans cette prison située dans le Néguev. Cependant, aucune annonce officielle n’a été faite à ce sujet jusqu’à présent.

Il a ajouté que tous les prisonniers morts dans cette prison – qui représentent environ 8 % du total des 72 prisonniers tués depuis le début de la guerre d’extermination – ont été déclarés martyrs avec des semaines voire des mois de retard, ce qui constitue une politique délibérée de dissimulation et d'opacité.

Abu Al-Humus a indiqué que, d’après le rapport d’un avocat de la Commission qui a récemment visité un prisonnier à Sde Teiman, l'administration de la prison, son personnel et les unités de l’armée agissent dans un déni total de l’humanité des détenus palestiniens. Selon lui, cette prison est devenue un symbole du crime et du chaos, où chaque gardien a le pouvoir de décider de la vie ou de la mort d’un détenu.

Il a précisé que les prisonniers y sont privés de tous leurs droits fondamentaux et qu’ils se rapprochent chaque jour de la mort, vivant dans une réalité terrifiante. En plus des coups, de la torture et des humiliations, ils sont privés d’eau pour se laver, sauf lors des rares promenades extérieures, qui peuvent être espacées de plusieurs jours. Par exemple, durant la guerre entre Israël et l’Iran, les détenus n’ont pu sortir de leurs cellules que deux fois en 12 jours. Les produits d’hygiène et désinfectants sont quasi inexistants, une seule tondeuse est utilisée par tous les détenus, ce qui crée un terrain propice à la propagation des maladies. L’eau potable provient des robinets des toilettes, et chaque détenu ne possède qu’un seul vêtement, celui qu’il porte.

Abu Al-Humus a révélé qu’une cellule peut contenir jusqu’à 16 prisonniers, et que durant toute la période de guerre entre Israël et l’Iran, ils ont été enchaînés jour et nuit sans interruption. L’ensemble des traitements infligés sont, selon les rapports des avocats, brutaux, inhumains et dégradants.

Il a mis en garde contre le silence international persistant face à ce qui se passe à Sde Teiman et dans toutes les autres prisons israéliennes, affirmant que les prisonniers palestiniens, hommes et femmes, traversent la période la plus dangereuse de l’histoire de la lutte palestinienne. Il a ajouté que les autorités d’occupation exploitent toutes les circonstances géopolitiques actuelles pour intensifier leur vengeance contre les prisonniers.

Enfin, Abu Al-Humus a lancé un appel urgent à toutes les organisations des droits humains, locales, régionales et internationales, à intervenir immédiatement pour mettre fin aux crimes de torture et d’exécution perpétrés contre les prisonniers de Gaza dans la prison de Sde Teiman, une structure créée dès le début de la guerre d’extermination, il y a désormais vingt mois.

H.A