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Accueil Occupation 28/June/2025 11:38 AM

Le rire brisé de Hani : quatre mois, une jambe en moins, une enfance volée

Le rire brisé de Hani : quatre mois, une jambe en moins, une enfance volée

Gaza, le 28 juin 2025, WAFA– Hani Ziyara, un nourrisson de quatre mois, est l’un des innombrables visages de la tragédie humaine qui frappe la bande de Gaza depuis bientôt 21 mois. Jusqu’à récemment, ses rires remplissaient la maison familiale à Gaza. Aujourd’hui, il repose en soins intensifs à l’hôpital baptiste de la ville, amputé d’une jambe et grièvement blessé au visage, à l’abdomen et aux organes internes, après qu’un missile israélien a pulvérisé leur domicile.

Le bombardement, survenu en pleine nuit, a pris sa famille par surprise. Sa mère, elle-même blessée, décrit des scènes d’horreur : un fracas assourdissant, des débris qui s’effondrent, la poussière qui envahit tout, et cette vision insoutenable de son bébé, sa jambe arrachée, le corps criblé d’éclats. « On ne savait même pas où était Hani au début. Quand je l’ai retrouvé, je n’ai pas reconnu mon enfant », confie-t-elle en retenant ses larmes.

Hani a subi plusieurs opérations, mais son état reste critique. Il souffre notamment de lésions à la vessie, au rectum, à l’intestin, et d’hémorragies internes. Malgré l’épuisement, sa mère continue de veiller à ses côtés, lançant un appel désespéré à la communauté internationale pour permettre son transfert médical hors de Gaza. Le système de santé dans l’enclave est en ruine, incapable de répondre aux besoins élémentaires, encore moins de traiter des cas aussi complexes.

Cette histoire individuelle illustre l’ampleur du désastre humanitaire provoqué par l’offensive israélienne en cours. Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre qualifiée de génocidaire, faisant plus de 189 000 morts et blessés, pour la plupart des femmes et des enfants. Plus de 11 000 personnes sont portées disparues, probablement ensevelies sous les décombres, tandis que 1,5 million de Palestiniens sont sans abri.

La mère de Hani rappelle que son fils ne pourra jamais retrouver son enfance, mais elle espère encore lui offrir une chance de survivre. Elle demande à l’Organisation mondiale de la santé, aux organisations humanitaires, et aux États solidaires, de faire pression pour évacuer son enfant. Or, depuis mai 2024, le point de passage de Rafah est totalement fermé, et seules des évacuations très limitées sont autorisées via Kerem Shalom, sous coordination stricte de l’OMS.

Dans une récente déclaration, l’OMS estimait que plus de 14 000 personnes, dont au moins 4500 enfants, nécessitent une évacuation médicale urgente hors de Gaza. Mais le blocus prolongé et les frappes continues rendent presque impossible l’accès aux soins essentiels.

Pendant ce temps, Hani, comme des milliers d’autres enfants à Gaza, lutte pour vivre dans une région où même le droit à l'enfance est devenu un luxe.

H.A

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