Gaza, le 2 août 2025, WAFA- La mère de Sila ne savait pas que l’amour de sa fille pour la lumière n’était pas un luxe d’enfance, mais plutôt un symptôme pathologique dans ses yeux affectés par des cataractes, qui s’est aggravé en raison du retard de son traitement à l’étranger, suite à la fermeture imposée sur la bande de Gaza, ce qui menace de lui faire perdre complètement la vue.

À l’âge de cinq mois, sa mère, Rana Muheisen, de 38 ans, a remarqué que sa fille, Sila de 3 ans, ne regardait que la lumière et ne répondait à rien d’autre. Quand elle l’a montré à un ophtalmologiste, il est devenu clair que sa fille souffrait d’eau blanche (cataracte), et qu’elle avait besoin d’une opération pour retirer cette eau.

Muheisen dit : « Nous avons subi une opération d’extraction de cataracte, puis elle a eu besoin d’une opération d’implantation de lentille à l’étranger, et le médecin a décidé que ce serait après que Sila aurait terminé l’année, et quand elle aurait terminé l’année, la guerre est arrivée ».

« Nous avons pu obtenir un permis médicale pour un traitement à l’étranger, mais en raison du confinement, nous ne pouvons pas partir », a-t-elle ajouté.

Elle poursuit son discours avec une grande douleur : « Je crains que mon enfant perde la vue, parce que le temps passe vite, et ce n’est pas dans le meilleur intérêt de mon enfant ».    

Elle conclut son discours en disant : « Actuellement, à cause du retard, Sila n’a pas seulement besoin de lentilles implantées, mais aussi d’anneaux implantés, et plus nous tardons à sortir pour le traitement, pire c’est, et je crains qu’elle ne perde la vue ». 

Sila porte actuellement des lunettes spéciales et doit être remplacée par une autre, mais la situation économique de la famille ne permet pas d’acheter des lunettes spécifiquement pour l’état de l’enfant.

La famille appelle les institutions internationales et l’Organisation mondiale de la santé à accélérer les procédures pour quitter la bande de Gaza. Dès que le soleil se couche et que la lumière s’estompe, la fille devient incapable de voir même en portant les lunettes médicales désignées pour son état. Elle demande d’aller se coucher tôt en disant : "je ne vois rien, j’ai envie de dormir." 

Il importe de mentionner que la mère de la fille a été blessée lors du ciblage de l’école pour surdoués dans le quartier de Sheikh Radwan, à l’ouest de la ville de Gaza, et qu’elle a perdu son fils de 15 ans, en plus du martyre de son deuxième fils de 19 ans il y a un mois, alors qu’elle attendait de l’aide au nord-ouest de la ville de Gaza. 

N.S