Gaza, le 12 septembre 2025, WAFA– Des dizaines de milliers de Palestiniens continuent de fuir leurs foyers dans la bande de Gaza, sous les bombardements israéliens et face à des ordres d’évacuation répétés, dans un contexte humanitaire décrit comme « insoutenable ».
Selon les témoignages recueillis, les familles contraintes de partir n’ont souvent ni abri, ni moyens de transport, ni ressources pour se reloger. Le coût d’un déplacement – estimé à environ 2 000 dollars pour couvrir transport, tente et installation sanitaire de base – reste inaccessible pour la majorité des habitants, poussant nombre d’entre eux à rester sous les frappes.
Les récentes injonctions de l’armée israélienne ont visé les gouvernorats de Gaza et du nord, forçant les habitants à se diriger vers Khan Younès et le centre du territoire, déjà saturés par des centaines de milliers de déplacés. Les organisations humanitaires alertent sur l’absence d’espaces disponibles pour ériger de nouvelles tentes, la pénurie de biens essentiels et l’effondrement progressif des infrastructures.
Depuis la reprise des hostilités en mars dernier, on estime que plus de 1,9 million de personnes – soit près de 90 % de la population de Gaza – ont été déplacées à l’intérieur du territoire. L’UNRWA et plusieurs ONG internationales dénoncent une politique de déplacement forcé contraire au droit international, mettant en garde contre une « seconde Nakba ».
Dans ce contexte, Amnesty International et la Cour internationale de justice tiennent Israël pour responsable des ordres d’évacuation, assimilés à des transferts forcés de population. L’UNRWA a appelé à l’arrêt immédiat des bombardements et à l’ouverture de couloirs humanitaires sûrs, rappelant que les conditions actuelles – privation, surpeuplement et destruction systématique des infrastructures – menacent de transformer la crise en catastrophe irréversible.
H.A