Ramallah, le 2 octobre, 2025,WAFA- Les organisateurs de la Flottille de la Constance ont annoncé jeudi, après-midi que la marine israélienne avait intercepté 40 des 44 bateaux en route vers la bande de Gaza, dans le cadre d'une mission internationale visant à briser le blocus imposé à la bande et à acheminer de l'aide humanitaire, dans le contexte de la guerre du génocide menée par Israël depuis près de deux ans.
Des vidéos publiées par les organisateurs de la flottille montrent des forces israéliennes lourdement armées prendre d'assaut les navires dans les eaux internationales et arrêter les militants à bord.
Aucune information n'est disponible sur le nombre total de militants arrêtés, mais Ankara a annoncé l'arrestation de 24 citoyens turcs, la Colombie a signalé l'arrestation de deux de ses citoyens, le Koweït a annoncé l'arrestation de plusieurs de ses citoyens et Rome a annoncé l'arrestation de 22 Italiens.
Le ministère israélien des affaires étrangères a déclaré que les détenus seraient expulsés vers l'Europe, sans révéler le sort des navires et de l'aide humanitaire saisis et acheminés vers le port d'Ashdod.
Les militants de la flottille ont signalé qu'au moins deux navires poursuivaient leur route vers la bande de Gaza, malgré l'interception de la plupart des embarcations de la flottille par les forces israéliennes.
Plusieurs pays ont condamné l'attaque israélienne contre la flottille dans les eaux internationales.
Dans un communiqué, le ministère turc des affaires étrangères a qualifié l'attaque israélienne d'« acte terroriste » qui « met en danger la vie de civils innocents ».
Il a ajouté qu'elle constituait une violation flagrante du droit international, notamment parce qu'elle visait des civils manifestant pacifiquement sans recourir à la violence.
Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé Israël à garantir la sécurité des participants de la « Flottille Résilience ».
M. Barrot a déclaré sur Twitter que la flottille se dirigeant vers Gaza faisait l'objet d'inspections et de confiscations par les autorités israéliennes.
Il a appelé les autorités israéliennes à « assurer la sécurité des participants, à garantir leur droit à la protection consulaire et à leur permettre de rentrer en France dans les meilleurs délais ».
De son côté, le vice-Premier ministre irlandais et ministre des affaires étrangères et de la Défense, Simon Harris, a déclaré que la flottille était « une mission pacifique visant à mettre en lumière une terrible catastrophe humanitaire ».
Il a souligné la nécessité de respecter le droit international et de veiller à ce que les participants à la flottille soient traités en conséquence.
Le ministère irlandais des affaires étrangères a annoncé dans un communiqué être informé de l'interception de la flottille par Israël et être en contact avec ses ressortissants à bord.
Le ministre belge des affaires étrangères, Maxime Prévost, a appelé Israël, sur Twitter, à respecter le droit international, notamment le droit de la mer.
Il a ajouté que son pays poursuivrait ses efforts diplomatiques pour garantir un accès sans entrave à l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Le président colombien Gustavo Petro a annoncé que son pays expulserait tous les membres de la mission diplomatique israélienne suite à l'assaut des navires de la « Flottille Résilience » par son armée.
Il a confirmé sur Twitter que l'assaut des navires de la flottille constituait « un nouveau crime international commis par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ».
Prévo a ajouté que l'accord de libre-échange avec Israël serait immédiatement résilié.
Le ministre brésilien des affaires étrangères, Mauro Vieira, a exprimé l'inquiétude de son pays quant à la sécurité des 15 citoyens brésiliens à bord de la flottille, dont un député fédéral.
Le gouvernement brésilien a affirmé, dans un communiqué, que la flottille représente une initiative visant à « souligner la nécessité d'une aide humanitaire pour les Palestiniens souffrants et isolés de Gaza ».
Il a souligné qu'« Israël est responsable de la sécurité des personnes à bord de la flottille ».
Le gouvernement vénézuélien a qualifié l'attaque israélienne d'« acte lâche de piraterie » et a condamné le « caractère criminel » de l'occupation israélienne.
Dans un communiqué, il a affirmé que le blocus israélien de l'aide humanitaire est un « instrument de guerre délibéré » visant à « exterminer la population par la famine ».
Le gouvernement uruguayen a, dans un communiqué, exprimé sa « grave préoccupation face à l'interception par Israël » des navires de la flottille. Elle a exhorté le gouvernement israélien à respecter l'intégrité physique des militants, conformément au droit international humanitaire.
Le président bolivien Luis Arce a déclaré que son pays « condamnait fermement l'attaque brutale » d'Israël. Il a qualifié le ciblage de la flottille de « violence inacceptable et de violation flagrante du droit international ».
Le gouvernement du président chilien Gabriel Boric a exprimé son soutien à la flottille, qui transporte des citoyens chiliens.
La porte-parole du gouvernement, Camila Vallejo, a déclaré que la flottille « bénéficiait du soutien total de l'État chilien » et que le ministère des affaires étrangères prenait des mesures pour protéger ses citoyens.
De son côté, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a condamné l'interception de la flottille par Israël, ajoutant que les forces israéliennes avaient arrêté huit Malaisiens.
« En faisant obstruction à une mission humanitaire, Israël a fait preuve d'un mépris total non seulement pour les droits du peuple palestinien, mais aussi pour la conscience du monde », a déclaré M. Ibrahim dans un communiqué.
Depuis le 2 mars, Israël, puissance occupante, a fermé les points de passage vers Gaza, empêchant toute aide humanitaire d'y entrer, plongeant la bande de Gaza dans la famine malgré l'accumulation de camions humanitaires à ses frontières.
C'est la première fois qu'une cinquantaine de navires appareillent pour Gaza, transportant 532 militants de la société civile de plus de 45 pays, ainsi que de l'aide humanitaire, notamment des fournitures médicales.
L'attaque israélienne a eu lieu malgré les appels d'organisations internationales, dont Amnesty International, à assurer la protection de la flottille, et malgré l'affirmation des Nations Unies selon laquelle toute attaque contre elle sont « inacceptable ».
Israël, puissance occupante, a déjà commis des actes de piraterie contre des navires à destination de Gaza, les saisissant et expulsant les militants à bord.
Depuis le 7 octobre 2023, l'occupation israélienne a commis des crimes du génocide dans la bande de Gaza, faisant 66 148 morts et 168 716 blessés, en majorité des enfants et des femmes, et provoquant une famine qui a coûté la vie à 455 citoyens, dont 151 enfants.
K.R