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Accueil Rapports et Enquêtes 05/October/2025 10:04 AM

Deux ans de génocide à Gaza : près d’un quart de million de victimes entre morts, blessés et disparus

Deux ans de génocide à Gaza : près d’un quart de million de victimes entre morts, blessés et disparus

Par Maha Al-Sheikh

Gaza, le 5 octobre 2025, WAFA-

Deux ans après le début de la guerre israélienne sur Gaza, le 7 octobre 2023, le territoire assiégé vit l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire contemporaine. Selon le ministère palestinien de la Santé, plus de 240 000 Palestiniens ont été tués, blessés ou portés disparus, la majorité étant des enfants et des femmes, tandis que Gaza fait face à un effondrement total de ses infrastructures et à une famine sans précédent.

Un bilan humain et matériel catastrophique :

Au 4 octobre 2025, les autorités sanitaires font état de 67 074 martyrs et 169 430 blessés, dont beaucoup dans un état critique. Des centaines de victimes restent piégées sous les décombres, les équipes de secours étant incapables d’y accéder en raison des bombardements et du blocus. Depuis mars dernier, 13 486 personnes supplémentaires ont été tuées et plus de 57 000 blessées.

Le système de santé de Gaza est en ruine : 34 des 36 hôpitaux du territoire ont été endommagés ou détruits, avec plus de 400 attaques documentées contre des établissements et du personnel médical. Seules quelques structures – comme Al-Shifa, l’hôpital baptiste (Al-Ahli), Shuhada Al-Aqsa, Al-Awda et Nasser – fonctionnent partiellement, souvent sans électricité ni matériel. Plus de 150 ambulances ont été détruites et leurs équipes délibérément ciblées.

La famine comme arme de guerre :

D’après le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), la famine a officiellement été confirmée dans le gouvernorat de Gaza, avec une propagation attendue vers Deir al-Balah et Khan Younis.
Plus de 500 000 personnes vivent déjà des conditions de famine extrême, tandis que 1,07 million d’autres sont en situation d’urgence alimentaire aiguë.
Depuis octobre 2023, 459 personnes, dont 154 enfants, sont mortes de malnutrition et de déshydratation.

Malgré des centaines de camions humanitaires bloqués aux frontières, Israël continue de restreindre ou de détourner l’aide, violant ainsi les appels répétés de l’ONU à un cessez-le-feu immédiat et à un accès humanitaire sans entrave.

Un exode sans fin :

Selon l’UNRWA, 1,9 million de Palestiniens – soit près de 85 % de la population – ont été déplacés de force. Rien qu’à Gaza-ville, plus d’un million de personnes ont fui depuis mars 2025. Les offensives israéliennes successives, notamment en août et septembre, ont provoqué des vagues massives de déplacements à pied, souvent sur des dizaines de kilomètres, dans des conditions inhumaines.
Près de 90 % de la bande de Gaza est aujourd’hui soumise à des ordres d’évacuation militaire, équivalant à une campagne de transfert forcé de la population.

Une destruction environnementale irréversible :

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a averti que la reconstruction écologique de Gaza pourrait prendre des décennies.
La destruction des réseaux d’eau et d’assainissement a conduit à une pollution généralisée des nappes phréatiques et du littoral, tandis que 97 % des vergers, 95 % des terres cultivables et 82 % des récoltes saisonnières ont été perdus.
Sur les 250 000 bâtiments du territoire, près de 78 % ont été endommagés ou détruits, générant 61 millions de tonnes de débris, dont une partie contaminée par l’amiante et les métaux lourds.

L’éducation anéantie :

Le secteur éducatif est lui aussi en ruine : 179 écoles publiques ont été entièrement détruites, 118 partiellement endommagées, et plus de 100 écoles de l’UNRWA ont été ciblées. Les universités n’ont pas été épargnées : 63 bâtiments universitaires ont été rasés, et 20 institutions d’enseignement supérieur gravement touchées.

Depuis octobre 2023, plus de 18 000 élèves et 1 300 étudiants universitaires ont été tués, tandis que plus de 4 600 enseignants et professeurs figurent parmi les victimes.
Au total, plus de 630 000 enfants sont privés de leur droit à l’éducation, plusieurs écoles ayant été rayées du registre scolaire.

Malgré tout, le ministère de l’Éducation a maintenu la tenue des examens du baccalauréat pour 27 000 élèves via des plateformes électroniques et prépare la session suivante, symbole de résilience au cœur de la dévastation.

Deux ans après le début de la guerre, Gaza est une terre dévastée où la vie humaine, la santé, l’éducation et l’environnement ont été pris pour cibles.
Le mot « génocide » n’est plus une métaphore : c’est la réalité d’un peuple que l’on tente d’effacer.

H.A

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