Ramallah, le 5 octobre 2025, WAFA- La Commission de la résistance contre le mur et les colonies a annoncé, ce dimanche, avoir documenté 38 359 attaques menées par l’armée d’occupation israélienne et les colons contre des civils et des biens palestiniens depuis le 7 octobre 2023 en Cisjordanie occupée.
Selon le rapport, 31 205 agressions ont été perpétrées par l’armée israélienne, tandis que 7 154 ont été commises par des colons. Ces attaques ont fait 33 morts, dont 14 à Naplouse, 12 à Ramallah et Al-Bireh, trois à Hébron, et un dans chacune des villes de Bethléem, Qalqilya et Salfit. Parallèlement, les colons ont établi 114 nouvelles colonies sauvages, un chiffre sans précédent, entraînant le déplacement forcé de 33 communautés bédouines palestiniennes, soit 455 familles (2 853 personnes).
Le rapport indique également que les autorités d’occupation ont saisi 55 000 dunums de terres palestiniennes. Environ 20 000 dunums ont été saisis sous prétexte de « modification des limites de réserves naturelles », tandis que 26 000 dunums ont été déclarés « terres d’État » dans plusieurs gouvernorats, notamment Jérusalem, Naplouse, Ramallah, Bethléem et Qalqilya. De plus, 1 756 dunums ont été confisqués par le biais de 108 ordres militaires pour des « besoins sécuritaires », tels que la construction de tours, routes militaires et zones tampons autour des colonies. L’occupation a également instauré 25 zones militaires fermées, principalement dans le nord de la Cisjordanie : cinq à Naplouse, quatre à Salfit, deux à Qalqilya, une à Tulkarem, une à Tubas, cinq à Ramallah, cinq à Bethléem et une à Hébron.
Les autorités israéliennes ont par ailleurs examiné 355 plans d’aménagement prévoyant la construction de 37 415 unités de colonisation sur 38 551 dunums. Parmi elles, 18 801 unités ont déjà été approuvées, tandis que 18 614 sont en attente de validation. Ces projets sont concentrés à Jérusalem (148 plans), suivie de Bethléem (51), Salfit (48), Ramallah (38), Qalqilya (20) et Naplouse (19). Israël a en outre légalisé 11 avant-postes et décidé la création de 22 nouvelles colonies, portant à 68 le nombre d’avant-postes agricoles désormais pourvus d’infrastructures permanentes.
L’armée d’occupation et les colons ont également provoqué 767 incendies visant des habitations et des terres agricoles, dont 244 à Ramallah, 214 à Naplouse et 51 à Hébron, entraînant la destruction de 48 728 arbres. Le ministre Muayyad Shaaban, président de la Commission, a dénoncé une « politique de terreur organisée » destinée à vider les zones bédouines en privant les habitants de ressources en eau et en pâturages, soulignant que cette stratégie vise à imposer une « présence coloniale totale ».
En parallèle, Israël a mené 1 014 opérations de démolition, touchant 3 679 structures palestiniennes, dont 1 288 maisons habitées, 244 inoccupées et 962 installations agricoles. Ces destructions ont été particulièrement concentrées à Jérusalem (880 bâtiments), Hébron (529) et Tulkarem (464). Par ailleurs, 1 667 ordres de démolition ont été émis dans plusieurs régions, notamment à Hébron, Ramallah, Jéricho, Jérusalem, Naplouse et Qalqilya.
Le rapport souligne aussi la multiplication des points de contrôle militaires : 916 checkpoints et portes de fer divisent aujourd’hui la Cisjordanie, dont 243 ont été installés depuis octobre 2023.
Dans une conférence de presse, le ministre Muayyad Shaaban a affirmé que la Palestine est devenue « un laboratoire de politiques coloniales inédites », où « le dernier régime d’apartheid au monde expérimente de nouvelles formes de domination humaine et territoriale ». Selon lui, le 7 octobre restera « une tache noire dans l’histoire de l’occupation et de ses soutiens internationaux ».
Shaaban a conclu en appelant à une unité nationale et populaire pour faire face à « la machine coloniale israélienne », soulignant que l’unité du peuple palestinien constitue « la première ligne de défense » contre les politiques d’expulsion, de confiscation et de fragmentation du territoire.
H.A


