Ramallah, le 20 novembre 2025, WAFA – Le Département des affaires des réfugiés de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a condamné l’adoption, en première lecture, par la Knesset israélienne, d’un projet de loi modifiant la loi imposant la cessation des activités de l’UNRWA.
Ce projet de loi stipule que « les fournisseurs d’eau et d’électricité ne pourront approvisionner aucune propriété où l’UNRWA est enregistrée comme client » et confère « à l’État le pouvoir de saisir les terres enregistrées auprès de l’Autorité foncière israélienne et utilisées par l’UNRWA ».
L’Autorité palestinienne a déclaré jeudi, dans un communiqué, que le projet de résolution constitue une violation des Nations Unies, de ses agences et de sa Charte, notamment des articles 2 et 105.
Ce projet de résolution contrevient également aux normes et accords internationaux, et remet en cause les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale relatives aux immunités et à la protection des organisations internationales, y compris la résolution 302 de l’UNRWA (article 17), la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies et la résolution 2730 du Conseil de sécurité, adoptée le 24 mai 2024, qui oblige les États à respecter et à protéger les institutions et le personnel humanitaire des Nations Unies.
Le communiqué ajoute que le projet de résolution va à l’encontre de la volonté de la communauté internationale, qui a voté le renouvellement du mandat de l’UNRWA pour trois ans. Il souligne la nécessité de la poursuite des activités de l’UNRWA et l’importance du bon déroulement de ses opérations jusqu’à ce qu’une solution juste soit trouvée à la question des réfugiés palestiniens.
Le département a affirmé que le projet de résolution vise à paralyser les opérations de l'UNRWA et à fermer 17 centres accueillant plus de 200 000 réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est occupée. Il cherche également à légitimer la confiscation par les autorités d'occupation israéliennes des biens et terrains où se trouvent les sièges de l'UNRWA, notamment son siège dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem et le centre de formation de Qalandia.
Le département a expliqué que le gouvernement occupant tente de saper le mandat de l'UNRWA dans les territoires palestiniens occupés, mandat qui lui a été conféré par les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale, notamment les résolutions 194 et 302.
Cette démarche s'inscrit dans une stratégie visant à éliminer l'UNRWA, prélude à la résolution du problème des réfugiés palestiniens, à la révocation du statut de réfugié des Palestiniens et à la modification unilatérale des paramètres de toute future solution politique.
Le département a souligné que les politiques du gouvernement d'occupation israélien à l'encontre de l'UNRWA ne changeront rien à la réalité historique, juridique et politique selon laquelle l'UNRWA est une agence des Nations Unies et que son sort est déterminé uniquement par les États membres de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Le département a appelé les Nations Unies à prendre des mesures dissuasives qui contraindraient Israël à cesser d’appliquer ses lois, à respecter les installations, le mandat et l’immunité de l’UNRWA, à se conformer à ses résolutions pertinentes et à respecter l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice rendu le 22 octobre 2025, qui a affirmé sans équivoque les obligations juridiques d’Israël en tant que puissance occupante dans les territoires palestiniens occupés, en particulier envers l’UNRWA, son droit de mener à bien ses missions humanitaires sans entrave, à respecter les privilèges et immunités dont jouissent l’UNRWA, les agences des Nations Unies et leur personnel, et à ne pas interférer avec son travail ou ses biens.
F.N



