Genève, le 12 décembre 2025, WAFA – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que, malgré une légère amélioration de l’accès aux soins de santé à Gaza, le secteur continue de souffrir d’une grave détérioration et d’une pénurie persistante de fournitures et d’équipements médicaux, la saison hivernale aggravant les risques de maladies et d’infections.

Cette déclaration a été faite par le Dr Rick Peeperkorn, s’adressant aux journalistes depuis Gaza à Genève, lors de sa dernière conférence de presse en tant que représentant de l’OMS dans le territoire palestinien occupé.

Il a expliqué que 50 % des hôpitaux de Gaza sont partiellement opérationnels, mais a souligné que l’accès aux hôpitaux demeure impossible pour 37 000 personnes dans le nord de Gaza.

Peeperkorn,  a ajouté que l’hôpital indonésien et l’hôpital Al-Awda sont actuellement situés hors de la ligne de cessez-le-feu, tandis que l’hôpital Martyr Kamal Adwan se trouve dans la zone de coordination.

Il a indiqué que l’OMS a tenté d’établir un centre de soins à l’hôpital Martyr Kamal Adwan, « mais malheureusement, nous avons été empêchés de commencer ce travail ». L’organisation a donc identifié un site voisin à Beit Lahia, et les travaux commenceront bientôt pour y activer les services.

À Gaza, le représentant de l'OMS a déclaré que l'hôpital Al-Shifa avait partiellement repris ses activités en tant qu'établissement de soins tertiaires, plusieurs services étant opérationnels.

Il a ajouté que l'OMS avait soutenu la réhabilitation de l'usine de dessalement de l'hôpital, permettant ainsi aux services de dialyse de fonctionner à pleine capacité.

La créativité à Gaza

Dans toute la bande de Gaza, Peeperkorn,  a indiqué que la créativité locale était un moteur d'amélioration du secteur de la santé. Il a expliqué : « On observe de nombreux travaux de réhabilitation en cours. Mais tout cela est fait avec créativité, car aucun matériau de construction n'arrive. Les habitants de Gaza utilisent donc des matériaux provenant de bâtiments gravement endommagés et les réutilisent pour rénover les hôpitaux de manière très ingénieuse.»

Cependant, le responsable de l'ONU a souligné la pénurie critique de fournitures médicales, d'équipements et de médicaments essentiels dans tous les domaines vitaux, notamment les soins cardiaques, les transplantations rénales, la dialyse, l'orthopédie, la chimiothérapie et autres. Il a déclaré : « En résumé, 50 % des médicaments figurant sur la liste des médicaments essentiels sont indisponibles ou presque.»

L’Organisation mondiale de la santé a également signalé que les services d’imagerie médicale, de cathétérisme cardiaque et de traitement du cancer restent rares, aucun appareil d’IRM n’étant disponible dans le secteur, tandis qu’il n’existe que deux scanners CT pour couvrir les besoins de plus de deux millions de personnes.

Peeperkorn a expliqué que toutes ces fournitures sont indisponibles « même dans les petits hôpitaux publics du monde entier ». Il a insisté sur la nécessité de reconsidérer le concept de fournitures à « double usage », ajoutant que les fournitures médicales devraient être autorisées à entrer à Gaza et leur livraison accélérée afin de répondre aux besoins urgents.

Conditions d'abri déplorables

Peeperkorn a déclaré que l'hiver froid et pluvieux « rend les gens plus vulnérables aux maladies » compte tenu de la forte dégradation des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement et des conditions d'abri précaires.

Il a ajouté que des milliers de familles se réfugient dans des zones côtières basses ou jonchées de décombres, dépourvues de systèmes d'assainissement et de barrières de protection, tandis que la tempête Byron, qui a frappé Gaza, a aggravé les souffrances des familles déjà déplacées.

Peeperkorn,  a ajouté : « Au moins 10 personnes seraient décédées au cours des dernières 24 heures en raison des fortes pluies, ce qui souligne les conditions périlleuses auxquelles sont confrontées les familles sans abri sûr. »

Il a déclaré que les conditions hivernales, conjuguées à l'insuffisance des services d'eau et d'assainissement, devraient entraîner une forte augmentation des cas d'infections respiratoires aiguës.

Évacuation vers la Cisjordanie

Le Dr Peeperkorn a indiqué que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a facilité l'évacuation de 25 patients et de 92 accompagnateurs vers l'Europe cette semaine, notamment vers l'Italie, la Norvège, la Belgique et la Roumanie. Cela porte à 10 645 le nombre total de patients évacués depuis octobre 2023, dont 5 632 enfants.

Parallèlement, plus de 18 500 patients nécessitent toujours une évacuation sanitaire depuis Gaza. Le représentant de l'OMS a appelé les pays à accueillir davantage de patients en provenance de la bande de Gaza et à reprendre les évacuations sanitaires vers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.

Il a déclaré : « Un cessez-le-feu est en vigueur. Il n'y a aucune raison pour que cette voie d'acheminement traditionnelle – la plus efficace et la plus efficiente – ne puisse pas être rouverte vers les hôpitaux de Jérusalem-Est et de Cisjordanie.»

Il a souligné que l'OMS est prête à accélérer quotidiennement les évacuations médicales partout où cela est nécessaire et possible, ajoutant que la voie d'évacuation médicale vers la Cisjordanie et Jérusalem-Est « doit être ouverte immédiatement ».

Le Dr Peeperkorn a déclaré que la saison hivernale, froide et pluvieuse, « rend les populations plus vulnérables aux maladies » en raison de la dégradation importante des systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement et des conditions de vie déplorables dans les abris.

Il a ajouté que des milliers de familles se réfugient dans des zones côtières basses ou jonchées de décombres, dépourvues de systèmes d'assainissement et de barrières de protection, et que la tempête Byron, qui a ravagé Gaza, a aggravé les souffrances des familles déjà déplacées.

Il a ajouté : « Au moins dix personnes seraient décédées ces dernières 24 heures à cause des fortes pluies, ce qui souligne la situation périlleuse des familles sans abri sûr. »

Il a indiqué que les conditions hivernales, conjuguées à l'insuffisance des services d'eau et d'assainissement, devraient entraîner une forte augmentation des cas d'infections respiratoires aiguës.

F.N