Le président Palestinien, Mahmoud Abbas, s‘est adressé mercredi à l‘Assemblée générale des Nations Unies pour exhorter ses Etats membres de mettre fin à l’injustice commise envers le peuple palestinien, depuis la déclaration de Balfour il y a 100 ans jusqu‘à aujourd‘hui et de le reconnaître comme un État avec l‘adhésion complète à l‘ONU.
Il a également déclaré que, à moins que Israël ne soit obligé d‘accepter la solution à deux États et de reconnaître le droit des Palestiniens à l‘indépendance et à l‘état, le résultat sera un état d‘apartheid et plus de conflit.
Abbas a ajouté que le peuple palestinien a beaucoup souffert dans l‘occupation israélienne, malgré les efforts visant à mettre fin à l‘occupation, Israël construit plus de colonies privant les Palestiniens de leurs droits humains fondamentaux, en détruisant la solution à deux États.
Il a demandé l’ONU la fin de « l’apartheid » imposé par Israël aux Palestiniens, afin de « préserver » la « solution à deux Etats ».
« Nous sommes chargés et vous êtes chargés de mettre fin à l’apartheid en Palestine », a déclaré Abbas lors d’un discours qui a duré presque 45 minutes. « Est-ce que le monde peut accepter un régime d’apartheid au 21ème siècle ? »
« Est-ce que la communauté internationale a abdiqué devant le fait qu’Israël est un pays au-dessus des lois ? », a-t-il interrogé. « La continuation de l’occupation est un déshonneur pour la communauté internationale ».
« Il n’y a plus de place pour l’état de Palestine et ce n’est pas acceptable », a-t-il ajouté.
« La solution à deux états est en péril », a-t-il dit, avertissant que « nous ne pouvons pas, en tant que Palestiniens, ne rien faire face à cette menace ».
« Notre choix est celui de la solution à deux états sur les frontières de 1967 », a poursuivi Abbas, « et nous donnerons leurs chances aux efforts livrés par le président Donald Trump, par le Quartet et par la communauté internationale toute entière pour arriver à un accord historique qui permettra à la solution à deux états de devenir une réalité, en permettant à l’état de Palestine et à sa capitale, Jérusalem-Est, de vivre en paix et en sécurité, côte à côte avec Israël ».
Le Quartet est une référence au groupement constitué des Etats-Unis, de la Russie, des Nations unies et de l’Union européenne qui guide le processus de paix au Moyen-Orient.
Abbas a expliqué que faute de reprise des négociations, il continuerait à chercher la reconnaissance d’un état palestinien hors du cadre du processus de paix – une initiative qu’Israël rejette de manière répétée, affirmant qu’elle sabote les chances de paix.
Pour la première fois de la part d’un président de l’Autorité palestinienne depuis le lancement du processus de paix d’Oslo en 1993, Abbas a toutefois également suggéré qu’un état palestinien pourrait, face à l’effondrement de la solution à deux états, faire campagne pour les pleins droits au sein d’un seul état.
Assimilant le contrôle israélien sur la Cisjordanie à « une réalité à un état », Abbas a averti qu’en cas d’échec d’une solution à deux états, « ni vous ni nous n’auront d’autre choix que de continuer la lutte et de demander des droits pleins et entiers, égaux, pour tous les habitants de la Palestine historique. Ce n’est pas une menace, mais une mise en garde face à la réalité que nous devons affronter en résultat des politiques israéliennes continues qui sapent gravement la solution à deux états ».
« Nous avons la responsabilité et vous avez la responsabilité de mettre fin à l’apartheid en Palestine », a-t-il lancé devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
« Si la solution à deux Etats devait être détruite » par la persistance de cet « apartheid », « ce serait un échec » et « nous n’aurions pas d’autre choix que de poursuivre notre lutte » pour la fin de l’occupation israélienne, a-t-il insisté.
Abbas a indiqué que le retrait de la présence israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem, au contraire, serait un coup porté aux groupes terroristes palestiniens qui continuent à appeler à la violence comme stratégie de résistance.
Abbas a ensuite vivement recommandé au gouvernement britannique de corriger « l’injustice historique » infligée aux Palestiniens lorsqu’il avait émis la Déclaration Balfour en 1917, un document qui attestait du soutien de Londres à l’établissement d’un foyer juif en Palestine.
Le président de l’autorité palestinienne a critiqué le Royaume-Uni pour avoir fêté le 100ème anniversaire de la déclaration et il a demandé une compensation.
Abbas a également dit à l’Assemblée que le refus israélien de reconnaître un état palestinien le long des lignes de 1967 « remettait en question » l’engagement de l’état juif dans les accords de paix d’Oslo, signés en 1993.
« Nous reconnaissons l’état d’Israël sur les frontières de 1967 mais le refus d’Israël de reconnaître ces frontières remet en question la reconnaissance mutuelle de l’accord signé à Oslo », a-t-il commenté.
K.R