Accueil Politique 29/March/2018 02:09 PM

Pâques à Jérusalem : les palestiniens vivent la souffrance du Christ

Ecrit par : Khalil Fawadleh

Traduit par : Haneen Assi

Jérusalem, le 29 mars 2018, WAFA- Autant la Semaine Sainte se rapproche, pendant que les chrétiens se préparent pour la commémoration de la crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ, les palestiniens, en générale, et les chrétiens, en particulier, continuent l’expérience de la souffrance du Jésus-Christ depuis plus de 2000 ans, selon des activistes palestiniens chrétiens.

Noura Carmi, membre de l‘Église orthodoxe arménienne, a déclaré : ‘ pendant un tour dans la vieille ville de Jérusalem organisé par le département des négociations de l’organisation de libération de la Palestine ‘l’OLP’, à l‘occasion des célébrations de Pâques, notamment, la rue de Via Dolorosa qui marque 14 stations de la tradition chrétienne identifie par exemple, le chemin que Jésus-Christ a pris avant sa crucifixion, aujourd’hui, les palestiniens vivent encore la souffrance du Christ qui a marché dans cette rue il y a  2000 ans, ensanglanté et portant une couronne d‘épines sur sa tête et  une lourde croix sur son épaule.

Carmi a pointé vers les bâtiments confisqués par des organisations coloniales juives fanatiques, dont beaucoup d’entre eux appartenaient à des citoyens arabes chrétiens de Jérusalem-Est, dans le cadre du plan israélien visant à transformer la vieille ville de Jérusalem en une ville purement juive.

Noura Carmi a accompagné les touristes dans une visite intitulée ‘le chemin contemporain de Croix’ : un voyage liturgique au long de ‘Via Dolorosa palestinienne‘, qui relie la géographie sacrée des 14 stations de la Croix qui a eu lieu le Vendredi Saint aux souffrances du peuple palestinien qui vit sous l’occupation israélienne.

Le tour comprenait des étapes : ‘la Nakba" (catastrophe), qui signifie la condamnation du peuple palestinien à la mort et à l‘expulsion forcée, des "Checkpoints" qui permettent aux touristes d’être au courant sur les souffrances du peuple palestinien qui lutte pour la justice, la liberté et la résurrection éventuelle.

Le prêtre, Ibrahim Shomali, Chancelier du Patriarcat latin de Jérusalem, s‘est concentré sur les effets des politiques israéliennes sur les chrétiens palestiniens et leurs célébrations religieuses.

Il a mentionné l’attaque de la police israélienne sur les chrétiens palestiniens lors de la ‘procession des Rameaux‘, qui a débuté depuis le ‘Mont d‘Olive‘ à Jérusalem jusqu‘au Saint-Sépulcre dans la vieille ville, en vue d’hisser le drapeau palestinien, comme les participants des processions d‘autres pays  hissent leurs drapeaux, indiquant que les chrétiens de la bande de Gaza n‘ont pas encore reçu de permis pour venir à Jérusalem pour célébrer Pâques.

Selon le prêtre, les autorités de l’église ont présenté des demandes en vue d’obtenir environ 600 permis aux chrétiens de Gaza, mais n‘ont reçu aucun et ceci trois jours avant le Vendredi Saint.

Pour Shomali, il n’est pas nécessaire que les fidels obtiennent des permis. ‘Jérusalem doit être ouverte devant tout le monde sans aucune discrimination‘:‘ nous devons avoir un accès libre à Jérusalem, un accès libre à nos lieus saints, a-t-il insisté.

Yusuf Dhahr, directeur du centre inter-Eglise à Jérusalem, a considéré qu’Israël a escaladé ses agressions contre la ville de Jérusalem et la société chrétienne, quand son parlement a adopté un projet de loi ciblant les propriétés chrétiennes et que la municipalité hébraïque a appliqué des mesures pour confisquer les propriétés de l‘Église et imposer des taxes sur ces églises.

‘Avant Israël, sous le mandat jordanien et britannique‘, les églises et leurs institutions été exemptées des taxes. Historiquement, les églises sont exemptées comme lieux de culte, mais aussi pour leurs services caritatifs comme, les écoles, les cliniques, les hôpitaux et les maisons d‘hôtes, a-t-il dit.

Dhahr a ajouté qu’il est vrai que certaines institutions d’églises, comme les auberges, génèrent des revenus, mais cet argent est généralement utilisé pour couvrir les déficits d‘autres organisations caritatives, telles que les écoles et les hôpitaux et d’aider beaucoup de personnes âgées et défavorisées en Terre Sainte.

En ce qui concerne la récente décision injuste du président américain, Donald Trump sur la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, Yusuf Dhahr a fait savoir que cette décision encourage les autorités israéliennes de l’occupation à prendre plusieurs mesures hostiles à la présence chrétienne à Jérusalem, ce qui a forcé les responsables chrétiens de fermer l’Eglise du Saint-Sépulcre pour trois jours de ce mois-ci.

Depuis  juin 1967, les autorités de l’occupation israélienne ont pris une série de mesures contre les palestiniens en Cisjordanie et la bande de Gaza en général et Jérusalem-est en particulier : la démolition des maisons palestiniens, le retrait des cartes de résidence, la construction des colonies avec l’infrastructure, l’agression contre les lieux saints et les lois israéliens contre les palestiniens.

Fouad Hallak, le conseiller politique du département des affaires des négociations a souligné que l’objectif fondamental des mesures israéliennes est de renforcer la présence israélienne à Jérusalem et de mettre fin à la présence palestinienne, en particulier, dans la vieille ville de Jérusalem.

Raed Sa’adeh, l’expert du tourisme a noté que  50% des hôtels dans la vieille ville de Jérusalem ont fermé leurs portes en raisons des mesures répressives israéliennes.  

Waleed Dajani, directeur de l’hôtel ‘Impérial’ dans la région, Bab Al-Khalil (la porte de jaffa), a déclaré qu‘Ateret Cohanim, un groupe de colons tente d’augmenter la présence des israéliens à Jérusalem-Est sur le détriment des palestiniens, à travers des tentatives incessantes contre leurs propriétés, dans des tentatives de confisquer les propriétés de l’Eglise.

"Ce serait un cauchemar si la porte de Jaffa sera sous le contrôle des groupes coloniaux, aucun chrétien ne restera à Jérusalem‘, a souligné Dajani.

 

 

 

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