Accueil Occupation 15/March/2021 08:04 AM

La municipalité de l'occupation contraint des citoyens de démolir une maison et un restaurant à Jérusalem

La municipalité de l'occupation contraint des citoyens de démolir une maison et un restaurant à Jérusalem
Photo d'archive

Jérusalem, le 15 mars 2021, WAFA - Deux citoyens Palestiniens ont été forcés tard le soir de détruire une maison et un restaurant à Jérusalem occupée suite à une décision de la municipalité de l'occupation israélienne, selon une source locale.

Le centre d'information de Wadi Hilweh- Silwan a clarifié que le citoyen Ahmed Hijazi a démoli lui-même sa maison dans le quartier d'Ein Al-Louzeh à Silwan et le citoyen Mohammed Abu Hussein a été également forcé de démolir son restaurant à Jabal al-Mukabber, en évitant de payer des amendes inabordables si la municipalité le fait.

Hijazi a expliqué qu'il avait été obligé de anéantir son domicile  après lui avoir donné un délai pour appliquer la décision, sinon la municipalité de l'occupation lui impose des frais de démolition estimés de 100 à 150 000 shekels (25,000-37,500 euros).

Hijazi habite avec sa famille dans la maison depuis 2014, en disant: «J'ai effectué des travaux de restauration du parking de ma maison, en le transformant en maison. Trois ans plus tard, la municipalité m'a infligé une amende de 25 000 shekels pour la construction. Pendant cette période, j'ai essayé d'obtenir un permis, mais la municipalité a finalement émis un ordre de démolition. J'ai essayé de faire appel de l'ordonnance devant le tribunal, mais en vain. »

Quant au citoyen Mohammed Abu Hussein, il a vidé son restaurant, puis a procédé à sa démolition, soulignant que le magasin existait depuis 20 ans, et la municipalité a pris la décision il y a 3 ans de le démolir et lui a imposé une pénalité financière , et il a pu geler la démolition au cours des dernières années, jusqu'au début de ce mois de mars.

Abu Hussein a expliqué que la municipalité l'a forcé il y a environ 4 mois à démolir lui-même sa maison dans le village.

La construction sans permis :

Les Palestiniens de Jérusalem-Est occupée par Israël disent qu'ils sont forcés de construire sans permis sur leurs terres car en obtenir un est une tâche presque impossible. Dans le même temps, les autorités d'occupation israéliennes construisent des milliers de nouveaux logements dans des colonies illégales exclusivement juives construites sur des terres palestiniennes expropriées à Jérusalem-Est.

Les Palestiniens doivent attendre de 5 à 10 ans sinon plus pour obtenir un permis de construire ; les permis de construire délivrés répondent seulement à 5% des demandes et coûtent en moyenne 80 000 euros.

Depuis 2004, plus de 1500 maisons et structures palestiniennes ont été démolies et plus de 3500 personnes sont devenus sans abri à Jérusalem –Est.

Sous le prétexte de la construction illégale, Israël démolit régulièrement des maisons afin de limiter l'expansion palestinienne à Jérusalem occupée.

Dans le même temps, la municipalité et le gouvernement israéliens construisent des dizaines de milliers de logements dans des colonies illégales à Jérusalem-Est pour les Juifs dans le but de compenser l'équilibre démographique en faveur des colons juifs de la ville occupée.

Bien que les Palestiniens de Jérusalem-Est, une partie du territoire palestinien internationalement reconnu qui soit soumis à l’occupation militaire israélienne depuis 1967, se voient refuser leur droit de citoyenneté et sont classés uniquement en tant que "résidents", permis qui peuvent être révoqués s’ils quittent la ville depuis plus de quelques années.

Ils sont également victimes de discrimination dans tous les aspects de la vie, y compris le logement, l'emploi, les services et ne peuvent accéder aux services en Cisjordanie en raison de la construction du mur de séparation israélien.

Les démolitions israéliennes :

La ville de Jérusalem a témoigné le mois de février une escalade notable de destruction par Israël des structures palestiniennes dont le dernier était l’immeuble appartenant à la famille du gardien de la mosquée d’Al-Aqsa Fadi Elayyan qui a été détruit par les autorités d’occupation comme punition, laissant 17 personnes dont 12 enfants sans abri.

Les bulldozers d’occupation israéliens ont détruit le mois dernier 206 structures (maisons, installations industrielles, habitations, murs de soutènement et des granges) dans différentes régions des territoires palestiniens occupés.

De plus, les autorités d’occupation ont remis des avis de démolition à 63 citoyens Palestiniens.

Pendant la pandémie de coronavirus, la période de mars à août 2020 avait vu la démolition ou la saisie de 389 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, en moyenne, 65 par mois, le taux de destruction le plus élevé en quatre ans, selon e Coordonnateur humanitaire et coordonnateur résident des Nations Unies, Jamie McGoldrick.

Il a déclaré dans un communiqué que pendant la pandémie de COVID-19, les autorités israéliennes ont indiqué qu'elles restreindraient leur politique de longue date de démolition des maisons palestiniennes habitées. Malheureusement, les démolitions au cours de la période mars-août 2020 ont laissé 442 Palestiniens sans abri, exposant encore plus un grand nombre aux risques associés à la pandémie. Rien qu'en août, 205 personnes ont été déplacées, plus qu'au cours de tout autre mois depuis janvier 2017", a-t-il déclaré.

Il a indiqué : « Lorsque les autorités israéliennes démolissent ou obligent des gens à démolir des maisons et des sources de revenus, elles invoquent généralement l'absence de permis de construire délivrés par Israël, ce qui est presque impossible pour les Palestiniens en raison de la planification restrictive et discriminatoire, et ne leur laisse aucun lieu de construction autorisée ».

« De plus, la démolition de structures essentielles pendant la période de la pandémie COVID-19 est particulièrement préoccupante car elle aggrave encore la situation générale en Cisjordanie. »

McGoldrick a conclu : « La pandémie mondiale a accru les besoins et les vulnérabilités des Palestiniens, qui sont déjà pris au piège de l'anomalie d'une occupation militaire prolongée. Les démolitions illégales exacerbent ces vulnérabilités et doivent cesser immédiatement ».

H.A

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