Ramallah, le 29 mars 2021, WAFA- La commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers a rapporté que les autorités d’occupation israéliennes ont détenu administrativement les deux mineurs palestiniens : Amal Nakhla et Faisal Al-Arouj et les ont détenus dans la geôle de Majiddo sous prétexte du dossier secret, sans charges clairement définies à leur encontre.
Nakhleh (17 ans), du camp de réfugiés d’Al-Jalazoun au nord de Ramallah au centre de la Cisjordanie occupée, souffre d'une maladie auto-immune qui nécessite des médicaments et des soins médicaux réguliers.
« Cette maladie lui cause une faiblesse musculaire, en particulier les muscles de la respiration et de la déglutition, car il y a une difficulté de communication entre les nerfs et les muscles, en plus de l'anxiété concernant son sort et sa vie, qui se multiplie avec la propagation continue du corona virus. » a précisé la Commission des prisonniers.
La commission a tenu les autorités d'occupation pleinement responsables de la vie de l'enfant Nakhleh, d'autant plus que son état de santé nécessite une surveillance médicale permanente, appelant à la nécessité d'intensifier les efforts juridiques pour mettre fin à cette détention arbitraire et injuste, qui affecte tous les catégories de la société palestinienne, y compris les femmes et les enfants.
Le mineur Nakhleh a été arrêté pour la première fois le 2 novembre 2020 pendant une période de 40 jours, puis l'ont de nouveau arrêté en janvier dernier et l'ont transféré en détention administrative pour une période de six mois, sans procès ni inculpation.
Le mineur Faisal Al-Arouj (17 ans), a été arrêté pour la première fois le 5 octobre 2019 et a été condamné à la détention administrative pour six mois et a été libéré le 4 avril 2020.
Le 25 avril 2020, les forces d’occupation ont arrêté de nouveau le mineur Al-Arouj et a condamné à six mois de de détention administrative et a été renouvelable pour six autres mois le 24 octobre de la même année.
Les mineurs palestiniens dans les geôles israéliennes :
Selon un rapport de la Commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers, le nombre de mineurs palestiniens incarcérés actuellement dans les geôles israéliennes, atteint environ 140.
Environ 700 enfants palestiniens de moins de 18 ans de la Cisjordanie occupée sont poursuivis chaque année devant les tribunaux militaires israéliens après avoir été arrêtés, interrogés et détenus par l'armée israélienne.
L'accusation la plus courante contre les enfants est le jet de pierres, un crime passible de 20 ans de prison en vertu du droit militaire.
Depuis 2000, plus de 12 000 enfants palestiniens ont été détenus.
Dans la pratique, devant le système judiciaire militaire, il n'y a pas de procédures spéciales d'interrogatoire pour les enfants détenus par l'armée israélienne, ni de dispositions prévoyant la présence d'un avocat ou même d'un membre de la famille lorsqu'un enfant est interrogé.
La majorité des enfants déclarent avoir été victimes de mauvais traitements et se voir extorquer des aveux pendant les interrogatoires. Les formes de mauvais traitements utilisées par les soldats israéliens lors de l’arrestation et de l’interrogatoire d’un enfant comprennent généralement des gifles, des coups, des coups de pied et des poussées violentes. Les enfants palestiniens sont également régulièrement maltraités verbalement. Malgré les recommandations du Comité des Nations Unies contre la torture en mai 2009 selon lesquelles les interrogatoires devraient être enregistrés sur vidéo, aucune disposition à cet effet n'a encore été promulguée.
Malgré les circonstances exceptionnelles actuelles que le monde traverse dues à la propagation de coronavirus, les autorités d'occupation poursuivent l’arrestation et la détention des enfants palestiniens de moins de (18 ans), de les interroger dans des conditions cruelles, et utilisent l'épidémie comme un outil pour les maltraiter, leurs faire pression et les intimider, alors que les enfants prisonniers sont confrontés aux mêmes procédures que les détenus adultes.
Il est à noter que les sections pour enfants ne disposent pas des mesures préventives nécessaires et sont soumis à un double isolement, comme tous les détenus dans les prisons.
L'occupation commet de graves violations contre les enfants prisonniers dès le moment de leur arrestation et de leur détention, y compris leur arrestation organisée de leur domicile tard dans la nuit, les transportant vers les centres d'enquête et d'arrestation, les garder sans nourriture ni boire pendant de longues heures, leur dirigeant des insultes et un langage obscène, les menaçant et les intimidant, leur extorquant des aveux sous la pression, les poussant à signer des déclarations écrites en hébreu sans les traduire et en les privant de leur droit légal d'avoir un avocat présent ou un parent lors de l'enquête, et autres méthodes et violations.
La politique israélienne de détention administrative :
La détention administrative est l’arrestation et la détention d’une personne par l’autorité militaire, sans inculpation ni jugement, pour une durée inconnue et renouvelable indéfiniment.
Pratiquée par Israël pour des « raisons de sécurité », c’est aujourd’hui un véritable élément de pression contre toutes celles et tous ceux (membres de la société civile ou de partis politiques) qui contestent y compris pacifiquement l’occupation israélienne. Le système de justice ne permet pas au prisonnier l’accès à une procédure équitable, et la possibilité de recours n’existe pas. Le jugement et son résultat dépendent donc entièrement de la décision de l’appareil militaire.
H.A