Ramallah, le 23 mai 2021, WAFA- Deux détenus palestiniens incarcérés dans les geôles d’occupation israéliennes poursuivent leurs grèves ouvertes de la faim contre les politiques arbitraires de l’occupation israélienne, selon la Commission des Affaires des prisonniers et ex-prisonniers.
Le prisonnier Ghadanfar Abu Atwan (28 ans), de la localité de Dura à Hébron au sud de la Cisjordanie occupée, arrêté depuis octobre dernier, poursuit sa grève ouverte de la faim pour la 19ème journée consécutive contre sa détention administrative.
Il croupit actuellement dans l’isolement de la geôle israélienne d’Oohlikdar après avoir transféré de la prison de Raymond il y a quelques jours.
La détention administrative :
La détention administrative est l’arrestation et la détention d’une personne par l’autorité militaire, sans inculpation ni jugement, pour une durée inconnue et renouvelable indéfiniment.
Pratiquée par Israël pour des « raisons de sécurité », c’est aujourd’hui un véritable élément de pression contre toutes celles et tous ceux (membres de la société civile ou de partis politiques) qui contestent y compris pacifiquement l’occupation israélienne. Le système de justice ne permet pas au prisonnier l’accès à une procédure équitable, et la possibilité de recours n’existe pas. Le jugement et son résultat dépendent donc entièrement de la décision de l’appareil militaire.
Il y a environ 350 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dans le cadre de la soi-disant détention administrative, une politique qui permet aux autorités israéliennes de détenir des Palestiniens sans porter plainte contre eux ni leur permettre d'être jugés.
La pratique largement condamnée de la détention administrative qui permet la détention de Palestiniens sans inculpation ni jugement à des intervalles renouvelables allant de trois à six mois sur la base de preuves non divulguées que même l’avocat d’un détenu n’a pas le droit de voir.
Les détenus palestiniens ont continuellement eu recours à des grèves de la faim illimitées pour protester contre leur détention administrative illégale et pour exiger la fin de cette politique, qui viole le droit international.
Depuis le début de l’année 2021, des dizaines de prisonniers palestiniens ont effectué des grèves de la faim protestant contre la politique illégale de détention administrative, notant que 400 ordres de détentions ont été lancés par l’occupation, en tant que punition contre les palestiniens.
Le détenu Khalid Makhamreh :
Khalid Makhamreh (26 ans), de la ville de Yatta au sud d’Hébron, poursuit sa grève ouverte de la faim pour la neuvième journée consécutive, en protestation contre son isolement cellulaire arbitraire dans la prison d’occupation de Hadarim depuis trois mois consécutifs.
Makhamreh est également privé par l’administration pénitentiaire israélienne de la cantine et fait face à des agressions répétées de la part des geôliers.
Makhamreh est en prison depuis 2016 et purge quatre peines à perpétuité pour son activisme dans la résistance à l'occupation israélienne. La maison de sa famille a également été démolie par les autorités d'occupation israéliennes dans le cadre d'une punition collective contre toute la famille.
La politique israélienne d’isolement :
Il convient de mentionner qu’Israël est le seul pays au monde qui légalise les violations des droits de l’homme du prisonnier. La loi de l’administration pénitentiaire israélienne de 1971 prévoit la possibilité d’isoler le prisonnier sous des prétextes de sécurité ; la politique d’isolement est devenue un moyen légitime pour le directeur de la prison et ses officiers, sachant que cette loi a été modifiée en 2006 et les critères de détention d’un prisonnier à l’isolement et les pouvoirs de ceux autorisés à imposer la peine d’isolement à des prisonniers, ont été élargies.
La politique d’isolement est une violation flagrante des Conventions de Genève, de la loi internationale et humanitaire et de ses dispositions, enfreignant également les résolutions des Nations Unies, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui stipulent que les prisonniers doivent être traités avec humanité et leur dignité doit être respectée ; l’interdiction de priver le prisonnier détenu de contacter avec le monde extérieur, surtout, sa famille ou ses avocats pendant plus de quelques jours, sont illégales.
H.A