Accueil international 25/March/2022 05:46 PM

Le Haut-commissaire des Nations Unies : La situation des droits de l'homme en Palestine se détériore

Le Haut-commissaire des Nations Unies :  La situation des droits de l'homme en Palestine se détériore

Genève, le 25 mars 2022, WAFA- Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a évoqué la détérioration de la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé dans deux rapports présentés aujourd'hui au Conseil des droits de l'homme à Genève.

Les rapports couvrant la période du 1er novembre 2020 au 31 octobre 2021,  ont abordé la situation générale des droits de l'homme ainsi que les impacts des colonies israéliennes sur les droits de l'homme. Sur la base d'une surveillance dans le pays effectuée par le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies, le Haut-commissaire attire l'attention sur le recours continu par les forces israéliennes à un usage excessif de la force contre les Palestiniens.

Bachelet a dit: « En mai 2021, les hostilités à Gaza se sont considérablement intensifiées. En 11 jours, 261 Palestiniens ont été tués, dont 41 femmes, 67 enfants et trois personnes handicapées, la plupart lors de frappes israéliennes. Au moins 130 étaient des civils. Plus de 2 200 Palestiniens ont été blessés. »

Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a dit : « Le nombre de Palestiniens tués par les forces israéliennes dans des incidents de maintien de l'ordre a plus que triplé par rapport à la période précédente. Les forces israéliennes ont tué 74 Palestiniens, dont 17 garçons et trois femmes, contre 23 au cours de la dernière période considérée. Mon bureau a également documenté plusieurs cas dans lesquels les forces israéliennes ont eu recours à la force létale alors que des moyens moins meurtriers auraient pu suffire ou lorsqu'un agresseur ne constituait plus une menace. L'utilisation illégale de la force et l'absence de responsabilité à cet égard sont extrêmement préoccupantes. »

Le Haut-commissaire a également abordé les violations du droit international humanitaire lors de l'agression israélienne contre Gaza, les châtiments collectifs, les détentions arbitraires, les mauvais traitements, les restrictions à la liberté de mouvement et à l'espace civique.

Elle a mis la lumière sur les mesures répressives des autorités israéliennes à l'encontre de la société civile. Le 19 octobre, les autorités israéliennes ont désigné six importantes organisations palestiniennes de défense des droits humains et humanitaires comme des « organisations terroristes », sur la base d'allégations vagues et non fondées. Israël a également procédé à des arrestations arbitraires et à des poursuites pénales contre des défenseurs des droits humains, y compris des femmes défenseurs des droits humains. Il a restreint la circulation des personnes, perquisitionné et fermé des organisations de la société civile, dispersé des manifestations pacifiques, lancé des attaques contre des journalistes et restreint l'espace civique en ligne.

Dans un autre contexte, elle a indiqué que le nombre d'enfants palestiniens détenus par Israël et de détenus administratifs a également considérablement augmenté par rapport à la période précédente.

En abordant les colonies israéliennes, Mme. Bachelet a dit: « Entre le 1er novembre 2020 et le 31 octobre 2021, l'expansion des colonies s'est poursuivie. Le nombre de nouveaux appels d'offres et de constructions a augmenté, bien que l'avancement ou l'approbation de nouveaux plans ait diminué. De plus, les colons ont établi 13 nouveaux avant-postes, également illégaux au regard du droit interne israélien. »

« L'avancée continue des colonies à l'intérieur et autour de Jérusalem-Est, qui consolide davantage un cercle de blocs de colonies autour de la ville, est particulièrement préoccupante. Cela compromet sérieusement la viabilité d'une solution à deux États et a de graves répercussions sur les droits de l'homme des Palestiniens. L'établissement et l'expansion des colonies constituent une violation flagrante du droit international, a-t-elle ajouté. »

Elle a poursuivi qu’Israël a également commencé à enregistrer la propriété foncière à Jérusalem-Est occupée. En tant que puissance occupante, Israël n'a pas le droit d'appliquer ses lois nationales à Jérusalem-Est occupée et ne peut étendre sa souveraineté ni acquérir la propriété permanente des terres qu'il y occupe.

Israël a démoli 967 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, le nombre le plus élevé depuis que les Nations Unies ont commencé à enregistrer ces données, déplaçant 1 190 Palestiniens, dont 656 enfants. Dans la communauté bédouine de Humsa al Bqai'a, les autorités israéliennes ont démoli 196 structures, déplaçant 365 Palestiniens, dont 209 enfants. Ces actions ont placé la communauté sous une pression extrême pour qu'elle déménage et semblent avoir conduit au moins 98 personnes à quitter leur domicile.

Les Palestiniens de toute la zone C, de Jérusalem-Est et de la zone H2 d'Hébron restent exposés au risque de transfert forcé. À Jérusalem-Est occupée, au moins 970 personnes, dont 424 enfants, risquaient d'être expulsées de force de manière imminente. Je note que ce transfert forcé est une grave violation de la quatrième Convention de Genève, équivalant à un crime de guerre.

De manière alarmante, la violence des colons a continué d'augmenter : 502 incidents de violence des colons ont été enregistrés en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, contre 339 incidents au cours de la période précédente. La gravité des attaques s'est également intensifiée : les incidents de colons armés menant des attaques à l'intérieur des communautés palestiniennes, avec l'assentiment ou, à l'occasion, le soutien pratique des forces de sécurité israéliennes, étaient particulièrement préoccupants. Une impunité presque totale persiste pour ces attaques.

Mme. Bachelet a fait rappel aux  autorités israéliennes leur devoir de protéger les Palestiniens et d'enquêter et de poursuivre les auteurs d'actes de violence.

Elle a mentionné que la répression par Israël des manifestations palestiniennes contre les activités de colonisation est très préoccupante. Au milieu de manifestations essentiellement pacifiques au cours de la période considérée, les forces israéliennes ont tué dix et blessé près de 11 000 Palestiniens. Des tensions particulières se sont produites à Jérusalem-Est et dans le gouvernorat de Naplouse.

Elle a conclu: « Je répète que le principal moteur des violations des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé est l'occupation. Mon Bureau appelle à la fin immédiate de toutes les violations et abus des droits de l'homme et de toutes les violations du droit international humanitaire. L'absence de responsabilité est au cœur des violations en cours dans le territoire palestinien occupé, entretenant un cycle de violence et de privation qui semble sans fin. »

H.A

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