Accueil Rapports et Enquêtes 06/April/2022 02:03 PM

Etude israélienne : 96% des prisonniers palestiniens sont toujours menottés dans les hôpitaux 

Etude israélienne : 96% des prisonniers palestiniens sont toujours menottés dans les hôpitaux 
(Photo d'illustartion)

Ramallah, le 6 avril 2022, WAFA- Plus de 96% des détenus palestiniens qui ont été transférés aux hôpitaux lors de deux dernières années, sont toujours menottés à leurs lits, malgré leur incapacité de marcher et leur état de santé déplorable, selon une étude menée par le syndicat des médecins en Israël. 

Parmi les données rapportées par l’étude et publiés par le site ‘Arab 48’, 1857 prisonniers palestiniens malades, dont 1784 sont menottés lors du traitement, dans les hôpitaux israéliens.  

A savoir que la majorité des prisonniers menottés, qui ont été transférés aux hôpitaux, étaient des mineurs, l’armée israélienne menotte les prisonniers aux lits par leurs pieds et mains, les chercheurs ont révélé. 

L'armée israélienne bande les yeux des détenus palestiniens, en les amenant aux hôpitaux. 

Selon le quotidien de ‘Ha’aretz’ publié mercredi, l’étude a été signé par 20 médecins travaillant dans 11 hôpitaux et quatre universités. 

Cette étude était fondée sur le fait que le droit israélien ne traitait pas clairement la question de l’enchainement lors du traitement médical. Selon la loi, "un détenu ne devrait pas être menotté dans un lieu public, à moins que le policier estime qu'il y a une crainte justifiée que le détenu puisse s’échapper ou causer des dommages au corps médical ou à une propriété. 

Le directeur adjoint de l’hôpital ‘Shaare Zedek’ et le professeur Dan Turner, l'un des participants à l’étude, ont déclaré qu'il n'y a pas de différence entre les détenus palestiniens et les prisonniers criminels en ce qui concerne l’enchainement lors du traitement médical dans les hôpitaux. 

Il a indiqué que parmi les détenus, il y a des activistes qui participaient aux manifestations hebdomadaires, des prisonniers adultes criminels et des détenus mineurs palestiniens, ont été également menottés et transférés aux hôpitaux. 

Turner a ajouté : ‘Pendant 20 ans, je n'ai pas parlé du sujet, à cause du manque de connaissances et d'un manque de volonté d'interférer dans le sujet. Mais il y a deux ans et demi, un garçon de 14 ans de Shuafat est arrivé après qu'il aété battu par des policiers. Les médecins ont essayé de sauver sa jambe, mais ils  n'ont pas réussi. Quand il s'est réveillé, sa jambe droite était là, mais sa jambe gauche a été coupée au-dessus du genou. Ses parents n’étaient avec lui,  il etait menotté au lit avec trois gardiens israéliens armés à son côté. C'est le cas qui m'a vraiment secoué ! 

L'infirmière Noret Fagner, du syndicat des infermières et le Chef du département de l'éthique médicale du syndicat médicale, Tammy Karni, ont indiqué que la situation a été aggravée ces dernières années : ‘Avant 15 ans, entre 30 et 40 % de prisonniers étaient menottés et Il y avait aussi quelqu'un à qui nous pouvons parler pour enlever les chaînes. Aujourd'hui il n'y a personne à qui parler. Je ne comprends pas les questions de sécurité, mais ils enchaînent tout le monde en raison d'un manque de professionnalisme. Si tous sont également dangereux, cela signifie que nous ne savons pas vraiment qui est dangereux’. 

Les médecins de l’étude ont souligné que cette situation reflète une contradiction irrationnelle : ‘Dans un cas, un détenu a été amené à l’hôpital, souffrant de diabète et des douleurs. Dans un autre cas, un détenu souffrant de paralysie cérébrale et utilise des jambes synthétiques, il était menotté. Dans un autre cas, un détenu palestinien âgé de 19 ans souffrant d'un cancer et des douleurs aigues dans les os etait également mennoté!'.

Cette étude souligne que l’enchainement ne bafoue pas seulement la dignité humaine, mais entrave aussi le traitement médical. 

N.S /F.N 

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