Genève, le 28 avril 2022, WAFA- Des experts de l'ONU ont déclaré hier que la politique israélienne en matière de logement à Jérusalem-Est équivaut à une ségrégation raciale et à une discrimination contre le peuple palestinien, ainsi qu'à une violation de ses droits humains.
Les experts de l'ONU sont : Tendayi Achiume, Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée ; Clément Nyaletsossi Voule, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d'association ; Balakrishnan Rajagopal, Rapporteur spécial sur le logement convenable en tant qu'élément du droit à un niveau de vie suffisant et sur le droit à la non-discrimination dans ce contexte ; Michael Lynk, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 ; et Pedro Arrojo-Agudo, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme à l'eau potable et à l'assainissement.
Sur la base des rapports reçus, les experts ont déclaré que les Palestiniens du territoire ont été soumis à des régimes de zonage et d'aménagement discriminatoires qui restreignent l'accès au logement, à l'eau potable et à l'assainissement, et à d'autres services essentiels, y compris les établissements de santé et d'éducation.
« Le régime discriminatoire de zonage et de planification à Jérusalem-Est, qui donne la priorité au zonage des colonies israéliennes et limite les options de logement pour les Palestiniens, équivaut clairement à une ségrégation fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique », ont déclaré les experts.
« Les colonies de peuplement fondées sur la ségrégation raciale ont eu des conséquences importantes et durables sur le niveau de vie du peuple palestinien », ont-ils souligné, attirant l'attention sur l'effet préjudiciable des mesures sur les Palestiniens et les communautés bédouines en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.
Un rapport au Conseil des droits de l'homme en mars a déclaré que l'occupation du territoire palestinien par Israël pendant 55 ans constitue un apartheid. Les experts de l'ONU ont fait écho aux conclusions du rapport et ont exhorté le gouvernement israélien à se conformer au droit international des droits de l'homme et au droit humanitaire, y compris la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Ils ont exprimé leur inquiétude face aux informations selon lesquelles les protestations palestiniennes contre l'établissement de l'avant-poste « Evyatar » et le contrôle exclusif d'Israël sur la distribution des espaces publics et des ressources de base se seraient heurtées à une violence disproportionnée et à une répression systématique par les forces d’occupation israéliennes.
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles des manifestants ont été soumis à un recours aveugle et excessif à la force, à des détentions arbitraires, à la torture et à des châtiments collectifs. Au moins six Palestiniens ont été abattus par les forces israéliennes ou des colons israéliens alors qu'ils protestaient contre l'établissement de la colonie », ont-ils déclaré.
Les experts de l'ONU ont exhorté la communauté internationale à mener des enquêtes indépendantes sur la conduite des opérations militaires et de maintien de l'ordre, afin de mettre fin à l'impunité persistante de la puissance occupante pour l'usage excessif de la force contre les Palestiniens dans le cadre des manifestations, des opérations de perquisition et d'arrestation, et aux points de contrôle.
« Les rassemblements pacifiques ne devraient être dispersés que dans des cas exceptionnels et soumis à des exigences strictes de légalité, de nécessité et de proportionnalité » , ont-ils déclaré.
Les préoccupations concernant la démolition par Israël des infrastructures en Cisjordanie ont également fait l'objet de l'examen par le Comité des droits de l'homme de la mise en œuvre par Israël du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Le Comité a appelé à l'examen et à la réforme du régime d'aménagement et de zonage dans la région.
« Israël, en tant que puissance occupante internationalement reconnue du territoire palestinien, a des obligations importantes en vertu du droit international des droits de l'homme, qu'il a violé à plusieurs reprises, » ont dit les experts. Ils ont exhorté la communauté internationale à adopter un menu solide de mesures de responsabilisation pour mettre fin rapidement à l'occupation et permettre l'autodétermination palestinienne.
Les experts de l'ONU ont été en communication officielle avec le gouvernement israélien pour répondre à ces allégations et clarifier ses obligations en vertu du droit international.
H.A