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Accueil Les Prisonniers 14/July/2022 08:42 PM

Des experts de l'ONU exhortent Israël à libérer Ahmad Manasra

Des experts de l'ONU exhortent Israël à libérer Ahmad Manasra

 

Genève, 14 juillet 2022, WAFA – Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont exhorté aujourd'hui les autorités d'occupation israéliennes à libérer immédiatement Ahmad Manasra, un Palestinien de 20 ans détenu dans les prisons israéliennes depuis l'âge de 14 ans, alors qu'il souffrait de graves problèmes de santé mentale.

Les experts sont Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967 ; Fionnuala Ni Aolain, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, Tendayi Achiume, Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance et Tlaleng Mofokeng, Rapporteur spécial sur le droit à la santé.

"L'emprisonnement d'Ahmad pendant près de six ans l'a privé de son enfance, de l'environnement familial de protection et de tous les droits qui auraient dû lui être garantis dans son enfance", ont déclaré les experts.

"Cette affaire est obsédante à bien des égards et sa détention continue, malgré la détérioration de son état mental, est une tache pour nous tous en tant que membre de la communauté internationale des droits de l'homme".

En 2015, Ahmad Manasra, alors âgé de 13 ans, et son cousin de 15 ans ont été accusés d'avoir poignardé deux Israéliens dans la colonie de Pisgat Ze'ev en Cisjordanie occupée. Son cousin a été abattu sur les lieux, tandis qu'Ahmad a été heurté par une voiture et a été grièvement blessé à la tête alors qu'une foule israélienne se moquait de lui. À la suite de son arrestation, des séquences vidéo, largement diffusées dans les médias, montraient Ahmad, jeune et en détresse, durement traité et sévèrement interrogé sans la présence de ses parents ou de son représentant légal.

« Les scènes déchirantes d'un enfant aux os brisés allongé sur le sol sous un déluge d'insultes et de menaces criées par des adultes armés dans une langue étrangère ; que ce même garçon soit nourri à la cuillère par des mains inconnues alors qu'il est enchaîné à un lit d'hôpital, puis interrogé violemment en violation des normes et principes des droits de l'homme concernant l'arrestation et la détention d'un enfant, continue de hanter notre conscience », ont déclaré les experts.

"A Ahmad nous disons, nous regrettons de ne pas t'avoir protégé".

« L'arrestation et la détention d'Ahmad se sont déroulées sur une période absolument cruciale pour le développement émotionnel, intellectuel et social d'un enfant. Dans toutes les actions concernant les enfants, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale », ont déclaré les experts.

 "En violation de ce principe fondamental, la considération primordiale dans cette affaire semble être l'accent mis par Israël sur l'endiguement de quiconque est qualifié de menace terroriste", ont-ils déclaré.

Malgré les conditions mentales aggravées d'Ahmad, les autorités d'occupation israéliennes ont rejeté les demandes des avocats d'Ahmad pour sa libération anticipée. Les autorités israéliennes soutiennent que l'infraction pour laquelle Ahmad a été condamné constitue un acte de terreur, le rendant inéligible à une libération anticipée en vertu de la loi antiterroriste.

Cependant, cette loi n'est entrée en vigueur qu'en novembre 2016, et des amendements à la loi antiterroriste interdisant la libération anticipée des personnes reconnues coupables de crimes graves impliquant des actes terroristes ont été introduits en décembre 2018, bien après qu'Ahmad ait été reconnu coupable de tentative de meurtre en mai 2016.

« Comme cela a été répété à maintes reprises aux autorités israéliennes, sa loi antiterroriste mal définie et trop large a conduit à beaucoup trop de cas d'arbitraire et d'abus. Le cas d'Ahmad est une autre conséquence moralement et légalement injustifiable de la loi. Son application rétroactive à Ahmad, qui a abouti au refus de sa libération anticipée, est illégale, disproportionnée et discriminatoire », ont déclaré les experts.

F.N

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