Jérusalem, le 5 septembre 2022, WAFA- Les autorités d’occupation israéliennes ont renouvelé aujourd’hui la détention administrative contre le défenseur des droits de l'homme et avocat franco-palestinien, Salah Hammouri, pour 3 mois, quelques heures avant sa libération.
L’avocat Salah Hammouri, 36 ans, est un Palestino-français de Jérusalem, défenseur des droits de l'homme, avocat et membre de l'association Addameer de soutien aux prisonniers et des droits de l'homme, ainsi qu'un ancien prisonnier politique.
Le 7 mars 2022, entre 4h00 et 5h00 du matin, environ 25 forces d'occupation israéliennes, y compris une unité des agents infiltrés, ont enfoncé la porte de l'appartement de Salah Hammouri dans le quartier de Kufr Aqab au nord de Jérusalem, sont entrées dans sa chambre, et l'ont arraché de son lit pendant qu'il dormait encore. Les forces d’occupation ont saccagé les lieux et confisqué trois téléphones portables et un ordinateur portable appartenant à Hammouri.
Lors de son arrestation, Hammouri a été blessé au poignet alors qu'il était ligoté avec des liens en plastiques, escorté de manière agressive et forcé de s'agenouiller sur le sol face à un mur jusqu'à ce qu'il soit transféré dans une jeep militaire. Il a d'abord été emmené à la base militaire d'Ofer à Beitunia près de Ramallah en Cisjordanie, où il a été détenu jusqu'au soir, puis transféré au centre d'interrogatoire (Maskubiya) à Jérusalem-Ouest.
Le 9 mars 2022, un juge militaire israélien a prolongé l'ordre de détention d'Hammouri, qui a été rapidement suivi d'une détention administrative de trois mois par ordre du commandant militaire israélien sur la base d'informations secrètes.
Pendant de nombreuses années, Salah Hammouri a fait l'objet d'une campagne de harcèlement continu de la part des forces d'occupation en raison de son militantisme en faveur des droits humains. M. Hammouri a passé neuf ans dans les prisons de l'occupation israélienne à la suite de plus de six arrestations. La plus longue période qu'il a passée dans une prison d'occupation a duré sept années consécutives entre 2005 et 2011 après avoir été contraint de choisir entre être expulsé vers la France pendant 15 ans ou emprisonné pendant 7 ans.
Les forces d'occupation ont commis plusieurs actes supplémentaires contre M. Hammouri dans le but de l'expulser de Jérusalem. Plus récemment, en octobre 2021, ils ont rendu une décision de révoquer sa résidence à Jérusalem pour des accusations de non-loyauté envers l'État d'Israël, qui était également basée sur des « preuves secrètes ». Par la suite, ils ont tenté de faire appliquer la décision en tentant de l'expulser vers la France ; où il détient la citoyenneté. L'épouse et les enfants de M. Hammouri résident actuellement en France parce que les autorités d'occupation les ont empêchés d'entrer dans les territoires occupés, le privant ainsi de son droit de faire résider sa famille avec lui.
Lorsque M. Hammouri sera libéré, il craint d'être expulsé de force et expulsé de sa ville natale de Jérusalem. La Cour suprême israélienne doit entendre l'affaire de révocation de résidence de M. Hammouri en février 2023.
Les groupes de défense des droits ont appelé Israël à libérer inconditionnellement et immédiatement Salah Hammouri de sa détention administrative et, en outre, à mettre fin à sa persécution prolongée et à toutes les politiques et mesures d'intimidation et de harcèlement à son encontre.
H.A