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Accueil international 19/October/2022 08:50 PM

Des experts de l’ONU condamnent les mesures punitives « sadiques » d’Israël contre le défenseur des droits franco-palestinien Salah Hammouri

Des experts de l’ONU condamnent les mesures punitives « sadiques » d’Israël contre le défenseur des droits franco-palestinien Salah Hammouri

Genève, le 19 octobre 2022, WAFA- Des experts indépendants de l'ONU ont appelé Israël à libérer immédiatement Salah Hammouri, un défenseur des droits humains et avocat franco-palestinien détenu arbitrairement, qui vient de mettre fin à une grève de la faim de 19 jours pour protester contre la politique systématique de détention administrative.

« Nous sommes préoccupés par l'abus généralisé par Israël des procédures administratives et pénales et l'utilisation d'informations secrètes contre les Palestiniens, y compris les défenseurs des droits humains tels que M. Hammouri. Il s'agit d'une mesure délibérée visant à réduire au silence les défenseurs des droits de l'homme, qui a un effet dissuasif profond sur tous les acteurs de la société civile palestinienne et israélienne », ont déclaré les experts.

« Les pratiques de détention auxquelles M. Hammouri est soumis ne sont pas seulement illégales : elles sont sadiques.

Les experts ont déclaré que les autorités israéliennes ont ciblé M. Hammouri au cours des 20 dernières années avec du harcèlement, des arrestations et des détentions arbitraires et d'autres formes d'abus. Les actes de représailles à son encontre se sont intensifiés après qu'il est devenu défenseur des droits humains et avocat défendant les droits des prisonniers au sein de l'association d'Addameer pour le soutien du prisonnier et des droits humains , l'une des six organisations de la société civile palestinienne qu'Israël a qualifiées de "terroristes". Plus récemment, il a été placé en détention administrative depuis le 7 mars 2022, sans inculpation ni jugement, sur la base d'"informations secrètes".

M. Hammouri, en tant que citoyen français, avait appelé le 14 juillet le président français Emmanuel Macron à faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à sa détention arbitraire. À la suite de son appel, les autorités israéliennes l'auraient qualifié de « prisonnier à haut risque » et l'auraient transféré de force dans une prison de haute sécurité à Hadarim, dans la région de Sharon, au centre d'Israël ; un voyage de transfert qui a impliqué des traitements inhumains, selon le témoignage de M. Hammouri.

« La France ne devrait pas fermer les yeux sur ces actes inacceptables de représailles contre un citoyen français et sa détention administrative, qui est sans doute une forme arbitraire de détention en soi », ont déclaré les experts, notant que la précédente détention administrative de M. Hammouri en 2018 a été jugée arbitraire par le Groupe de travail sur la détention arbitraire. Ils ont exhorté la France à déployer tous les efforts diplomatiques et autres possibles pour assurer la libération de M. Hammouri.

Selon les dernières informations, les autorités israéliennes ont placé M. Hammouri dans des conditions épouvantables et inhumaines, en guise de punition pour avoir entamé une grève de la faim avec 29 autres détenus en détention administrative sans inculpation. Il aurait été détenu dans une cellule d'isolement sale et infestée de quatre mètres carrés de la prison d'Hadarim, sans plein air ni lumière pendant 15 jours, et privé de tout contact avec le monde extérieur. Selon sa défense, il a subi des pressions de la part des autorités pénitentiaires israéliennes, lui disant que s'il quittait sa ville natale de Jérusalem et se rendait en France, ce harcèlement cesserait.

Les experts ont également noté que la résidence permanente de M. Hammouri à Jérusalem avait été révoquée l'année dernière, sur la base d'« informations secrètes » et d'allégations de son implication dans des « activités terroristes » et de « rupture d'allégeance à l'État israélien ».

« Les actes d'Israël consistant à expulser de force des personnes protégées du territoire occupé et à forcer leur allégeance à la puissance occupante constitueraient de graves violations du droit international humanitaire et pourraient constituer un crime de guerre : il est grand temps que de telles pratiques généralisées fassent l'objet d'une enquête de la part de la Cour pénale internationale."

Les experts ont appelé Israël à libérer immédiatement et sans condition M. Hammouri et les autres détenus en détention administrative, et à maintenir la résidence permanente de M. Hammouri dans sa ville natale, Jérusalem, où il a le droit de vivre librement avec sa famille.

Les experts notent avec inquiétude que selon les derniers chiffres officiels du service pénitentiaire israélien, Israël détient 798 personnes en détention administrative sans inculpation - le nombre le plus élevé depuis plus d'une décennie.

H.A

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