Par Ehab Rimawi

Ramallah, le 17 novembre 2022, WAFA- Samedi soir, 5 novembre, la famille Damar al-Zaben est arrivée à sa maison dans le village d'al-Mazra'a al-Sharqiyia, à l'Est de Ramallah en Cisjordanie, après une longue et dure journée à cueillir des olives sur leurs terres près de la ville de Sinjil, le long de la route numéro 60, qui divisait leurs terres en deux.

De retour à la maison, la famille a découvert que la machine à cueillir les olives n'était pas avec eux et il semble qu'elle soit tombée sur le chemin du retour. Le plus jeune fils, Nishan, 16 ans, s'est porté volontaire pour retourner le chercher. Il demande à son cousin, Mosaab, de l'accompagner.

Il était près de sept heures du soir quand Nishan et Mosaab retournèrent à la terre, et ils y arrivèrent vers huit heures, mais ils ne purent trouver la machine, et donc ils décidèrent de retourner au village car il se faisait tard.

A moins de 20 mètres de la route numéro « 60 », ils ont rencontré des soldats d’occupation israéliens cachés dans les champs d'oliviers, à seulement quelques mètres d'eux.

Les deux garçons sont immédiatement tombés au sol, à ce moment-là les soldats leur ont tiré une grenade assourdissante, puis les ont attaqués, leur tirant dessus à balles réelles alors qu'ils étaient allongés. Mosaab a été touché par trois balles dans le dos qui ont pénétré son cœur et une quatrième balle dans le bassin, tandis que Nishan a été touché par une balle qui a pénétré son côté droit près de la poitrine et a pénétré ses poumons et une artère principale, tandis que deux autres balles frapper ses pieds.

« Nous avons tous les deux sentis que c'était la fin pour nous et que nous allions être tués », a dit Nishan, racontant son histoire horrible de cette nuit-là depuis son lit d'hôpital du Complexe médical de Palestine à Ramallah où il a été amené après la libération de l'armée israélienne, avant-hier soir de la prison d'Ofer, où il était détenu.

« Nous étions seuls dans les champs et il faisait noir avec des soldats lourdement armés autour de nous. Il n'y avait aucun moyen de s'en sortir vivants », a-t-il ajouté.

Après que Nishan et Mosaab aient été tirés, l'un des soldats les a examinés. Mosaab était mort mais Nishan était encore conscient.

Les soldats ont traîné Nishan loin de Mosaab et lui ont arraché ses vêtements avant de le mettre dans une ambulance militaire, qui l'a emmené à l'hôpital Shaare Zedek à Jérusalem.

Il est arrivé à l'hôpital samedi soir dans un état grave, saignant abondamment. Il a perdu environ 20 unités de sang et souffrait d'une grave hémorragie interne qui lui a fait perdre connaissance pendant deux jours.

« Lorsque je me suis réveillé lundi soir, j'ai vu que j'étais menotté à un lit d'hôpital. Deux soldats se tenaient à côté de mon lit. Je n'ai su ce qui était arrivé à Mosaab que mardi matin lorsque mon père, qui a pu contacter par l'intermédiaire de l'avocat du Club des prisonniers palestiniens, m'a dit que Mosaab avait été tué », ajoute Nishan.

Après son arrestation, Nishan a été interrogé pendant de longues heures dans son lit d'hôpital israélien, même s'il était dans un état critique qui l'empêchait de parler.

Nishan a été emmené au camp militaire et à la prison d'Ofer près de Ramallah après huit jours à l'hôpital où il a été détenu jusqu'à ce qu'il soit libéré sous caution de 600 dollars avant-hier soir et immédiatement transféré à l'hôpital de Ramallah pour poursuivre son traitement.

           L'endroit où Nishan Zaben a été blessé. (Photo de Tamer Bana/WAFA)

Nishan, le plus jeune fils de sa famille, composée de cinq frères (Saidam, Mohammad, Ahmad et Ubadah), a quitté l'école l'année dernière et est allé travailler avec son père dans la construction. Mosaab a travaillé comme mécanicien après avoir terminé l'école professionnelle.

Après que les deux garçons ont été tirés et que Mosaab a été tué, les médias israéliens ont affirmé qu'ils avaient été tirés parce qu'ils ont jeté des pierres, ce que Nishan a fermement réfuté, soulignant que si c'était vrai, il n'aurait pas été libéré de prison si tôt.

Les cousins ​​Zaben ne sont pas le premier cas de soldats tirant et tuant des Palestiniens qui ne sont impliqués dans aucune activité. Selon le Club des prisonniers, on ne peut pas faire confiance à la narration de l'occupation israélienne pour justifier le crime, d'autant plus qu'elle était la seule source d'information sur cet incident jusqu'à ce que Nishan soit en mesure de raconter sa version de l'histoire.

Un incident similaire s'est produit début octobre lorsque des soldats ont tiré et tué Khaled Anbar al-Dabbas et Salameh Raafat Sharaya, et blessé Basil al-Basbous près du camp de réfugiés de Jalazoun, au nord de Ramallah, après avoir d'abord affirmé qu'ils avaient tenté de perpétrer une attaque à la voiture bélier et a été décidé plus tard qu'il s'agissait d'une fausse alerte après la libération de Basbous et a expliqué ce qui s'était passé cette nuit-là pour lui et ses amis.

H.A