Washington, le 3 mars 2023, WAFA- Deux groupes juifs américains libéraux ont appelé le gouvernement américain à révoquer le visa du ministre des Finances Bezalel Smotrich et à l'empêcher de se rendre dans le pays plus tard ce mois-ci suite à son récent appel à « anéantir » la ville palestinienne de Huwwara.
Dans une interview sur scène mercredi, Smotrich, ministre des Finances, qui est également ministre au ministère de la Défense chargé des affaires civiles en Cisjordanie, a été interrogé sur un récent saccage dans la ville de Cisjordanie par un groupe d'ultranationalistes israéliens qui a fait un mort, des dizaines de blessés et de nombreuses maisons et entreprises incendiées. Il a aussi déclaré qu'il était contre les civils menant de telles attaques de représailles et estimait que l'armée aurait dû le faire à la place.
« Je pense que le village de Huwara doit être anéanti. Je pense que l'État d'Israël devrait le faire », a déclaré Smotrich.
Les commentaires du législateur d'extrême droite ont été condamnés par le département d'État américain, qui les a qualifiés d'« irresponsables », de « répugnants » et de « dégoûtants ».
L'Union européenne a condamné les propos racistes du Bezalel Smotrich, en deisant qu'ils sont inacceptables et incitent à la violence aveugle dans une situation qui est déjà extrêmement tendue.
La Jordanie, l'Égypte et les Émirats arabes unis ont également condamné les déclarations incendiaires et racistes de Smotrich, mettant en garde contre leurs conséquences désastreuses.
Le groupe de gauche T'ruah, qui représente quelque 2 300 rabbins et chantres aux États-Unis, a appelé non seulement à la condamnation par les États-Unis, mais également au gouvernement pour qu'il prenne des mesures concrètes contre Smotrich en révoquant son visa ou au moins en interdisant aux responsables américains de le rencontrer s'il venait dans le pays.
« T'ruah » demande que le visa pour son prochain voyage aux États-Unis soit révoqué sur la base de son incitation et de son approbation du terrorisme. Non seulement son commentaire ajoute à la douleur des familles et des membres de la communauté touchés par la violence à Huwwara, mais il ajoute également à l'incitation croissante des membres du nouveau gouvernement extrémiste d'extrême droite de Netanyahu », a déclaré le rabbin Jill Jacobs, PDG de T' ruah.
«Nous remercions le département d'État américain pour sa ferme condamnation de la déclaration de Smotrich et appelons tous les membres de l'administration Biden à refuser toute rencontre avec lui s'il est autorisé à entrer dans le pays. Nous appelons également toutes les organisations juives américaines à condamner les paroles de Smotrich et à refuser de dialoguer avec lui et ses alliés », a-t-elle déclaré.
« Américains pour la paix maintenant », qui plaide pour une solution à deux États, a lancé une pétition en ligne appelant l'administration Biden à révoquer le visa de Smotrich.
« Cela va au-delà de son incitation haineuse précédente. Cela appelle un crime de guerre. Et il le fait à un moment où il est plus évident que jamais qu'une incitation comme celle-ci a des conséquences fatales », a déclaré le groupe. «Maintenant, Smotrich veut apporter sa haine sur le sol américain. Il prévoit de se rendre aux États-Unis plus tard ce mois-ci. Nous sommes ici pour dire qu'il n'est pas le bienvenu.
Les remarques de Smotrich ont également été dénoncées par un certain nombre de grands groupes juifs américains traditionnels, dont l'influent Comité juif américain (AJC), la Ligue anti-diffamation (ADL) et le chef de la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines.
« Nous condamnons cet appel répréhensible à la violence et aux punitions collectives par un ministre du gouvernement. Cela représente le contraire des valeurs et des traditions de l'État d'Israël », a déclaré AJC dans un tweet.
L’ADL a qualifié les commentaires du ministre « d’inexcusables » et « contraires aux valeurs juives et israéliennes de respect de la vie humaine et de l’État de droit ».
William Daroff, PDG de la Conférence des présidents, a déclaré qu'il était d'accord avec le département d'État américain sur le fait que le commentaire était "irresponsable, répugnant et dégoûtant".
Même avant l'appel de Smotrich à "anéantir" Huwwara, le législateur d'extrême droite et les membres de son parti Sionisme religieux étaient considérés comme personae non grata par une grande partie de la communauté juive américaine. En effet, les membres de son parti ne se sont manifestement pas adressés à la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines – dont beaucoup de membres ont publiquement dénoncé Smotrich et ses compagnons de parti – lorsque l'organisation faîtière s'est rendue en Israël le mois dernier.
Les responsables américains n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires sur la question de savoir si l'administration envisageait de révoquer le visa de Smotrich.
Smotrich doit se rendre aux États-Unis pour prendre la parole lors de la conférence annuelle sur les obligations israéliennes, qui se tiendra du 12 au 14 mars à Washington.
Un responsable américain a déclaré lundi qu'aucune réunion officielle entre les responsables de l'administration Smotrich et Biden n'était prévue à ce jour.
H.A
