New York, le 15 mai 2023, WAFA - Le président de l'État de Palestine, Mahmoud Abbas, a affirmé que les pays coloniaux, qui portent une responsabilité historique dans la Nakba, doivent assumer la responsabilité de réparer le peuple palestinien et de mettre fin à ses souffrances.
Dans son discours aux Nations Unies à l'occasion de l'anniversaire de la Nakba (catastrophe), aujourd'hui, lundi, le président a déclaré que la Grande-Bretagne et les États-Unis en particulier portent une responsabilité politique et morale directe dans la catastrophe de notre peuple. Ce sont eux qui ont participé à faire de notre peuple une victime lorsqu'ils ont décidé d'établir et d'implanter une autre entité dans notre patrie historique, pour leurs propres objectifs coloniaux.
Le président a formellement appelé d’obliger Israël à respecter les résolutions 181 de 1947 et 194, ou à suspendre son adhésion à l'ONU, d'autant plus qu'il n'a pas rempli les obligations d'accepter son adhésion à l'organisation onusienne.
M. Abbas a souligné que la condition la plus importante pour parvenir à la paix et à la sécurité dans notre région, réside dans la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à l'indépendance de son État palestinien souverain aux frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, résoudre le problème des réfugiés palestiniens sur la base de la résolution 194 et la libération de tous les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
Dans son discours, le président a évoqué les allégations sionistes fabriquées, qui tentent de falsifier le récit palestinien, qui prétendait que la Palestine était une terre sans peuple et devait être donnée à un peuple sans terre, et que les Palestiniens ont quitté leur pays volontairement en 1948, soulignant que notre patrie historique, la Palestine, n'a jamais été une terre sans peuple.
Il a ajouté qu'Israël continue de répéter ces allégations malgré les preuves publiées et les documents secrets sionistes reconnaissant que les Palestiniens ont persévéré, combattu et résisté au déplacement forcé. La dernière de ces preuves est le film Al-Tantura, dans lequel les soldats israéliens qui ont assassiné de sang-froid plus de 200 Palestiniens confessent leur crime dont ils ont été témoins.
Le président Abbas a souligné qu'Israël fait d'autres fausses allégations pour dissimuler son agression et ses crimes, et prétend que ses guerres contre les Palestiniens et les Arabes étaient des guerres défensives, se demandant : « comment commettre des massacres, détruire des villages et déplacer la moitié de la population de la Palestine en 1948 et dire que c’était une guerre défensive ? ».
« Le plus gros mensonge est l'affirmation d'Israël, et de ceux qui le soutiennent des pays coloniaux, qu’Israël est le seul pays démocratique du Moyen-Orient », se demandant : « comment peut-il être le seul pays démocratique alors qu'il a commis la Nakba du peuple palestinien en 1948, et l'occupe depuis 1967, et c'est le seul pays au monde qui occupe un autre peuple », a souligné M. Abbas.
Son Excellence a fait référence à un autre faux récit propagé par Israël et ses partisans, qu’il n'y a pas de partenaire palestinien pour la paix, se demandant : « le peuple palestinien doit-il accepter un État sur seulement 22 % des terres de sa patrie historique, de reconnaître Israël et de se préparer à vivre à ses côtés dans la sécurité, la paix et bon voisinage? ».
Dans le contexte de parler des récits israéliens, le président a indiqué qu'Israël dit qu'il célèbre le soixante-quinzième anniversaire de son indépendance ces jours-ci :
« Mais de quelle indépendance parle-t-il ? et qui l’a occupé? s’est demandé le président.
Son Excellence a souligné que le récit palestinien, lié à la Nakba et à la cause palestinienne en général, a commencé à faire son chemin dans la conscience des peuples et des pays qui découvrent la fausseté du récit israélien, grâce aux efforts de notre peuple, et avec le soutien et l'aide des bienfaiteurs de ce monde.
«La poursuite de l'occupation israélienne de notre terre et l'imposition du blocus sur la bande de Gaza sont la véritable raison de la poursuite du cycle de violence, et que si l'occupation cesse pour toujours, il n'y aura aucune justification à la violence et les guerres » a dit M. Abbas.
Le Président a souligné qu'Israël ne doit pas rester un État au-dessus des lois, ni de nier lui et ses partenaires, la responsabilité de cette catastrophe, et la responsabilité des massacres et de ses crimes commis contre le peuple palestinien et son déplacement forcé.
« Israël doit s'excuser en demandant pardon et réparation, en mettant en œuvre toutes les résolutions pertinentes de la légitimité internationale, les racines du conflit resteront, et nous continuerons à revendiquer notre droit partout, y compris devant les tribunaux internationaux, au premier rang desquels la Cour pénale internationale » a souligné le président.
Son Excellence a affirmé : « nous sommes des titulaires de droits, nous sommes ici depuis l'aube de l'histoire et nous resterons ici jusqu'à la fin du monde, c'est la seule vérité claire que nous traitons, et nous appelons le monde entier à faire face avec ça ».
Le Président a déclaré : « Notre peuple a le droit de vivre dans la liberté et la dignité et de se défendre, de défendre son existence et ses droits nationaux, appelant les Nations Unies à les aider à obtenir leur liberté, leur indépendance et leur pleine adhésion aux Nations Unies et mettre en œuvre les décisions pertinentes, et vivre en sécurité et en paix, comme le reste des peuples du monde ».
Et de poursuivre : « nous préserverons notre unité nationale par tous les moyens et quels que soient les défis, dans le cadre de l'OLP, seul représentant légitime du peuple palestinien, et attaché à la légitimité internationale ».
Son Excellence a remercié les Nations Unies pour sa décision historique sans précédent de commémorer le 75e anniversaire de la Nakba palestinienne, qu'Israël a commis contre le peuple palestinien, après qu'elle ait été ignorée au cours des dernières années.
Le président a dit que cette décision représente une reconnaissance par l'organisation internationale de l'injustice historique continue et de l'injustice qui a frappé notre peuple en 1948, avant et toujours, et qu'elle constitue également la première réfutation par les Nations Unies du récit sioniste-israélien qui nie cette Nakba.
Son Excellence a exprimé sa confiance et son espoir que les Nations Unies n'épargneront aucun effort pour rétablir le respect du peuple palestinien et de ses droits légitimes et supprimer les effets de cette catastrophe, d'abord en l'adoptant comme un événement annuel qui l'établit dans une résolution de l'ONU considérant le quinze mai de chaque année comme une journée internationale pour commémorer la tragédie du peuple palestinien, et deuxièmement en œuvrant pour la réalisation des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien.
Le president Mahmoud Abbas a conclu : « La mémoire de la Nakba restera présente dans notre conscience, comme un phare et une motivation pour notre peuple jusqu'à la fin de l'occupation et la réalisation de la liberté et de l'indépendance, soulignant que l'occupation prendra fin et que le droit palestinien triomphera à la fin, qu'il soit temps ou non ».
La salle des Nations Unies, qui a accueilli l'événement commémorant la Nakba pour la première fois depuis 1948, a été le témoin d'applaudissements chaleureux du public après que le président Abbas eut fini de prononcer son discours, et certains des participants ont scandé des expressions condamnant l'occupation israélienne, et d'autres en faveur de notre peuple et de sa juste cause.
F.N