Ramallah, le 30 octobre 2023 WAFA- L'organisation 'Médecins sans frontières' a appelé aujourd'hui à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, afin d'éviter davantage de victimes et de permettre à l'aide humanitaire d'entrer dans la bande.

L'organisation a ajouté que les bombardements israéliens sur Gaza se sont intensifiés d'une manière sans précédent et que toutes les parties de la bande sont bombardées, ne laissant aucun refuge aux civils.

Elle a souligné que malgré la publication d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies pour une trêve humanitaire, mais aucun résultat sur le terrain, alors que les violents bombardements israéliens se poursuivaient.

'Médecins sans frontières' a appelé la communauté internationale à prendre des mesures plus strictes pour faire pression sur Israël afin de mettre fin à son agression, notant que des civils sont tués et déplacés de force de leurs foyers, et que l'eau et le carburant continuent de manquer.

Elle a poursuivi que l'aide médicale a commencé à manquer dans les hôpitaux et, il y a quelques jours, le chirurgien Muhammad Obaid, qui travaille avec l'organisation à Gaza, a décrit la situation ainsi : "Les hôpitaux sont surpeuplés de patients. Des amputations et des interventions chirurgicales sont pratiquées sans anesthésie appropriée, et les morgues sont submergées de cadavres."

L'organisation a souligné que la panne de communication le 27 octobre a limité la capacité des équipes à coordonner et à fournir une aide médicale et humanitaire, tandis que les personnes coincées sous les décombres, les femmes enceintes sur le point d'accoucher et les personnes âgées n'ont pas pu demander l'aide. Suite à cette panne, MSF a perdu le contact avec la plupart de son personnel. 

Elle a souligné que le nombre de blessés nécessitant une assistance médicale urgente dépasse ce que le système de santé peut supporter, car il comprend environ 3 500 lits. Jamais auparavant un tel nombre de victimes n’avait été enregistré en si peu de temps, même lors des précédentes attaques israéliennes. 

L'organisation a confirmé que les hôpitaux sont bondés de patients, y compris l'hôpital Al-Shifa à Gaza, et que les ordres émis par l'armée d'occupation d'évacuer l'hôpital sont une tâche impossible et risquée. L'hôpital fonctionne actuellement à pleine capacité pour fournir des soins médicaux aux patients et abrite des dizaines de milliers de personnes qui y ont trouvé refuge. Dans ce contexte, le droit international humanitaire stipule que les patients, les travailleurs et les établissements de santé doivent être protégés à tout moment.

Pour sa part, le président international de Médecins sans frontières, Christos Christou, a déclaré : Des personnes sans défense vivent sous le poids d'horribles bombardements et il n'y a aucun endroit où fuir ou se cacher pour les familles.

"Il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat, l’eau, la nourriture, le carburant, les fournitures médicales et l’aide humanitaire doivent être de nouveau sécurisés à Gaza" a t-il souligné.

Il a ajouté que plus de deux millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont confrontés à un siège inhumain à Gaza, qui constitue une punition collective interdite par le droit international humanitaire.

Christo a souligné que les autorités d'occupation continuent d'empêcher l'entrée de carburant à Gaza, malgré qu'il est nécessaire d'approvisionner les hôpitaux en énergie et de faire fonctionner des usines de dessalement qui produisent de l'eau potable. 

Il a poursuivi : "Avant le 7 octobre, le nombre de camions de ravitaillement entrant dans Gaza variait entre 300 et 500 camions chaque jour, et la plupart de la population dépendait de l'aide humanitaire". Et d'ajouter: "Aujourd’hui, bien que le poste frontière de Rafah soit ouvert, seuls 84 camions ont pu entrer dans la bande de Gaza depuis le 20 octobre, une réponse totalement insuffisante pour répondre aux besoins persistants et croissants à Gaza".

Christo a affirmé : "Nous sommes prêts à intensifier notre aide à Gaza et nous avons une équipe en attente pour envoyer des fournitures médicales et entrer à Gaza pour soutenir la réponse médicale d'urgence lorsque la situation le permet, mais si les bombardements continuent avec leur intensité actuelle, tous les efforts visant à fournir une aide médicale échoueront inévitablement".

R.N/F.N