Amman, le 10 novembre 2023, WAFA- Volker Türk, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a confirmé que la solution à cette situation est la fin de l’occupation et le plein respect du droit à l’autodétermination des Palestiniens.
Il a ajouté: « Comme je l’ai dit à maintes reprises, pour que la violence cesse, il faut que l’occupation prenne fin. Les États Membres doivent déployer tous les efforts nécessaires pour parvenir à une paix durable pour tous les Palestiniens et les Israéliens ».
Lors de la conférence de presse tenue aujourd'hui vendredi dans la capitale jordanienne, Amman, Türk a dit: «Cette année a déjà été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les Palestiniens en Cisjordanie, avec environ 200 morts avant même le 7 octobre, et nous avons lancé ces avertissements au cours de l'année dernière. Depuis début octobre, au moins 176 Palestiniens supplémentaires, dont 43 enfants et une femme, ont été tués – la plupart par les forces d'occupation israéliennes, et au moins huit d'entre eux par des colons. Plus de 2 000 Palestiniens ont été arrêtés et détenus dans le cadre d’opérations musclées en Cisjordanie et nous avons documenté des cas inquiétants de mauvais traitements infligés aux personnes arrêtées et à leurs familles ».
« Il y a également eu une forte augmentation de la violence des colons et de la mainmise sur les terres en Cisjordanie. Depuis le 7 octobre, près de 1 000 Palestiniens issus d'au moins 15 communautés d'éleveurs ont été forcés de quitter leurs foyers. Dans le contexte de l’environnement coercitif dans lequel elles vivent, le déplacement de ces communautés peut équivaloir à un transfert forcé d’une population – ce qui constitue une grave violation de la Quatrième Convention de Genève ».
Le Haut-commissaire a appelé les autorités israéliennes à respecter leurs obligations en tant que puissance occupante de protéger la population palestinienne, à donner des ordres clairs et sans ambiguïté aux forces de sécurité pour assurer la protection de la population palestinienne contre la violence des colons et à demander des comptes à ceux qui ne le font pas se conformer à ces ordres. Il est du devoir d’Israël de veiller à ce que tous les incidents de violence fassent l’objet d’une enquête rapide et efficace et à ce que les victimes bénéficient de recours efficaces. « Le maintien d’une impunité généralisée pour de telles violations est inacceptable, dangereux et constitue une violation flagrante des obligations d’Israël en vertu du droit international des droits humains. Et j'espère qu'enfin, il y aura une responsabilité dans ces circonstances ».
Il a indiqué : « Au cours du mois dernier, nous avons documenté de multiples incidents au cours desquels des colons se sont organisés pour empêcher les agriculteurs palestiniens de récolter les olives, principale source de revenus en Cisjordanie, notamment en les attaquant avec des armes à feu et en les forçant à quitter leurs terres, en volant la récolte et empoisonnement ou vandalisme des oliviers. Et les défenseurs des droits humains sont de plus en plus menacés de violence s’ils documentent des violations ».
« Ces défenseurs des droits humains – et mon bureau – tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années face à la montée des violations des droits humains et à l’impunité persistante, avertissant que si des mesures n'étaient pas prises en faveur de la responsabilité pénale individuelle et du respect de l'État de droit, la situation pourrait devenir incontrôlable».
« Plutôt que de discréditer et de pénaliser les défenseurs des droits humains – et l’ONU – pour avoir documenté les violations, les autorités doivent garantir que les responsables rendent des comptes, ce qui constitue une étape essentielle vers une désescalade des tensions en cette période instable ».
« Nous avons appris à maintes reprises, tout au long de l’histoire, que l’extrémisme ne fait que semer l’extrémisme encore plus grand. Des mesures doivent réellement être prises pour briser ce cycle de vengeance, de mort, de chagrin et de rage ».
Il a condamné également fermement l’utilisation d’un langage déshumanisant, en particulier par les dirigeants politiques et militaires, soulignant que le seul vainqueur, dans un tel contexte, est l’extrémisme, qui entraîne une violence de plus en plus grande. Le Gouvernement israélien doit prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme aux discours de haine et à l’incitation à la haine contre les Palestiniens. Certaines déclarations émanant de hauts responsables sont non seulement odieuses, mais elles peuvent constituer une incitation à la haine et à la violence – et, dans certains cas, pourraient contribuer à prouver l’intention de mener des hostilités d’une manière contraire aux lois de la guerre.
M. Türk a exhorté les décideurs à étudier et à mettre en œuvre les recommandations de ses nombreux rapports sur les droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé, et à prendre du recul par rapport au précipice auquel ont conduit la montée de l’extrémisme et de la violence.
Il a dit : « J’ai entendu les défenseurs palestiniens des droits humains exprimer leurs inquiétudes concernant les deux poids, deux mesures. Ils ont souligné l’incapacité de la communauté internationale à s’acquitter de son obligation de garantir le respect du droit international humanitaire et à user de son influence pour mettre un terme aux souffrances inadmissibles des civils au milieu de cette folie ».
« Il est clair que le statu quo est intenable et que nous devons faire tout notre possible pour alléger les souffrances des civils. Les États Membres influents doivent redoubler d’efforts pour amener les parties à un cessez-le-feu, sans plus tarder ».
Il a conclu en disant : « Arrêter la violence. Garantir la sécurité des travailleurs humanitaires. Assurer un accès sûr pour garantir une aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin. Assurez-vous que les gens aient suffisamment à manger, de l’eau potable, des soins médicaux et un abri ».
H.A