Accueil Rapports et Enquêtes 28/November/2023 03:48 PM

Torture, famine, oppression et agression : témoignages des enfants prisonniers

Torture, famine, oppression et agression :  témoignages des enfants prisonniers

 

Écrit par Fatima Ibraheem  

Traduit par Nawal Seyoury 

Jénine, le 28 novembre 2023, WAFA- Avec un corps épuisé et un visage fatigué, le jeune détenu Jawad Kamil, ayant 17 ans, originaire de la localité de Qabatiya du sud de Jenin, a été libéré de la prison du Néguev hier soir, dans le cadre d'un accord de prisonniers conclu avec l'occupation israélienne. 

Après avoir passé une année entière en captivité, il a été accueilli à Ramallah avec 32 enfants libérés et 3 femmes arrêtées, avant d’aller chez lui à Qabatiya.  

Kamil décrit les conditions difficiles de sa détention: " J'ai été condamné à un an de prison administrative renouvelable. Depuis le début de l'agression contre Gaza, nous étions constamment battus et torturés, et les unités de répression entraient dans les sections à tout moment de la journée, ce qui signifiait que nous ne pouvions pas dormir, car ils entraient même tard dans la nuit et à l'aube. " 

Le témoignage de Kamil montre ce qui est arrivé à lui et à ses camardes de captivité, les enfants. Il a déclaré que l’administration pénitentiaire utilisait délibérément des méthodes de torture contre les détenus, les affamait et leur enlevait leurs effets personnels, dans le cadre de la politique du ministre de la Sécurité nationale, l’extrémiste, Itmar Ben Gvir, qui a approuvé des mesures punitives contre les prisonniers palestiniens, depuis le début de l'agression contre la bande de Gaza. 

‘Nous étions interdits d’acheter de la cantine de la prison, et les détenus ont été privés de leurs vêtements et de leurs affaires personnelles, nous avons été empêchés de sortir dans la cour de la prison, et nous avons passé de longues journées dans le froid après avoir confisqué les couvertures’, raconte Kamil. 

Tout cela, ajoute-t-il, ‘ne se compare pas à la torture physique que nous subissions presque quotidiennement, où les unités de répression entraient dans les prisons et battaient les détenus sauvagement avec des bâtons, et ciblaient les coups sur des parties du corps comme la tête et le ventre". 

Le témoignage de Kamil confirme le témoignage de 6 prisonniers, après les répressions qui leur sont survenues dans les cellules de la prison, dont le dernier était le martyr détenu Maher Abu Assab, qui, selon l'un des enfants détenus, était accompagné dans la cellule, les geôliers l'avaient violemment battu avec des bâtons jusqu'à ce qu'il perde connaissance et ne l'avaient pas emmené à la clinique malgré la demande des prisonniers de l'examiner et de l'amener à l'ambulance jusqu'à ce qu'il soit déclaré mort le lendemain matin. 

Il a poursuivi: "Je suis resté 50 jours sans me doucher, et beaucoup de détenus comme moi, et même ceux qui étaient autorisés à se doucher en prison, sortaient avec les mêmes vêtements sales qu'ils portaient parce qu'il n'y avait pas d'autres vêtements que ceux-là, chaque détenu n'avait qu'un seul vêtement". 

Il a ajouté: ‘Le plus dur était quand j’étais attaqué par un chien policier dans une cellule de la prison, où le gardien l'a laissé, m'a pris le bras avec ses griffes, et l'a blessée, et bien sûr, ils n'ont pas répondu à ma demande d'aller à la clinique et d'être soigné’. 

Trois mois après son arrestation, l'enfant Mohamed Nazzal, originaire de Qabatiya, est sorti de la prison de Néguev, lundi soir, avec une fracture à la main et une entorse aux doigts de l'autre main, après avoir été violemment battu par les unités de répression israéliennes en prison’. 

Nazzal a raconté à WAFA qu'il a été battu il y a environ une semaine à la prison de Néguev, qu'il a été laissé sans traitement ni intervention médicale, qu'il n'avait pas pu utiliser ses deux mains pendant tout ce temps, que les prisonniers l'avaient aidé à boire de l'eau ou à manger, et qu'il était si fatigué par les coups qu'il ne pouvait plus bouger. 

" Ici, à l'hôpital Ibn Sina, où je suis venu ce matin, ils m'ont dit que j'avais une fracture à la main droite qui nécessitait une opération chirurgicale, et que ma main gauche est blessée de contusions ‘. 

En ce qui concerne les conditions des détenus dans les prisons, il a dit: " Notre situation en prison est très difficile et les prisonniers souffrent, il fait très froid là-bas, il n'y a pas de chauffage, pas de couvertures, pas même de vêtements, nous portons un uniforme léger et pas d'autre, la nourriture est peu, nous mangeons un repas qui ne suffit pas pour deux personnes et nous le partageons avec 10 ou 12 détenus, ils ont confisqué la radio et la télévision et personne n'est autorisé à contacter sa famille’. 

N.S  

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