La Haye, le 11 janvier 2024, WAFA- Aujourd'hui, jeudi, la Cour internationale de Justice a commencé sa première session pour juger Israël pour avoir commis des crimes de « génocide » dans la bande de Gaza, sur la base d'un procès intenté par l'État d'Afrique du Sud et soutenu par des dizaines de pays, ce qui constitue un précédent historique dans le conflit palestino-israélien.
L'Afrique du Sud a soumis un plaidoyer de 84 pages en anglais, dans lequel elle présente la preuve qu'Israël, la puissance occupante, a violé ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies et d’être impliqué de commettre de génocide contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza.
Les audiences porteront exclusivement sur la demande d'action urgente de l'Afrique du Sud ordonnant à Israël de suspendre ses opérations militaires dans la bande de Gaza pendant que le tribunal examinera les fondements juridiques de l'affaire dans un processus qui pourrait durer des années.
Les audiences du tribunal ont commencé par un plaidoyer introductif présenté par le procureur de l'État sud-africain, le ministre de la Justice Ronald Lamola, suivi d'un plaidoyer du représentant sud-africain devant la Cour.
Représentant sud-africain : Israël soumet le peuple palestinien à un régime d’apartheid
Le représentant sud-africain devant la Cour internationale de Justice a déclaré que le peuple palestinien a subi en 1948 à la Nakba et qu'Israël l'avait dépouillé de ses droits inaliénables, tels que le droit au retour et à l'autodétermination.
Il a appelé à la fin des politiques discriminatoires menées par Israël à l'égard du peuple palestinien, en utilisant l'immunité qui lui est accordée et récemment, Israël a intensifié son agression contre le peuple palestinien.
Il a ajouté qu'Israël renforce le régime de l'apartheid dans en territoire palestinien, impose un siège sur la bande de Gaza et incite à la destruction du peuple palestinien, en violation de la Convention sur le génocide.
Il a déclaré : « Nous, les représentants de l’État de Palestine et les représentants des droits de l’homme, déposons ce procès, étayé par des rapports, au nom des citoyens de la bande de Gaza qui ne peuvent pas vivre en sécurité. »
La Jordanie, la Turquie, l'Indonésie, la Bolivie, la Colombie, le Brésil, l'Organisation d'action islamique, qui regroupe 57 pays, et la Ligue des États arabes, outre 200 professeurs et experts en droit international, issus pour la plupart de prestigieuses universités américaines, ont exprimé leur soutien au procès intenté par l'Afrique du Sud à la Cour internationale.
Au cours de sessions de deux jours, la CIJ entendra les justifications de l'Afrique du Sud pour le dépôt du dossier et la réponse d'Israël à cela demain vendredi.
Une décision est attendue plus tard ce mois-ci sur les mesures urgentes, qui devraient inclure des ordres urgents pour qu'Israël cesse ses opérations militaires dans la bande de Gaza, mais la Cour ne rendra pas sa décision concernant les accusations de génocide en même temps.
Le 29 décembre, l'Afrique du Sud a déposé une plainte auprès du tribunal, confirmant qu'Israël violait la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide et commettait des actes de génocide lors de son agression contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, qui a débuté le 7 octobre.
Le procès concerne les obligations d'Israël en vertu de la Convention sur le génocide, et l'Afrique du Sud a demandé à la Cour internationale de Justice d'approuver des mesures urgentes pour protéger notre peuple à Gaza qui est confronté à des conditions de vie catastrophiques en raison des crimes de guerre commis par les forces d'occupation.
L’Afrique du Sud a demandé à la CIJ d'indiquer des mesures provisoires pour protéger contre tout préjudice grave et irréparable aux droits du peuple palestinien en vertu de la Convention sur le génocide. L'objectif est de garantir le respect par Israël de ses obligations au titre de la Convention sur le génocide, qui interdit de se livrer, de prévenir et de punir le génocide.
L'Afrique du Sud soutient en outre que les « actes de génocide » doivent être replacés dans « le contexte plus large de la conduite d’Israël envers les Palestiniens pendant 75 ans d’apartheid, 56 ans d’occupation belliqueuse du territoire palestinien et 16 ans de blocus de Gaza ».
Depuis le 7 octobre dernier, Israël a lancé une agression dévastatrice contre la bande de Gaza, laissant un bilan infini de 23 084 martyrs et en blessant 58 926 autres, dont plus de 70 % sont des femmes et des enfants, et plus de 7 000 personnes sont portées disparues sous les décombres. À cela s’ajoutent des destructions massives d’infrastructures et une catastrophe sanitaire et humanitaire sans précédent.
H.A