New York, le 23 février 2024, WAFA - Philippe Lazzarini, Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a déclaré que l'agence était au « bord de l'effondrement », avec les appels répétés d'Israël au démantèlement et le gel des financements par les donateurs à un moment où la bande de Gaza connaît des besoins humanitaires.
Ceci dans une lettre du commissaire général au président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Dennis Francis, publiée vendredi soir sur le site Internet des Nations Unies.
Lazzarini a expliqué que la capacité de l'agence à remplir le mandat qui lui a été confié par la résolution 302 de l'Assemblée générale, est désormais sérieusement menacée.
Le responsable de l'ONU a déclaré : « Je crains que nous soyons au bord d'une énorme catastrophe qui aurait de graves implications pour la paix, la sécurité et les droits de l'homme dans la région. Le démantèlement de l'UNRWA saperait, à court terme, les efforts de l'ONU pour remédier au problème de la crise humanitaire à Gaza et aggraver la crise en Cisjordanie, privant plus d'un demi-million d'enfants de l'éducation, aggravant le mécontentement et le désespoir. »
Il a également averti que le démantèlement de l'agence à long terme mettrait fin à ce rôle de stabilisation de l'UNRWA, un rôle qui est largement reconnu, y compris par les hauts responsables civils et militaires israéliens et les principaux donateurs, comme vital pour les droits et la sécurité des Palestiniens et des Israéliens.
"Cela affaiblira les perspectives d'une transition et d'une solution politique à ce conflit de longue date" dit-il.
Lazzarini a évoqué la décision de la Cour internationale de Justice dans le contexte de l'affaire relative à l'application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza, affirmant que depuis la publication de cette décision, « il y a eu des efforts coordonnés de la part de certains responsables israéliens » pour accuser « l'UNRWA » de manière trompeuse, perturbant ses opérations et appelant à son démantèlement.
Le commissaire général de l'UNRWA a souligné que les appels du gouvernement d'occupation israélien à fermer l'UNRWA ne sont pas liés à la neutralité de l'agence, mais plutôt à la modification des critères politiques de longue date pour la paix dans le territoire palestinien occupé fixés par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU.
Il a souligné : « Ils cherchent à éliminer le rôle de l’UNRWA dans la protection des droits des réfugiés palestiniens, ce qui témoigne de leur sort actuel. Le mandat de l’UNRWA incarne la promesse d’une solution politique. »
Lazzarini a indiqué que l'UNRWA était restée pendant des décennies, dans le cadre d'arrangements non viables, une agence humanitaire chargée de combler le vide créé par l'absence de paix ou même de processus de paix.
Et de précisé que l'Assemblée générale est désormais confrontée à une décision fondamentale. Les principes de paix pour les Palestiniens et les Israéliens seront-ils effacés en faisant obstruction au mandat de l'UNRWA et en arrêtant le financement de l'agence en dehors de tout accord politique et de toute consultation avec l'UNRWA ?
Le responsable de l'ONU a appelé à trouver une solution qui comble le fossé entre le mandat de l'UNRWA et sa structure de financement, qui repose sur des dons qui le rendent vulnérable à des considérations politiques plus larges, telles que celles auxquelles l'UNRWA est actuellement confronté, si l'Assemblée générale choisit de continuer à soutenir l'UNRWA dans une manière qui sert au mieux les intérêts des réfugiés palestiniens.
F.N
