Paris, le 28 février 2024, WAFA- La partie française, « France Insoumise (LFI) » a appelé, hier mardi, le Gouvernement français à faire preuve de « volonté politique » pour éviter l'aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.
Lors de son interview avec l’agence d'Anadolu à l'Assemblée nationale, Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, a souligné l'importance d'une action concrète de la part de l'Exécutif français, en réponse à l'agression israélienne dans les territoires palestiniens.
Évoquant les réactions du Gouvernement français et du président Emmanuel Macron, l'élu de Seine-Saint-Denis a critiqué leur manque d'action concrète malgré des déclarations de plus en plus fermes sur l'agression israélienne. « Dans les faits, ils ne font rien », a-t-il expliqué.
« Au fur et à mesure que le temps passe, non seulement en réalité, Israël ne fait rien en fonction de ce que lui demandait la Cour internationale de Justice (CIJ) (qui lui a donné un mois pour montrer qu'il n'y avait pas de génocide en cours), mais pire que ça, ils aggravent les choses en bombardant Rafah, en assiégeant Rafah », ce qui fait que la situation humanitaire « est encore plus dramatique », a-t-il souligné, rappelant également le blocus alimentaire imposé sur l'enclave palestinienne.
Le député Coquerel a par ailleurs mentionné les déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qui vise une « occupation totale et définitive de Gaza », « ce qui est l'objectif de guerre qu'il poursuit depuis le début », rappelle-t-il avant de les qualifier de contraire aux déclarations internationales et au droit international. « Mais [Netanyahu] s'en fiche », a ajouté Coquerel.
Le député a insisté sur l'urgence de la situation, affirmant que « le génocide va se faire » si aucune décision n'est prise par les acteurs internationaux, notamment la France.
Il a appelé le Gouvernement français à adopter trois mesures : « Moratoire sur les armes, reconnaissance de l'État de Palestine. Je pense que ce serait un événement ou un symbolique important. Et puis, il faut réfléchir aussi à des sanctions économiques », a estimé Coquerel, qui a également souligné la nécessité d'une pression internationale, notamment sur l'Allemagne, pour maintenir le financement de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient).
Cette déclaration de « La France Insoumise » met en lumière le besoin d'une réponse plus forte de la part de la communauté internationale face à la crise à Gaza, causée par l'agression israélienne. Elle soulève des questions sur l'efficacité des mesures diplomatiques actuelles et la nécessité de solutions plus concrètes pour aborder les violations du droit international et les souffrances humaines.
Pour rappel, pour la première fois depuis sa création en 1948, Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, pour son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, qui a tué plus de 29 000 Palestiniens et blessé plus de 70 000 autres depuis le 7 octobre.
Un verdict rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils de Gaza.
Les bombardements israéliens indiscriminés ont également causé des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité. Ces attaques ont poussé 85 % de la population de l'enclave palestinienne à se déplacer à l'intérieur du pays, notamment vers la ville de Rafah, au sud du territoire.
La population de Rafah, qui s'élevait à approximativement 280 000 personnes avant ces attaques, a dramatiquement augmenté, dépassant 1,4 million d’habitants. La majorité vit dans des conditions précaires, dans des camps de fortune.
La population gazaouie fait face à des pénuries aiguës de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.
Malgré la décision de la CIJ, Israël persiste dans ses attaques. La décision du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de lancer une offensive terrestre à Rafah a exacerbé les craintes d'une nouvelle tragédie humanitaire.
H.A