Rome, le 18 mars 2024, WAFA La moitié des Gazaouis connaissent une famine « catastrophique », et la famine devrait toucher le nord du territoire d'ici mai à moins d'une intervention urgente, prévient lundi une évaluation de la sécurité alimentaire soutenue par les Nations Unies.
"Les gens de Gaza meurent de faim en ce moment. La vitesse à laquelle cette crise de faim et de malnutrition d'origine humaine a dévasté Gaza est terrifiante", a déclaré Cindy McCain, directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU.
Le partenariat de classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) a estimé lundi que 1,1 million de personnes – la moitié de la population de Gaza, selon les estimations de l'ONU – étaient confrontées à des conditions catastrophiques.
"Avoir 50 pour cent de la population entière dans des niveaux catastrophiques, proches de la famine, est sans précédent", a déclaré à l'AFP Beth Bechdol, directrice générale adjointe de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Le PAM a confirmé qu'il s'agissait du « plus grand nombre de personnes jamais enregistrées comme confrontées à une famine catastrophique » dans le cadre du système IPC, initialement développé en 2004.
La situation est particulièrement désastreuse dans le nord du territoire palestinien assiégé, où l'ONU estime qu'il y a environ 300 000 personnes, les agences humanitaires faisant état d'énormes difficultés pour y accéder.
"La famine est imminente dans les gouvernorats du nord et devrait survenir à tout moment entre la mi-mars et mai 2024", a déclaré l'IPC, composé d'agences des Nations Unies, d'ONG et d'organismes régionaux.
Martin Griffiths, le chef des affaires humanitaires de l'ONU, a déclaré qu'il n'y avait « pas de temps à perdre », appelant Israël à autoriser un accès sans entrave à l'aide.
"La communauté internationale devrait avoir honte de ne pas avoir réussi à mettre un terme à cette situation", a-t-il déclaré.
Une famine est déclarée lorsque 20 pour cent des ménages sont confrontés à une pénurie alimentaire extrême – ce qui est le cas à Gaza, selon l'ONU.
D’autres critères sont qu’un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë et qu’au moins deux personnes sur 10 000 meurent chaque jour de faim ou de malnutrition.
Selon le PAM, "un enfant de moins de deux ans sur trois souffre désormais de malnutrition aiguë, ou d'émaciation", ce qui signifie qu'il est dangereusement maigre.
L'organisation humanitaire Oxfam a accusé lundi Israël de continuer à "bloquer et saper systématiquement et délibérément" l'acheminement de l'aide à Gaza, en violation du droit international humanitaire.
Le PAM a déclaré que pour répondre aux besoins alimentaires de base, il faudrait qu'au moins 300 camions entrent à Gaza chaque jour, en particulier dans le nord.
L'agence n'a réussi à faire passer que neuf convois vers le nord depuis janvier, le dernier en date dimanche soir impliquant 18 camions de vivres livrés à la ville de Gaza.
"Le convoi, le deuxième à emprunter une route coordonnée vers la ville de Gaza et le nord, a livré quelque 274 tonnes de farine de blé, des colis alimentaires et des rations prêtes à manger", a indiqué le PAM.
"Cette route doit être rendue disponible pour les convois quotidiens et un accès sûr vers le nord", a-t-il ajouté.
H.A