Genève, le 22 mars 2024, WAFA- Fournir à Israël des armes qui tuent davantage de civils palestiniens est une « guerre contre les droits de l'homme » et rien ne justifie la poursuite des ventes d'armes, selon le rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseurs des droits de l'homme.
Dans une tribune publiée jeudi par le quotidien britannique The Guardian, Mary Lawlor a évalué la poursuite des ventes d'armes à Israël face à l'aggravation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où près de 32 000 personnes ont été tuées dans les attaques israéliennes depuis le 7 octobre de l'année dernière.
« Il n'existe aucun argument moral pouvant justifier la vente continue d'armes à Israël par des Etats qui respectent le principe de l'universalité des droits de l'homme », a déclaré le rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseurs des droits de l'homme.
Affirmant qu'Israël a démontré au fil du temps qu'il utiliserait de telles armes « sans discrimination contre les Palestiniens », Lawlor a noté que toute affirmation d'Israël en matière de légitime défense a été « invalidée ».
Lawlor a mentionné les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et les travailleurs de la santé qui ont été tués dans l'enclave palestinienne assiégée au cours des derniers mois, rappelant qu'il s'agit d'une « guerre contre les femmes et les enfants », qui représentent 72 % des près de 32 000 Palestiniens morts à Gaza.
Concernant les victimes de journalistes, Lawlor a déclaré que plus de 122 journalistes et professionnels des médias ont été tués dans la bande de Gaza par Israël.
Notant que 162 membres du personnel de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été tués, Lawlor a souligné qu'il s'agissait également d'une « guerre contre le personnel humanitaire ».
Elle a souligné que l'architecture internationale des droits de l'homme « grince sous le poids de l'hypocrisie » des pays qui ont exprimé leur soutien à un ordre fondé sur des règles tout en continuant à envoyer à Israël des armes qui tuent davantage de civils palestiniens, notant « avant tout » , c'est une guerre contre les droits de l'homme. »
Israël a mené une offensive militaire meurtrière sur la bande de Gaza depuis le 7 octobre, au cours de laquelle, près de 32 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, ont depuis été tués à Gaza, et près de 74 200 ont été blessés dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.
La guerre israélienne, qui en est maintenant à son 167e jour, a poussé 85 % de la population de Gaza au déplacement interne au milieu d'un blocus paralysant de la plupart des aliments, de l'eau potable et des médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon l'ONU.
Israël est accusé de génocide par la Cour internationale de Justice, qui a rendu en janvier une décision provisoire ordonnant à Tel-Aviv de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir qu'une aide humanitaire soit fournie aux civils à Gaza.
H.A
